Le malaise chez les 18-24 ans.

Précarité, isolement, angoisse… dans cette tranche d’age, les indicateurs sont au rouge et les « inégalités sociales explosent ».

Pour Anne Lambert, sociologue à l’Institut national d’études démographiques, il faut offrir à cette classe d’âge la possibilité de se projeter de nouveau dans un avenir commun, porteur d’un modèle social et économique acceptable. Source PDF


Une enquête Ifop réalisée début octobre pour « la Tribune » et « Europe 1 », intitulée « Le regard des jeunes Français à l’heure du coronavirus : état d’esprit, place de la société et impacts de la crise sanitaire », révèle que 87 % des jeunes interrogés se disent d’accord avec l’affirmation que « ce sont les jeunes générations qui vont payer pendant des décennies la dette contractée au cours de la crise du coronavirus ». Ils sont 78 % à déplorer ne pas pouvoir vivre une vie sociale et affective normale et 66 % se sentent injustement accusés d’être responsables de la reprise de l’épidémie.

18 % ont déjà connu un licenciement

S’ils sont moins inquiets pour leur santé ou celle de leurs proches (40 % contre 53 % pour l’ensemble des Français en août dernier), ils le sont beaucoup plus en ce qui concerne les conséquences économiques et sociales, notamment sur l’emploi : 35 % contre 29 % pour l’ensemble des Français. S’ils sont aussi conscients des enjeux économiques, c’est qu’ils les vivent déjà personnellement : 24 % ont eu l’expérience de l’interruption d’une formation depuis le début de la crise, dont 42 % de lycéens et étudiants. 21 % ont connu l’annulation d’un stage dans des entreprises ayant désormais recours au télétravail et 18 % ont déjà connu un licenciement ou le non-renouvellement d’un contrat.

Un sentiment de désespérance sociale

Fait inquiétant dont nos gouvernants feraient bien de prendre la mesure : la jeunesse française estime à 56 % que la société ne lui accorde pas de place pour réussir sa vie professionnelle. Dans les quartiers populaires et parmi les moins diplômés, ce sentiment de désespérance sociale s’est aggravé depuis mars dernier.


Nadège Dubessay. Titre original de l’article : « Selon l’Ifop, 87 % des jeunes pensent qu’ils vont payer la crise du Covid ». Source (Extrait)

2 réflexions sur “Le malaise chez les 18-24 ans.

  1. jjbey 17/11/2020 / 9h29

    La désespérance ne constitue pas un mode d’action et les jeunes ont, de tous temps, été à la pointe des changements.

    Croire que leur situation va les maintenir dans un état apathique n’est pas le bon plan car le jour où leur mécontentement se traduira en action il y aura peut-être de quoi trembler et ce n’est pas forcement la démocratie qui triomphera.

  2. Pat 17/11/2020 / 19h08

    Voilà déjà plusieurs générations que les jeunes sont sacrifiés et bien des « presque vieux » d’aujourd’hui n’ont à offrir en consolation à leurs enfants que leur moindre désespérance face à une situation qui empire. J’aime cette citation de Terry Pratchett qui dit: « En chaque vieux il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé ». Mais je rejoins jjbey pour penser que la solution si elle existe appartiendra aux jeunes.

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