Régionales – La bataille du Grand Est

Le psychodrame bat son plein également dans le Grand Est, l’accent méditerranéen en moins.

Avec comme vedettes Jean Rottner, candidat LR sortant, et Nadine Morano. Lors de la réunion de la commission nationale d’investiture (CNI), le 3 mai, la plupart des dirigeants LR ont pris la défense de l’ancienne ministre de Sarkozy et ont réclamé sa présence sur la liste en Meurthe-et-Moselle.

Réponse de Rottner : « Non, sa ligne politique n’est pas la mienne. Elle est trop proche de l’extrême droite ». Morano : « Je suis prête à renoncer à la tête de liste, pour laquelle je propose Pensalfini, le président des militants LR. Mais je voudrais savoir pourquoi ma ligne politique n’est pas compatible avec la tienne. Les compétences de la région, c’est l’apprentissage, la formation professionnelle, les transports, le soutien à l’économie, la gestion des fonds européens, ce n’est pas l’islam ou la lutte contre l’islam radical. »

Michèle Alliot-Marie puis son compagnon, Patrick Ollier, viennent en soutien à « Nadine », ainsi que François Baroin : « Nadine Morano, c’est un atout pour une liste. » Même Rachida Dati, pourtant ennemie jurée de Morano, en rajoute : « C’est quoi, ce qui te dérange, dans la ligne politique de Nadine ? »

François-Xavier Bellamy : « Moi, je vois le boulot qu’elle fait au Parlement européen ; c’est quoi, que tu lui reproches, dans sa ligne politique ?»

Et Eric Ciotti, le président de la CNI, d’avancer un argument massue en faveur de « Nadine » : « Tu sais que, Nadine Morano, elle est « top ten » dans les personnalités les plus suivies en France sur les réseaux sociaux. Et puis, toi, tu ne la prends pas ? Tu n’es pas bien ! On a besoin de toute la diversité de nos forces politiques. Ne pas l’avoir, c’est un handicap. »

Christian Jacob y va lui aussi de sa tirade en sa faveur : « Moi, tout de suite, je prends Nadine sur ma liste. Elle est populaire, elle a un discours clair qui plaît aux électeurs. »

Rien n’y fait : le président sortant répète que la susnommée vire à l’extrême droite, qu’elle sera un repoussoir pour les électeurs et que, en conséquence, et s’il le faut, il est prêt à se passer de l’investiture LR. Il l’emporte de haute lutte.

En sortant de la réunion, Morano tempête : « Rottner va se prendre la démission de Pensalfini dans les dents. Il va nous faire exploser la fédération de Meurthe-et-Moselle. Aucun des militants ne fera campagne pour lui. Il cherche à foutre le bordel. Je ne suis pas dupe, il veut s’allier avec la LR-EM, comme dans le Grand Sud. Avec Rottner, c’est la guerre. »

La guéguerre, plutôt, n’exagérons pas…


Article non signalé dans le Canard enchaîné du 12/05/2021

2 réflexions sur “Régionales – La bataille du Grand Est

  1. bernarddominik 15/05/2021 / 19h54

    La décomposition de LR continue. Rottner parie probablement sur Macron pour 2022, il se place pour une prébende où un ministère. Haut de France, Grand Est, et petit Sud, 3 présidents de région qui ont abandonné à la fois leur identité politique et régionale. Un hasard ou 3 présidents sans conviction politique bien ancrée?

  2. jjbey 15/05/2021 / 23h27

    Leur conviction politique unique c’est de rester ou de prendre des postes. Si on va plus loin on peut aussi penser que leurs manœuvres vont contribuer à donner des régions à Le pen ce qui peut être un atout pour postuler en cas de victoire de celle-ci à la présidentielle…

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