Pas si simple …

Que les possesseurs de réseaux sociaux ferment le clapet à un Trump et nous crions bravo tant le personnage a délivré d’ineptie au cours de ces quatre années de présidence… oui mais alors, pourquoi d’autres gouvernants ou personnages publics de la planète, tout autant méritants la sanction que le Donald des USA, n’ont-ils pas la même punition ?

À partir de quel moment des sociétés privées peuvent exercer leur pouvoir de sanctionner sans encourir de remontrances ou pénalités juridiques ?

Certains rétorqueront que ce n’est pas mieux dans les pays socialisants (exemple Chine) et nous répondrons effectivement ce n’est pas mieux dans cet état que la dictature russe, d’Argentine etc. et nous ne rentrerons pas dans la polémique des actions cultuelles tout aussi censurantes, etc.

Non, pas si simple. MC


La polémique enfle, deux jours après l’annonce par Twitter de la suppression définitive du compte personnel du président Donald Trump. L’ancienne ambassadrice de Trump à l’ONU, Nikki Haley, est ainsi montée au créneau au lendemain de cette décision pour déclarer que « réduire les gens au silence de la sorte est quelque chose qui se passe en Chine, pas dans notre pays ».

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Twitter s’est défendu en affirmant avoir indiqué il y a des années que « ces comptes ne sont pas au-dessus de nos règles et ne peuvent pas utiliser Twitter pour inciter à la violence ». […]

« Les entreprises de médias sociaux telles que Twitter ont le droit de décider de ce qui apparaît sur leurs plates-formes et de fixer des normes pour un contenu approprié », estime de son côté The Weekend Australian, qui ajoute : « Le droit à la liberté d’expression du premier amendement [de la Constitution américaine] empêche les gouvernements d’étouffer la liberté d’expression et ne s’applique pas aux entreprises privées ».

Pourtant, argue Wired, « dans leur quête incessante d’engagement et de profits, ces plateformes ont créé des algorithmes qui amplifient les discours de haine, la désinformation et les théories du complot ». Comme l’affirme ce magazine, il est temps pour les législateurs de les réglementer : « Nous avons besoin de politiques globales de protection de la vie privée pour tous ».

D’autant, enchaîne le magazine Politico, que « l’érosion des filtres traditionnels de l’’establishment” – d’abord par le courrier postal, puis par les débats radiophoniques, et le télégramme, et, de façon encore plus significative, par les réseaux sociaux – a été un facteur primordial pour la montée de puissants mouvements idéologiques, tant à droite qu’à gauche ».

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Où ira Trump ?

Ainsi que le rapporte The New York Times, Donald Trump a fait savoir dans un communiqué vendredi 8 janvier qu’il était en train de négocier avec d’autres sites et a promis « une grande annonce bientôt ».

Le quotidien cite notamment Parler, une plateforme qui a entre-temps été supprimée de l’App Store, ou encore Rumble, MeWe ou DLive. Et constate qu’« au cours des quatre dernières années, une petite constellation de nouveaux sites de médias sociaux et de plates-formes web a trouvé grâce auprès des partisans de la droite politique », qui y voient une façon d’échapper aux « politiques de plus en plus strictes de Facebook et de Twitter contre les discours de haine et la rhétorique de la violences ».


Martin Gauthier. Courrier international–Paris. Titre original : « Twitter a-t-il le droit de réduire Donald Trump au silence ?. Source (Extrait)

3 réflexions sur “Pas si simple …

  1. dixvinsblog 11/01/2021 / 9h37

    Excellente analyse que je partage ces géants du web ne sont pas au-dessus des lois et à ce titre ne peuvent sanctionner et faire taire ce qui ne leur convient pas…
    C’est indigne d’une démocratie mais au train ou les choses vont y aura-t-il encore des démocraties à défendre ?
    j’ai le triste sentiment que tout accélère et pas dans le bon sens hélas.

    Merci pour cet article.
    Bonne journée à vous.

  2. Pat 11/01/2021 / 10h53

    On traite les réseaux sociaux comme s’il s’agissait de services publics. Il est temps de comprendre que malgré leur puissance, ils ne dévoilent dans tous les cas qu’une image très subjectives de l’actualité et si quelqu’un diffuse un message de haine, on peut se le censurer soi-même et d’autre part, la justice a tout à fait les moyens de condamner des propos insultants ou diffamatoires … sans qu’il soit besoin de demander à une entreprise d’exercer elle-même une justice forcément aléatoire.

  3. jjbey 11/01/2021 / 23h33

    Diffuser de fausses nouvelles, des appels à la haine ne fait pas partie de ce que l’on peut faire pas plus que d’agresser quelqu’un dans la rue au motif qu’il est ceci ou cela. La liberté d’expression ne signifie pas de s’autoriser à empoisonner le monde et dans le cas de TRUMP QUI APPELLE OUVERTEMENT à ENVAHIR LE CAPITOLE C’EST à DIRE à COMMETTRE UN CRIME la seule défense possible est de lui clouer le bec. ce n’est pas une opinion que Trump a énoncée sur twiter, c’est un appel au meurtre ……. Et ça ne relève pas de la liberté d’expression mais de la Justice. C’est du même tonneau que les appels racistes ou antisémites ……….

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