Les bons coquins…

L’analyse qui suit, émise dans le quotidien L’Humanité, vous dérangera peut-être, elle nous semble pourtant significative-représentative du malaise que suscite dans la population, la position vindicative vis-à-vis de la justice (qu’il a toujours dénoncé-enfoncé-malmené), lui l’avocat, Sarkozy, « ex puissant parmi les puissants de ce monde, se croyant hors d’atteinte » se retrouvant piégé par ses méfaits avérés, a l’image des… Cahuzac « les yeux dans les yeux », Balkany, Fillon, etc. MC

L’ex-président, condamné pour corruption, fait le tour des médias qui lui sont proches pour clamer son innocence. Et jeter à nouveau le soupçon sur les magistrats.

Première page du Figaro, propriété du groupe Dassault et quotidien de référence de « sa » famille politique. Puis, dans la soirée, interview au 20 Heures de TF1, chaîne de son ami Martin Bouygues. Pas de doute, Nicolas Sarkozy a lancé sa contre-attaque médiatique, mercredi, pour répéter à quel point sa condamnation est une « injustice profonde, choquante »

La bataille de l’opinion

Rappelons d’abord un fait : en matière de condamnation pénale, chaque justiciable a le droit de contester un jugement, de l’apprécier comme injuste, et d’utiliser tous les recours possibles pour casser la décision. Mais, quand on s’appelle Nicolas Sarkozy, la contre-offensive déborde du seul cadre juridique. L’ex-président de la République a été condamné lundi en première instance à trois ans de prison, dont un ferme aménageable, pour corruption et trafic d’influence. Pour le volet juridique, il a fait appel. La vraie bataille de l’opinion, il en est conscient, se joue dans les médias.

Dans les colonnes du Figaro, l’ancien chef de l’État clame son innocence, affirmant que « (son) indignation et (sa) détermination sont décuplées »: « Je ne peux accepter d’avoir été condamné pour ce que je n’ai pas fait. » Pour ce qui est de sa défense, Nicolas Sarkozy ânonne les mêmes arguments depuis le début du procès : absence de preuves, acharnement judiciaire et magistrats partiaux.

Une dernière attaque reprise par l’ensemble du clan Sarkozy et le parti LR, contribuant à créer une chambre d’écho contre le Parquet national financier (PNF), chargé de l’enquête. Ironique, de la part d’un camp prompt à crier au laxisme de la justice. « J’ai l’impression que le PNF n’a été créé que pour moi », se plaignait l’ancien président durant les débats contradictoires. « Les magistrats honnêtes et impartiaux sont majoritaires, j’en suis convaincu », précise-t-il tout de même au Figaro, avant de se livrer à une attaque en règle contre le vice-procureur du PNF : « Qui voudrait avoir affaire à un magistrat comme lui ? » Rappelons encore une fois que si les magistrats du PNF ont mené l’accusation le verdict, lui, a appartenu à trois juges indépendants, qui n’ont rien à voir avec le Parquet national financier.

Jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme…

Sur ce point, Nicolas Sarkozy estime avoir été condamné sans fondement. « J’affirme que pour condamner, dans un État de droit, il faut des preuves. Et des preuves, il n’y en a pas dans le dossier », assène-t-il. C’est oublier que l’intentionnalité de corruption suffit, en droit, à caractériser la corruption. À ce titre, les juges ont estimé qu’un « faisceau d’indices concordants », basé sur les écoutes téléphoniques entre l’ex-président et son avocat, Thierry Herzog, a suffi à démontrer un « pacte de corruption » visant à influencer les décisions du magistrat Gilbert Azibert.

L’avenir de Nicolas Sarkozy se jouera dans les tribunaux. Lui compte bien épuiser tous les recours auxquels il a droit. « Peut-être faudra-t-il que ce combat s’achève devant la Cour européenne des droits de l’homme (dernier recours possible une fois que l’appel et le pourvoi en cassation sont épuisés – NDLR), prévient-il. Ce serait pour moi une souffrance de faire condamner mon pays, mais j’y suis prêt car ce serait le prix de la démocratie. » Quant à la politique, « j’avais dit que je ne serais pas candidat à l’élection présidentielle, je le maintiens », répond-il. Et de préciser qu’il sera un commentateur actif en 2022 : « Les enjeux sont trop importants pour se taire. » Là-dessus, on n’était pas inquiets.


Cyprien Caddeo. Le quotidien L’Humanité. Titre original: « Le Figaro, TF1. Les bons copains de la contre-attaque de Sarkozy ». Source

4 réflexions sur “Les bons coquins…

  1. bernarddominik 04/03/2021 / 13h35

    Sarkozy a bénéficié du soutien de tous les ténors de LR et de nombreux médias dont France Télévisions qui a permis à ses soutiens de le prétendre victime d’une cabale. Pourtant tous ces politiciens ne se rendent pas compte que soutenir un corrompu corrompeur notoire et condamné par la justice , ne fait qu’avaliser l’idée qu’ils sont TOUS corrompus.

  2. jjbey 04/03/2021 / 15h10

    L’intime conviction est le principe qui entoure la prise de décision du juge. Cette intime conviction est alimentée par des faits probants et en l’espèce les écoutes téléphoniques ne laissent aucun doute. Que Sarko conteste la manière dont elles ont été opérées, c’est son droit mais il n’empêche qu’elles existent et qu’elles suffisent à entrainer la conviction des juges. Il ne lui reste plus qu’à nier leur existence et comme cela paraît impossible la solution (pour ceux qui en ont les moyens) est d’épuiser les voies de recours……………..

  3. Pat 04/03/2021 / 16h50

    D’autant plus que ce ne sont pas les seuls faits qui lui sont reprochés. Le faisceau de preuves diverses devient quand même large, même si un jugement contre lui ne doit pas porter préjudice dans un autre procès.

  4. Stephen Sevenair 04/03/2021 / 16h53

    Le POUVOIR !
    Dès qu’il est approché, l’évidence se fait dans l’égo :
    JE SUIS LÉGITIME !
    Ego sur-gonflé par grosse chaleur
    Risque d’éclatement !
    Et puis les copains, vieux, blanc, mâle vont enfermer cet égo dans ses pauvres certitudes et cela va faisander.

    Eux même en rêve pour eux-même !

    Alors qu’est le premier devrait être le serviteur de Tous !
    Peut-on juger un égo aveuglé qui se croit LÉGITIME ?
    Peut-on ?

    Le pouvoir : je peux ! et pas Je sers !

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