Disons-le d’emblée, il faut user de toutes les prudences possibles avec ce genre d’information. Si elle se révèle parfaitement exacte, il y a là, matière à un énorme scandale d’ingérence gouvernementale, dans l’action de la justice française. Certes ce n’est pas une première, mais en l’occurrence, le gouvernement au grand complet, s’agite pour essayer de sortir Sarkozy de la mauvaise passe judiciaire ou il s’est lui-même enfoncé. Avant de crier au loup avec la meute, usons de prudence et surtout essayons de recouper cette information. MC
Dans le rapport d’inspection visant une figure du Parquet national financier (PNF) ciblé par Éric Dupond-Moretti et l’ancien président Nicolas Sarkozy : il n’y figure aucun grief retenu contre lui.
Matignon, Jean Castex a annoncé, vendredi 26 mars a pourtant annoncé la saisine de la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature, après avoir relevé un « doute sérieux quant au respect de ses obligations déontologiques »
Or, d’après ledit rapport d’inspection, que Mediapart a pu consulter en intégralité, aucun manquement ne peut être reproché au magistrat en question, Patrice Amar, que ce soit d’un point de vue déontologique, dans sa manière de servir sa fonction, ou vis-à-vis de son devoir de loyauté hiérarchique, y compris en lien avec la prétendue « affaire des fadettes » liée au procès Sarkozy-Herzog.
Au contraire, les cinq magistrats de l’Inspection générale de la justice (IGJ) ont mis en avant dans les conclusions de leur rapport de 58 pages, signé le 4 février dernier, « les qualités humaines, les compétences techniques, l’aisance oratoire et la capacité à s’inscrire dans le lien hiérarchique » du procureur visé, qui « ont été très majoritairement saluées ».
La mission d’inspection observe que son enquête administrative, déclenchée par le ministre de la justice Éric Dupond-Moretti, à la veille du procès Sarkozy-Herzog, « n’a pas permis d’objectiver […] un quelconque manquement de M. Amar aux principes déontologiques auxquels tout magistrat est soumis ». « De même, s’agissant de sa manière de servir, aucun manquement ne peut être relevé contre ce magistrat », insiste l’inspection.
Une telle distorsion entre la décision de Matignon de saisir le CSM (et les termes publics pour la justifier) et la réalité du constat officiel réalisé par des magistrats dont c’est le métier relève du jamais vu, selon plusieurs sources judiciaires qui s’alarment de telles pratiques.
Fabrice Arfi et Michel Deléan. Médiapart. Titre original : « La fausse affaire contre le PNF vire au vrai scandale Castex ». Source (Extrait).
Demander un rapport sur le comportement d’un magistrat n’a rien d’infâmant pour celui-ci et, même, dans les circonstances présentes permet de supprimer le doute quant à le manière dont il a traité les dossiers qui lui ont été confiés. Cela renforce les conclusions qui aboutissent à la mise en cause ce certains prévenus…………….