Déterminant sa descente de la Seine à la nage commencée le 6 juin 2021, Arthur Germain a livré, à l’issue de sa dernière étape, au Havre, un diagnostic rassurant : non, le fleuve « n’est pas une poubelle ambulante, comme on en a l’image ».
Nous voilà rassurés, mais à demi, car ce jeune homme de 20 ans a une caractéristique : c’est le fiston d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui doit « livrer » pour les JO de 2024 une Seine propre, notamment aux concurrents du 10 km nage libre. Mais, aussi au bon peuple, à qui elle a promis l’ouverture de points de baignade dès 2025.
Or le compte n’y est pas, selon « Le Figaro » (26/7) : « Si l’enjeu semble réalisable pour que des sportifs de haut niveau puissent y nager, rendre la Seine sans danger pour les autres, les personnes âgées ou les jeunes enfants au système immunitaire fragile, paraît plus difficile. »
Trente ans après la fameuse promesse de Chirac, et même si la pollution du fleuve est en diminution, pas question aujourd’hui d’y piquer une tête, surtout la bouche ouverte, sous peine d’y déguster bactéries louches et entérocoques interlopes.
C’est dire si le renfort du jeune Arthur Germain est bienvenu pour faire passer ce message rassurant : « Non, ma maman ne nage pas en eau trouble. »
Article signé des initiales F. P. – Le Canard Enchainé – 28 juillet 2021