Bravo les labos…

Jouer sur la naïveté humaine et pour autant refuser de voir la réalité…

Le discours gouvernemental relayant les « experts sanitaires plus ou moins bidon » [1] ou il faudrait selon eux [2], être vacciné et re-vacciner et re-re-vacciner, moins vous aurez de chance de contracter une des formes du virus de la Covid actuelle et/ou à venir [3]…

Oui, mais si les différents états du monde s’organisaient pour vacciner leurs compatriotes, cela éviterait des retour de variants… En voilà une (bonne !) réflexion…

Donc (pensons-nous) plus qu’une troisième dose, il nous semble urgent que les états « dits riches » expédient aux pays « pauvres » ou « dits pauvres » des millions de doses de vaccins en urgence, d’une part et d’autre part, interdisent toutes émigrations (y compris estivales), les transports inter-états des humains et marchandises entre les pays, au moins pour un temps.

À oui, c’est vrai l’économie, les actionnaires, les banquiers… vont être contre … alors la Covid et ses variants ont de beaux jours…

Même pas défaitiste, hélas, réaliste seulement.

Bonnes vacances


L’administrateur : MC


Dessin de Lefred Thouron – Le Canard Enchainé – 04/08/2021

  1. Nous citons Macrounet lui sait, Banquier, épidémiologiste, devin, guide religieux, etc.
  2. Peut-être accoquiné aux laboratoires, nous le saurons dans quelques années…
  3. Rappelons-le, pas exempté pour autant de développer une forme (moins grave certes) de la Covid – dixit le corps médical.

Hausse des prix des vaccins : Pfizer vous dit merci !

Les labos viennent d’annoncer une nouvelle hausse de leurs tarifs. C’est dégueulasse ? Évidemment. Mais face à l’apathie générale à leur encontre, ils auraient tort de se priver.

Vous vous souvenez ? En décembre 2020, Eva de Bleeker, secrétaire d’État au Budget belge, s’était fait taper sur les doigts pour avoir révélé sur Twitter les montants promis par son gouvernement aux fabricants de vaccins. Or ceux-ci, négociés par Bruxelles pour l’ensemble des pays membres de l’UE, devaient rester secrets, les labos ne rigolant pas avec les clauses de confidentialité.

On avait alors appris qu’il fallait compter 1,78 euro pour une dose d’AstraZeneca suédo-britannique, mais 14,70 euros pour une dose de Moderna saveur barbecue. Au total, 33,5 millions de vaccins avaient été achetés par le Royaume de la frite pour 279 millions d’euros, soit moins de 8 euros les années de vie en plus, ce qui n’est pas cher, convenez-en.

Cette fois-ci, c’est le Financial Times qui a levé le lièvre : profitant de la notoriété du variant indien, les laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna ont exigé toujours plus de sous de la part de la Commission européenne. Bruxelles devra donc payer 19,50 euros, contre 15,50, pour du Pfizer, et 21,50 contre 19 pour du Moderna. Enfin, payer… avec nos sous, hein.

Des annonces qui tombent mal, alors que l’on a appris qu’en 2020, Moderna avait engrangé 5 milliards de dollars de profits, et Pfizer-BioNTech, seulement 4, permettant au passage à leurs PDG respectifs de devenir milliardaires, enfin ! Or, pardon de cette évidence, mais lorsqu’une entreprise fait beaucoup de profits, c’est que ses prix de vente sont très supérieurs à ses coûts.

Comme le montre l’ami Christian Chavagneux, aucune des justifications avancées par les labos pour leurs prix stratosphériques ne tient la route. En vérité, personne de sensé ne devrait les prendre au sérieux. Mais comme elles sont enseignées dans les « meilleures » facs d’économie et écoles de commerce du monde, et reprises, l’air grave, par des tonnes de « journalistes », on est obligé d’y passer.

Les profits, récompense des innovations ? Faux : pour l’iPhone comme pour le reste, les innovations fondamentales viennent du public, et si vous ne me croyez pas, c’est que vous n’avez pas lu le livre de Mariana Mazzucatto, L’État entrepreneur. Il vous reste jusqu’à la fin du mois pour vous rattraper.

