Xavier Azalbert, qui se cachait depuis cinq ans au milieu des tribunes anonymes de « francesoir.fr », a fini par montrer sa trombine sur BFMTV (2/9) et, même, par prendre la parole. Autant dire que le téléspectateur n’a pas été déçu.
Le proprio du site qui voit derrière la crise sanitaire l’oeuvre d’un grand complot mondial a dû s’expliquer sur son dernier exploit : une énième tribune d’« expert » intitulée « Covid-19 (diagnostic, traitements, vaccin) : panorama d’une escroquerie » et courageusement signée « Le médecin résistant ». Lequel entonne la ritournelle du « lavage de cerveau distillé par les médias propagandistes mainstream », les « milliardaires asservis au pouvoir », les « médecins corrompus », etc., etc.
Mais, cette fois, le grand « résistant » antivax a malencontreusement poussé la seringue un peu loin contre les toubibs et tous leurs méchants complices : « Un procès devra se tenir. La Veuve s’impatiente ». Une allusion limpide à la guillotine qui pourrait conduire Azalbert à se retrouver sur les bancs d’un tribunal…
Sur BFMTV, le proprio de « francesoir.fr » a tenté de jouer les fiers-à-bras : « Ce texte a sa place, il a fait l’objet de vérifications. C’est une tribune d’opinion. La liberté d’expression fait qu’on a eu sous de Gaulle des journaux qui ont fait bien pire ». Tandis que, sur son site, le malheureux opérait une diversion encore plus hilarante, expliquant que l’expression « la Veuve s’impatiente » renvoyait au fait que « la Covid a comme conséquence de laisser veuves des milliers de femmes dans le monde ».
Le moins drôle est que cette vedette a des amis.
Raison sans doute pour lequel il faut féliciter l’organisme qui, en avril, a renouvelé l’agrément de ce site amateur des pires délires sur les sectes ou la pédophilie.
La Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), composée de cadres de différents ministères et de journalistes, a confirmé son statut de « service de presse en ligne », assorti sans rire du certificat « information politique et générale ».
Un agrément qui confère quelques menus avantages, notamment des allégements fiscaux et des abattements sur les cotisations sociales. La généreuse commission a toutefois limité dans le temps son autorisation (jusqu’en septembre 2022), histoire de vérifier, d’ici là, le respect de « certains critères ».
Ça ne devrait pas être trop compliqué.
Article signé des initiales C. N. – Le Canard Enchainé – 08/09/2021