L’autre 11 septembre 2001, le 4ᵉ avion.

Détourné par les terroristes pour cibler vraisemblablement le Capitole ou la Maison-Blanche, le vol 93 d’United Airlines s’était écrasé dans une petite ville de Pennsylvanie, après la révolte de ses passagers.

Shanksville, dans le comté de Somerset, territoire minier et agricole du sud-ouest de la Pennsylvanie, compte moins de trois cents âmes. Une épicerie, une école, une poignée d’églises. Et donne tout son sens à l’expression « être coupé du monde ».

Pour y accéder, les routes sont étroites et sinueuses. Des motards en Harley y croisent les « buggy » de la communauté amish ; des pick-up y charrient de grosses tondeuses à gazon et autres équipements agricoles. À la caserne du coin, bâtiment rouge et blanc dressé le long de l’une des trois rues principales, Roger Brant se tourne les pouces. « On peut attendre des jours, voire des semaines, avant que quelque chose ne se produise », explique ce pompier volontaire. Il gagne sa vie comme concessionnaire automobile dans un village voisin.

Le 11 septembre 2001 pourtant, Shanksville-la-tranquille fut rattrapée par l’Histoire. Peu après 10 heures du matin, ses pompiers volontaires (dont le patron de l’épicerie) ont été les premiers sur le site du crash du vol 93 de United Airlines, à 7 petits kilomètres de là. L’avion, l’un des quatre détournés par les terroristes, s’est désintégré en percutant le sol de plein fouet, à l’envers, à la suite de l’intervention des quarante passagers et membres d’équipage partis à l’assaut du cockpit pour reprendre le contrôle de l’appareil.

Avant cela, le pire drame auquel Roger Brant et ses collègues avaient eu affaire était un carambolage. « Quand nous sommes arrivés sur la zone du crash, une mine à ciel ouvert, nous ne comprenions pas ce qu’il s’était passé. Le choc était tel qu’il ne restait pas grand-chose de l’appareil. Puis, quand ils ont confirmé qu’il s’agissait d’un avion, on s’est dit : oh, mon Dieu ! Que se passe-t-il ici ? D’autant que, avant de se rendre sur place, nous regardions les images des Tours jumelles à New York en pensant : heureusement que nous vivons dans un petit village rural, nous sommes protégés. »

Contrairement aux vols 11, 175 et 77, qui ont terminé leur course dans les Twin Towers et le Pentagone, le vol 93 n’aura pas atteint sa cible – probablement le Capitole ou la Maison-Blanche.

 […] … du jour au lendemain, les habitants du comté ont vu leur quotidien bouleversé. Les secouristes et enquêteurs de plusieurs dizaines d’agences différentes (FBI, protection de l’environnement…) ont débarqué. Sans compter, depuis vingt ans, les journalistes et les élus, gouverneurs, présidents, vice-présidents qui se succèdent pour rendre hommage aux disparus

[…] le site […] sur le lieu même du crash, [se trouve] au milieu d’une vaste étendue de prairies et de collines, camaïeu de verts ponctué de fleurs jaunes : ouvert en 2011, le « Mémorial national du vol 93 » donne à voir un « mur des noms » des passagers et membres d’équipage, épousant la trajectoire de l’avion ; d’un long muret noir bordant la zone, jusqu’au pied d’arbres où un grand rocher représente le point présumé de l’impact.

L’histoire du vol et de ses passagers y est racontée par des park rangers (gardes forestiers) mais également par des habitants de la région.  […]


Alexis Buisson – Télérama – Titre original : « 11 septembre, vingt ans après : retour à Shanksville, sur les lieux du crash du vol 93 ». Source (Extraits)


Précisions :

À 8 h 42, le vol United Airlines 93, un Boeing 757 avec sept membres d’équipage et trente-sept passagers, décolla avec quarante et une minutes de retard à cause du trafic matinal assez dense de l’aéroport international Liberty de Newark au New Jersey près de New York City. Il avait pour destination San Francisco.

Le vol 93 fut détourné par le Libanais Ziad Jarrah et les Saoudiens Saeed al-Ghamdi, Ahmed al-Nami et Ahmed al-Haznawi à 9 h 28. Deux minutes plus tard, l’un des terroristes déclara à la radio qu’il y avait une bombe à bord. Le message fut intercepté par le centre de contrôle de Cleveland, qui alerta immédiatement le FAA Command Center, ce dernier informa le FAA headquarters à 9 h 341. À 9 h 41, le transpondeur fut coupé. À 9 h 57, les passagers du vol 93 se révoltèrent contre les terroristes. À 10 h 3, après trente-trois minutes de détournement, le vol United Airlines 93 s’écrasa au sud-est de Pittsburgh dans le comté de Somerset, en Pennsylvanie alors qu’il se dirigeait vers la capitale Washington. Il n’y eut aucun survivant (44 morts).


Wikipédia (Extraits)

Une réflexion sur “L’autre 11 septembre 2001, le 4ᵉ avion.

  1. Danielle ROLLAT 13/09/2021 / 16h46

    Si je suis solidaire des familles des milliers de victimes de ces odieux attentats, que je condamne, comme ceux qui ont souillé notre pays, et dont le procès se déroule actuellement, je n’oublie pas la tragédie du 11 septembre 1973 qui mit fin au printemps d’ALLENDE et imposa la dictature de Pinochet au peuple Chilien.. Je n’ai pas entendu grand chose à la télé ni lu beaucoup d’articles sur le 48ème anniversaire de cette tragédie…

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