C’est devenu une habitude pour des millions de Français, une norme dans certaines entreprises. Depuis le premier confinement à cause de l’épidémie de Covid-19, le télétravail s’enracine. Pour la seconde année consécutive, la CGT a mené l’enquête.
Ce sondage est inédit par son ampleur. Plus de 15 000 salariés ont été sondés, de tous les profils, des employés, des cadres, des managers, pour connaître leur ressenti, comment ils vivent le travail à domicile.
Le syndicat affirme que le télétravail en mode dégradé du premier confinement reste la norme et réclame un meilleur encadrement. […]
Au départ imposé, le télétravail finalement plébiscité
Il y a une forme de plébiscite du télétravail chez les salariés interrogés. 98% d’entre eux souhaitent continuer à télétravailler après la crise sanitaire, de temps en temps seulement, un à deux jours par semaine.
Les motivations ?
- Le gain de temps le matin, fini les longs trajets quotidiens pour rejoindre son lieu de travail.
- Pour huit personnes interrogées sur 10, c’est aussi le meilleur équilibre vie professionnelle – vie personnelle qui donne du sens au télétravail.
- Le télétravail est « une révolution heureuse qui m’a permis de m’éloigner de mes collègues toxiques et d’habiter au vert », témoigne une participante de l’enquête.
Des chiffres qui font dire à Sophie Binet, la co-secrétaire générale de la CGT des cadres et professions intermédiaires (UGICT-CGT) : « Ces aspirations montrent, en creux, la dégradation des conditions de travail en présentiel dans beaucoup d’endroits, le développement des open-space et des flex office (sans bureau de travail attitré), des salariés qui ne peuvent plus travailler sans être interrompus sur leur lieu de travail et qui, chez eux, trouvent un lieu plus apaisé, avec moins de pression ».
Il permet d’avoir plus d’autonomie…
71% des participants à l’enquête affirment avoir plus de souplesse sur leurs horaires. Pourtant, ils constatent une augmentation du temps de travail, de son intensité aussi. Paradoxalement, les « répondants » comme les nomme la CGT, se disent en majorité moins fatigués : moins de temps de trajet et un temps de travail non contraint.
Un salarié témoigne, il ressent « moins de stress en télétravail », car il peut organiser son temps de travail « comme je l’entends sans être surveillé ». Des salariés s’estiment plus efficaces : « Enfin les employeurs se rendent compte que le télétravail ne rime pas avec farniente ».
… Mais le lien avec les collègues est rompu
Deux salariés sur trois confient ressentir de l’isolement en télétravail et une coupure avec leurs collègues avec notamment la disparition des temps informels. L’esprit d’équipe s’est dégradé, tout comme la qualité des réunions. […] « Les visio-conférences sont trop nombreuses, trop longues et les échanges difficiles », complète un autre participant à l’enquête. Les témoignages ont afflué sur les inconvénients du télétravail. […]
Tout comme le lien avec ses supérieurs et managers
[…] La CGT affirme grâce à son enquête que seulement 8 % des manageurs interrogés s’estiment tout à fait certains de pouvoir détecter une situation de mal-être ou de difficulté dans leur équipe. […]
Sophie Binet, de la CGT, constate que les cadres « ne peuvent plus voir les signaux faibles et jouer leur rôle de prévention ». Parfois, les premières alertes sont restées invisibles du fait du télétravail et il est déjà trop tard. […]
Télétravailler oui, mais pas toujours bien équipé …
Avec son enquête, la CGT affirme que la prise en charge des équipements pour télétravailler reste cantonnée aux ordinateurs portables. 10% des salariés interrogés disposent d’équipement de travail ergonomique, comme des fauteuils ou un repose pieds. En revanche, 90% d’entre eux affirment qu’au moins une partie de l’équipement informatique est financé par l’employeur. Concernant les frais liés au télétravail, 7 fois sur 10, les participants à l’enquête précisent qu’ils n’ont reçu aucun remboursement.
… Ce qui engendre des soucis de santé
Mal installés, des écrans trop petits, trop de sédentarité : 40 % des sondés se plaignent de troubles musculosquelettiques (TMS) ou de migraines oculaires. L’enquête révèle également que 19 % présentent un symptôme dépressif d’après l’échelle définie par l’Organisation mondiale de la santé. […]
Plus d’heures effectuées en télétravail qu’au bureau
Le constat est limpide pour Sophie Binet : « L’employeur doit garantir un droit à la déconnexion, mais également que les heures supplémentaires soient rémunérées et les temps de repos respectés. Ce n’est absolument pas respecté ». Un chiffre significatif ressort de l’enquête. […]
Une enquête pour faire bouger les lignes
Derrière cette grande consultation sur le télétravail, la CGT cherche à interpeller le gouvernement. Si le télétravail reste apprécié par une majeure partie des travailleurs, il y a des zones d’ombres évoquées plus haut : le sentiment de solitude, un lien rompu avec ses collègues et ses supérieurs, la manque de matériel, les horaires à rallonge. « Avec cette enquête, on veut dire au gouvernement et au patronat qu’on ne peut pas continuer comme ça » alerte la syndicaliste Sophie Binet. […]
Victor Vasseur – France Inter (extraits)
La même enquête relatée par « Le Parisien »
L’étude qui confirme le succès fou du télétravail… s’il est bien encadré
Selon les résultats d’une étude de la CGT, 98% des salariés interrogés souhaitent poursuivre le télétravail. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Isolement, droit à la déconnexion… les points d’alerte sont nombreux.
La même enquête relatée par « L’Humanité »
Plus d’un an et demi après l’irruption du Covid, l’entre-deux pesant du télétravail
Dans une nouvelle enquête nationale, l’Ugict-CGT révèle que le travail à domicile, plébiscité par une grande majorité de salariés pouvant l’appliquer, reste dégradé pour beaucoup d’entre eux. Le syndicat appelle à ne pas laisser l’encadrement de la pratique aux mains des seuls employeurs
Source (Extraits)
« Sophie Binet, de la CGT, constate que les cadres « ne peuvent plus voir les signaux faibles et jouer leur rôle de prévention ». Parfois, les premières alertes sont restées invisibles du fait du télétravail et il est déjà trop tard ».
Télétravail ramené à 3 jours maxi dans la fonction publique, avec indemnité annuelle de 220€ annuels, selon Madame la Ministre, et renouvellement du parc d’ordinateurs.. mais problème réel d’ergonomie du poste de travail souligné par les intéressés…
Le coup de main donné par la ou le collègue quant on a un trou, le sourire matinal qui se prolonge dans la journée, la main que l’on empoigne pour se saluer voire la bise affectueuse……Bien des plaisirs nés de la relation humaine sont gommés par le télétravail. Mais les temps de trajet souvent effectués dans des conditions insoutenables sont réduits et compensent peut-être la solitude. Par contre le délégué syndical va avoir de grosses difficultés pour voir ses collègues et faire son travail syndical….