… Le parallèle est pour vous…

Le chien et le flacon

« — Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville. »

Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s’approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché ; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche.

« — Ah ! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d’excréments, vous l’auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies. »


Charles Baudelaire – « Le spleen de Paris »

Une réflexion sur “… Le parallèle est pour vous…

  1. jjbey 30/04/2021 / 9h02

    La période du reniflage a cessé et maintenant le toutou, abreuvé de mauvaises nouvelles, de perspectives délirantes, de mesures contradictoires va finir par casser ses chaines et mordre la main de ceux qui le caressent dans le sens contraire du poil.

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