Ode moderne à Paris

La vision de Paris par un slameur-rappeur, de la génération d’aujourd’hui.

Pam Pa Nam

 J'ai grandi sur une île sans mer, aux vagues sèches et grises 
 Sur les hauteurs, je flottais en visant les autres rives 
 Des globules métissés circulent dans les artères bouchées 
 Du cannibale, aux mille pattes métallique roulant dans ses bouches 
 Qui à l'aube crachent des gens qui baillent, et les mangent aux heures de pointe 
 Les titis n'ont pas le temps de leur ville, les passants viennent de loin 
 Nous, dès qu'on veut profiter d'elle un peu la vie se complique 
 Courir sans la forme olympique, vous trace le regard oblique 
 À force de pression constante, la tension va s'estomper 
 Par imprudence des gens qui s'aiment, sans gare, se laissent tomber 
 Je démontre un escargot à la coquille dure à pénétrer 
 Mais le monstre est beau, à chaque retour, vous reconnaîtrez 
 
 Pam Pam Pa Nam 
 Pam Pam Nam 
 Pam Pa Nam 
 
 Une créature de bitume, sa voix ferrée te crie dessus 
 Chuchote au marteau piqueur, les petits coeurs sont des fissures 
 Le temps se divise par quatre dans son oesophage 
 C'est lui la bête mais c'est nous qui sommes en cage 
 Sans changer de taille il grossit au risque 
 De serrer sa ceinture jusqu'à déchirer le périphérique 
 À part sur l'avenue tu feras pas dix mètres sans toucher le mur 
 Ou, sans qu'on te bouscule face aux fourmis, tu te sens ridicule 
 Après tout, que serait Batman sans Gotham ? 
 Quand le monstre s'assombrit, que les sourires diminuent 
 C'est à cause des gratte-ciels que les nuages éternuent 
 Alors l'orage gronde et la foudre précède un... 
 
 Pam Pam Pa Nam 
 Pam Pam Nam 
 Pam Pa Nam 
 
 Même dans ses rares passages, le soleil sait se faire beau 
 La chaleur accueillie, telle un joli fardeau 
 Magistrale au mois de mai, la joie devient capitale 
 À demi nues sur les terrasses, les fraîcheurs sont admirables 
 Les quais sont florissants, inondés de coulées vertes 
 Chaque rencontre se change en amicale découverte 
 Agrippés aux ailes des bateaux mouches 
 Dans les parcs on pique-nique en chantant... 
 
 Pam Pam Pa Nam 
 Pam Pam Nam 
 Pam Pa Nam 

Paroles d’Oxmo Puccino