Il y a des gens qui n’ont pas encore compris que l’homosexualité n’est pas une maladie.
De ce fait, ils cherchent absolument à la « guérir » au moyen de « thérapies de conversion ». La députée Laurence Vanceunebrock (LR-EM) a déposé une proposition de loi pour interdire ces pratiques homophobes, et on ne peut que l’approuver.
Mais de quoi s’agit-il précisément ?
Le plus souvent, d’activités religieuses, récitations de prières destinées à chasser de prétendus démons sexuels. Il y a aussi les pratiques « sociétales », à savoir des pressions de l’entourage, consistant, par exemple, à forcer un homme gay à épouser une femme et à faire des enfants. Enfin, d’autres méthodes se revendiquent du champ médical, avec des atours pseudoscientifiques.
Le rapport publié en 2020 par l’International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (IGLA), basée à Genève, donne un glaçant aperçu de ces techniques. Il y a, entre autres, des injections d’hormones, notamment de testostérone, censées « masculiniser » les hommes qui ne le seraient pas assez : très courant en Inde ou en Afrique du Sud, selon le rapport de l’IGLA.
Encore plus violentes sont les méthodes dites « aversives ». On vous force à regarder un film porno gay, pendant qu’on vous administre des chocs électriques ou des substances chimiques provoquant la nausée (attesté en Équateur, en Chine, au Liban, en Iran…).
Petite variante, le « reconditionnement masturbatoire », où les homosexuels sont forcés de se palucher devant des films pornos hétéros (signalé au Pérou et en Espagne). À cette charmante panoplie, il faut ajouter toutes sortes de procédés plus ou moins inspirés des psychothérapies (notamment l’hypnose en Russie).
Pour ce qui est de la situation en France, difficile d’en avoir un tableau clair, car tout se passe sous le manteau. Selon Benoît Berthe, porte-parole du collectif Rien à guérir, « personne en France n’affiche ouvertement des « thérapies de conversion ». Cela se fait généralement dans des groupes religieux qui prétendent « aider » ou « accompagner », mais certains ont des liens avec des praticiens du monde médical ».
Dans une communication à l’Assemblée nationale, en décembre 2019, la députée Laurence Vanceunebrock rapporte le témoignage d’une personne internée durant deux mois dans une clinique privée du sud de la France, aux mains d’un psychiatre désireux de changer son orientation sexuelle avec des anxiolytiques et des électrochocs.
Les « thérapies de conversion » sont non seulement condamnables sur le plan éthique, mais elles sont, en outre, extrêmement dangereuses.
Cela a été montré par une étude publiée en 2019 dans le Journal of the American Medical Association (Jama), menée par l’équipe du Dr Jack Turban, de l’hôpital général de Boston. Plus de 27 000 personnes transsexuelles ont été examinées, certaines ayant subi une « thérapie de conversion », d’autres non.
Bilan : de nombreux dommages psychiques chez les premières, s’exprimant par une considérable augmentation des tentatives de suicide. La preuve que prétendre « soigner » les homos est précisément le meilleur moyen de détruire leur santé.
Antonio Fischetti. Charlie hebdo. 26/05/2021
Comprendre que la préférence sexuel ne résulte pas d’un choix mais de l’organisation naturelle de chaque individu n’est pas à la portée du premier évangéliste venu. Vouloir faire « rentrer dans l’ordre » ceux qui n’y sont pas est dans la tête du premier facho venu. Interdire toute pratique de conversion relève de la simple humanité.
Oui ce n’est pas une maladie, mais je crois surtout que ce sont les intégristes religieux qui croient ça, et l’intégrisme religieux c’est une maladie, très dangereuse. Parfois mortelle et mortifère.
Aucune de ces « thérapies » ne fonctionne, évidemment, mais si elles fonctionnaient elles le feraient forcément dans les deux sens et l’on pourrait amener un hétéro à devenir homosexuel.