Des voitures propres mais jamais longtemps

À force de dire que la voiture électrique n’est pas la solution d’avenir… un premier constat.

Les voitures électriques ne se cachent pas pour mourir.

Feu les Autolib’ de Vincent Bolloré, naguère censées libérer l’air parisien des pollutions thermiques, gisent aujourd’hui par centaines dans un terrain vague de Romorantin, où elles occupent plusieurs hectares. Heureusement, leurs batteries (fleuron, hier, de la production des usines quimpéroises du milliardaire breton) ont été retirées, pour ne pas aggraver la pollution du site.

Car, même propre, une voiture finit toujours par salir, à cause de sa batterie. Les organisations non gouvernementales ne cessent d’alerter sur sa nocivité pour l’environnement, mais aussi… pour les droits de l’homme.

Le 4 février, Amnesty International a publié un rapport dénonçant l’exploitation des enfants dans les mines de cobalt du Congo. Le cobalt, en effet, est l’un des principaux composants des batteries lithium-ion. Quant au lithium, matériau de base de toutes les piles modernes (du téléphone portable à la voiture), son extraction est à l’origine d’un immense gâchis de ressources en eau en Amérique du Sud et en Australie. Et menace parfois les populations indigènes.

Les nuisances ne sont pas près de s’arrêter.

Deux millions de véhicules électriques roulaient dans le monde en 2018 (200 000 sur les routes françaises, selon l’Ademe), et elles devraient être 10 millions en 2025, puis 28 millions en 2035. Le moteur thermique est en sursis, mais l’électrique, pour l’heure, est incapable de se passer du lithium, le « nouvel or blanc » : pour une seule batterie d’auto, il en faut des kilos.

Ça tombe pile

Les usines d’accumulateurs, elles, devraient bientôt pousser comme des champignons en Europe. Volkswagen en a promis six, Tesla (appartenant au groupe d’Elon Musk, Astronautique, IA-intelligence Artificielle) aura la sienne près de Berlin, et PSA, engagé dans « l’Airbus des batteries », en a prévu deux en 2028 (« Le Canard », 31/3).

Chaque constructeur fixe son propre barème pour garantir la durée de vie de sa voiture électrique. La batterie de la Dacia Spring, la moins chère du marché, est garantie pour rouler huit ans ou 120 000 km.

Loin des dix ans et 1 million de kilomètres de la Lexus…

  • De plus, l’autonomie de ces accus est limitée.
  • Quand ils ne sont plus qu’à 70 % de leur capacité, ils doivent être remplacés. Et que deviennent-ils ?
  • Pour l’heure, 10 % seulement de leur lithium est recyclé.

En 2027, il y aura 50 000 tonnes de batteries à traiter, et 700 000 en 2035. Eramet, BASF et Suez vont recevoir 4,7 millions d’euros de l’Union européenne pour développer « un procédé innovant » de recyclage des batteries lithium-ion.

A quand la batterie propre ? La Commission européenne, peu pressée, attendra 2027 pour fixer des critères environnementaux, de performance et de sécurité.

Ça en laisse, du temps, pour polluer thermique et électrique…


Article signé des initiales J.-M. Th. – Le Canard enchaîné. 14/04/2021

5 réflexions sur “Des voitures propres mais jamais longtemps

  1. Stephen Sevenair 19/04/2021 / 11h41

    Je me demande si pour vivre sur terre, nous les humains, n’allons pas devoir lui redonner sa vrai dimensions.
    Celle ou une journée est la distance que l’on parcourt à pied ou à bicyclette.
    Et on repense, la vitesse et l’espace, nous allons devoir repenser le temps.
    Revivre dans un espace ou aller quelque part prend plusieurs jours.
    Ayant appris, peut-être que nous apprendront à vivre sur une terre plus grande avec plus de temps pour accomplir les actes ?
    Sans pour cela revenir à une pensée « néolithique » !

    • Libres jugements 19/04/2021 / 15h08

      Hélas, 100 fois hélas, Stephen, personne n’enrayera la marche en avant du progrès qui pour certains n’est que la quête de la rentabilité financière.

      Il aurait fallu que dès le commencements d’une activité sociale sur terre, un ou des sages, interdisent le troc, la capitalisation, l’enrichissement personnel, exige une société redistributrice des bienfaits réalisés par quelques-uns, au profit de tous.
      Bah ouais, c’est une option de société qui n’a pas été prise en son temps et maintenant que quelques-uns en goûter au superbénéfices de l’exploitation rationnelle des travailleurs, il est utopique de penser un retour en arrière aussi facilement. Même si à titre personnel j’en suis à craindre cela, il n’y a bien qu’une révolution qui permettrait un tel chamboulement et l’instauration d’une constitution basée sur l’équité et que cela gagne tous les états sur terre.

      En toute amitié
      Cordialement
      Michel

      • Stephen Sevenair 19/04/2021 / 15h21

        La « Révolution » sans profondeur ne sera qu’un déferlement de violence et à la fin, le désastre (perte du guide des astres – perdu) plutôt que la catastrophe (fin d’une histoire et commencement d’une autre)

        • Libres jugements 20/04/2021 / 11h04

          Bien d’accord. L’utilisation des armes n’ont jamais apporté la quiétude nécessaire pour l’établissement d’une constitution destiné à l’épanouissement d’un peuple

  2. jjbey 19/04/2021 / 23h08

    Imagine……. on puise l’énergie de la terre, cette boule de feu recouverte d’une mince pellicule on transforme cette énergie en une autre; électricité avec laquelle on fait du gaz comprimé……qui actionnera un moteur…plus besoin de batteries cadmium nickel ……..

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