À faire bondir de sa chaise, à se rebeller, et pourtant, c’est l’apathie générale

Imaginons que chaque soir, on nous apprenait un crash d’avion dans lequel décéderaient 250 à 350 personnes. L’émotion collective nationale, mais aussi mondiale serait immense.

Le chagrin serait partagé avec les familles des défunts. De grandes émissions de télévision y seraient consacrées, l’essentiel des bulletins télévisés, des enquêtes seraient diligentées sur les causes de telles catastrophes. Les boites noires des avions seraient recherchées activement. Des contre-expertises seraient considérés comme normale. Bref, ce ne serait pas accepté en silence.


Rien de tel pourtant alors que chaque jour décèdent plus de 300 personnes en France.

Les chiffres froids ont remplacé la pâte humaine sous l’effet d’une communication gouvernementale qui vise à banaliser les souffrances et les disparitions. C’est comme si on assistait à un nouveau moment où les manières de penser, de dire instillées dans tous les pores de la société poussaient à accepter ce qu’on croyait hier inacceptable ou intolérable et finit par le devenir sans que l’indignation ne monte.C’est comme si était acceptée l’élimination des plus faibles.

C’est scandaleux. C’est monstrueux.

Pour parfaire l’ensemble, quelques cercles du pouvoir et de l’État demandent de regarder ailleurs. Et sans nuance !

Un jour vers l’UNEF, le lendemain vers la ville de Strasbourg, ou en braquant les caméras sur tel ou tel fait divers ou petite phrase que l’on fait tourner en boucle à vous saouler, à vous bander les yeux pour laisser le pouvoir et le grand capital agir à sa guise.

À ce propos, des personnes qui ont traité le syndicat étudiant de « fascistes » (comme le très réactionnaire ministre de l’Éducation nationale) rendent un incomparable service à l’extrême droite française, celle dont on a vu les visages lorsqu’elle a envahi le Conseil régional d’Occitanie.

Rien n’est facile, certes, dans les décisions à prendre, mais refuser à ce point depuis des mois d’écouter les scientifiques et le corps médical est d’une extrême gravité. Ce même corps médical épuisé sous l’effet de cette stratégie du « confinement aéré », du « freinage » et concepts qui ne servent qu’à camoufler un choix fondamental : celui de laisser circuler le virus, que n’arrive pas à cacher cette formule présidentielle à double sens : « vivre avec le virus » pour préserver les intérêts du capital en permettant aux travailleurs d’aller lui vendre sa force de travail si peu rémunérée.

L’hôte de l’Élysée considère que tous ces sacrifices sont nécessaires dans l’attente d’atteindre une immunité collective avec la poursuite des contaminations et une part de vaccinations.

Encore que, faute d’avoir développé des capacités de productions suffisantes et d’avoir laissé la production des médicaments et des vaccins à de puissants groupes capitalistes pilotés selon les critères de la rémunération de leurs propriétaires aboutit au supplice chinois : ces oligopoles pharmaceutiques produisent et distribuent les vaccins au compte-goutte pour être bien sûrs que les prix ne baisseront pas


Patrick Le Hyaric Le lettre du 20/03/2021

3 réflexions sur “À faire bondir de sa chaise, à se rebeller, et pourtant, c’est l’apathie générale

  1. jjbey 28/03/2021 / 19h06

    La machine à profits ne doit pas s’arrêter donc le travail ne peut cesser. Les dégâts sont considérables mais nous sommes en guerre et les pertes c’est normal. Non? Surement pas ce serait dommage que les exploiteurs perdent de l’argent.

  2. Pat 28/03/2021 / 20h08

    Bataille de chiffres entre ceux qui depuis 1 an balancent des 300 morts par jour qui font peur, l’INSEE quant à elle relativise en montrant une surmortalité annuelle certes mais rien d’exceptionnel au regard des fluctuations annuelles et les derniers rapports dont ceux du CNRS qui minorent encore cette surmortalité compte tenu des la démographie vieillissante notamment. Dans tous les cas, rien ne justifie de laisser mourir des gens sans les soigner et rien ne justifie non plus de les vacciner de façon précipitée sans prendre les précautions nécessaires et d’autant plus que pour les tranches d’âge entre 0 et 65 ans la surmortalité due à la covid est proche de…0.

  3. Danielle ROLLAT 29/03/2021 / 22h42

    Dans le sinistre bilan quotidien 94596 décès en France, ce 29 mars, dont 25999 en EHPAD, et 68597 à l’Hôpital, on oublie systématiquement de citer les morts au domicile… pourquoi, combien de personnes âgées ?

    Combien de Personnes âgées décédées à l’Hôpital ?

    Combien de personnes âgées au total ? Les caisses de retraite le savent…

    Combien de soignants ?

    Où sont les ouvertures de lits de réanimation promises l’an dernier ?

    Va-t-on enfin écouter les professionnels qui manquent de lits, de bras,

    Pendant combien de semaines, les interventions chirurgicales non urgentes seront-elles déprogrammées, comme l’an dernier, au risque d’aggraver les pathologies des patients concernés ?
    Notre santé à tous est en danger.

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