La saga d’un destin – 1

Retour sur celui qui venant de disparaitre avec une charge de cirage sur ses « grandes pompes » , alors que sa « régence monseigneur » fût un amas d’embrouilles …

Les grands hommes (et même les moyens) gagnent toujours en dimension à leur décès. Valéry Giscard d’Estaing n’échappe pas à cette vieille règle de bienveillance.

Son sincère engagement européen, de même que les vraies avancées sociétales sure l’avortement, le divorce par consentement mutuel ou la majorité à 18 ans, pour ne citer qu’elles, ne rendent pas toutes les louanges posthumes surjouées.

Pour autant, il faut le reconnaître, si « Le Canard » a, durant son septennat, appliqué souvent à propos de Giscard le mot de « brillant », c’était moins souvent pour célébrer ses mérites qu’en allusion aux célèbres diamants que lui avait offerts son fantasque et brutal « parent » l’empereur de Centrafrique, Bokassa    

Cette affaire,qui a plus que terni la fin de son septennat, mais aussi d’autres – comme celle, croquignolesque, des avions renifleurs ou les histoires de particule ou de chasse ci-dessous évoquées -, ont bien souvent mis en évidence ses travers au détriment de ses qualités.

L’homme que « Le Canard » appelait, c’est selon, « Giscard », « Valy » ou « le Monarque contrarié » nous a ainsi fourni la matière de bien des dessins et des articles.

Et, ne serait-ce qu’à ce titre, il convient de saluer celui qui, à propos de l’affaire des diamants et de la façon dont y avait réagi, admettra, longtemps après, avoir sous-estimé les « forces de la dérision ».


Les ascendances postiches

Sang pur sang roturier, Valéry n’a eu de cesse de jouer les aristos.

Sa particule ? Il la doit à son oncle René Giscard, qui, en 1923, a convaincu le Conseil d’Etat – en torturant quelque peu son arbre généalogique (de le laisser accoler) le nom d’Estaing » à son patronyme.

Auparavant, le clan avait tenté de s’approprier le blaze très chic de « Giscard de la Tour Fondue », ce qui n’aurait peut-être pas permis à Valéry de faire la même carrière. Heureusement pour lui, au dernier moment, une descendante, émigrée aux Etats-Unis, s’y était opposée. Seul vestige de ce hold-up manqué : une artèredu centre de Clermont-Ferrand, baptisée, en 1922, « rue Giscard-de-la-Tour-Fondue » (à la demande expresse de l’oncle et du père du futur président).

S’appeler « d’Estaing » n’a pas suffi à apaiser la soif de grandeur de VGE. A peine arrivé à l’Elysée, il a revendiqué, jusqu’au ridicule, une parenté avec Louis XV par la grâce d’une chambrière qui aurait eu un enfant du roi. Descendants du souverain par l’escalier de service, les Giscard se sont également vantés de descendre de Blaise Pascal.

Sans doute par la brouette, dont le folklore attribue l’invention à l’auteur des « Pensées »… Article non signé.


Le Canard enchaîné. 09/12/2020


2 réflexions sur “La saga d’un destin – 1

  1. Walter PASCOLI 20/12/2020 / 2h03

    Excellent article ! Lecture passionnante !

    J’ai quand même un certain respect pour VGE, même s’il n’a pas encore rendu les diamants … 🙂

  2. bernarddominik 20/12/2020 / 8h43

    N’oublions pas aussi l’affairisme des Giscard à une époque où le délit d’initié n’existait pas. Sans compter les lois au seul profit des banquiers. Sans compter la création du secteur 2 sous raymond Barre qui a permis la fortune des assureurs et à entraîné une médecine à 2 vitesses.

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