Deuxième excuse : la prise de risque. Grotesque alors que les achats publics leur garantissent des livraisons jusqu’à la fin des temps, à prix garantis, et, cerise sur les poumons nécrosés, les acheteurs publics se sont engagés à indemniser les patients en cas d’éventuels effets secondaires pas trop sympas.

La réalité est simple : les vaccins coûtent très peu à produire, et donc les labos engrangent des profits à chaque dose. Ainsi, par exemple, un Pfizer coûte en gros 1 euro à produire, jet de fonction du PDG compris, alors que chaque dose est vendue au moins 15 fois plus cher. Imaginez si votre boulanger vous faisait payer votre baguette 10 euros du jour au lendemain… Vous ne l’achèteriez pas. Mais là, si. Surtout que c’est gratuit en apparence, mais en apparence seulement.

Et c’est là que l’histoire est sublime. Nous habitants de France avons la possibilité de poursuivre notre belle vie libre en tendant le bras pour une piqûre indolore, c’est-à-dire en faisant moins d’effort que pour préparer le petit déjeuner. Et pourquoi ? Parce que nous sommes un pays riche qui, en plus, est doté d’un système social que beaucoup d’humains, mais alors vraiment beaucoup, nous envient.

Or cette possibilité, nombre de nos concitoyens la refusent. Ce faisant, ils font perdurer la pandémie, accroissant ainsi les coûts (prodigieux) de la crise économique et sanitaire. Certes, je suis le premier à dire que ces dettes ne sont pas un problème, du tout, car leur coût… baisse. Mais je sais aussi que ces faits n’ont aucune chance d’être connus de la majorité de la population.

L’argument du « fardeau pour les générations futures » et son corolaire, celui de la « soutenabilité de la dette publique », va donc être central dans les années et les décennies à venir. Or comment les futurs gouvernements vont-ils réduire la dette ? On pourrait certes taxer les riches, les grandes entreprises, et surtout les patrimoines colossaux des Français, mais une descente du vrai Père Noël dans votre cheminée le 25 décembre prochain est plus probable.

Les faits sont là : quelles que soient les motivations des uns et des autres, tout jour de retard pris dans la vaccination (dont il faudra qu’elle soit mondiale, oups) fait gonfler la dette, au nom de laquelle service public et État social vont être sabrés dans les années à venir dans des proportions bibliques.

Et, pendant ce temps-là, les labos dépensent des sommes folles en publicité pour des produits néfastes à la santé ; ils refusent l’accès à bas prix à des médicaments essentiels aux populations du Sud ; ils ne luttent que contre les maladies rentables pour eux, celles des personnes âgées dans les pays riches ; ils gardent secret tout ce qu’ils font, grâce à l’horreur des brevets ; etc.

Mais il y a pire. Comme l’explique la sociologue Gaëlle Krikorian, les labos sont un cauchemar devenu réalité. D’une part, ce sont des géants, avec très peu de concurrence entre eux. Et, d’autre part, leurs clients sont assurés, puisqu’ils vendent la vie, et que les États sont prêts à payer ce qu’il faudra. Bref, il s’agit d’un secteur à la fois « ultra-monopolistique » ET « ultra-subventionné ». Plus subventionné encore que l’agriculture française, c’est dire.

Bref, c’est une évidence : mettre notre santé dans les mains du privé est une folie. Mais cette folie est notre réalité. Car, alors que tous ces faits sont connus, où sont les voix pour demander la nationalisation des laboratoires ? Ce qui est sûr, c’est que si j’étais Stéphane Bancel, le patron français du labo américain Moderna, exilé en raison de la nullité de la recherche publique française, je me marrerais bien en regardant sur l’écran géant de mon yacht mes « cons patriotes » manifester contre la « dictature sanitaire d’Emmanuel Macron » plutôt que contre mes profits de gros bâtard.


Charlie Hebdo Web – Jacques Littauer – Source