Ce n’est pas ça la condition féminine … mais ça existe encore aujourd’hui …
Tous les jours, je la vois. Ventre en avant poitrine énorme qui s'écroule, béret planté sur ses cheveux raides, elle émerge du coin de la rue,essoufflée, déjà lasse. Elle a un bon sourire bête, assis sur trois mentons pendants, et qu'elle prodigue à tout le monde. « N'est-ce pas, Arlette, il vaut mieux être en paix avec les gens. » Supportant le corps lourd, les jambes sont écartées, emmaillotées de deux gros bas noirs. Sa démarche est hâtive, bousculée dans la crainte d'arriver en retard. Sur la figure aux chairs flasques la fatigue met son masque. Les yeux sont ronds et ternes. Elle n'a pas d'âge. Du matin au soir elle fonctionne: petits plats à son homme, enfants à moucher, échine courbée devant le patron. Le monde — c'est la marmite chez elle, et les chiffres, ici, en colonnes. Elle geint et larmoie sur la cherté des choses, sur la santé qui ne va pas, et elle accepte. Elle fait les enfants par portées de tous ses organes inconscients et meurtris. Cette femme est un seuil usé enjambé par la vie.
Arlette Humbert-Laroche (1915-1945)
Bonjour, un beau et triste poème. Bon après-midi amicalement MTH
Bonjour Michel,
C’était tellement une réalité avant…Heureusement qu’il y a eu une évolution pour la femme 😉 Ce poème ne me ramène pas si loin finalement, il y a 40-45 ans, en milieu rural…
Bonne journée Michel ! 🙂
Bonjour Françoise …
Je suppose que vous faites référence à quelques années en arrière en France comme étant hier est une réalité trop souvent quotidienne.
Hélas ce qui est pratiquement du domaine du passé pour la France ne l’est pas pour d’autres pays ou l’univers de la femme est avant tout une forme d’esclavage du patriarcat …
La loi anti-avortement en Pologne, Hongrie, les mariages forcés (arrangés) dans bon nombre de pays notamment d’obédience islamiques et ne parlons même pas de ces pays pratiquant l’excision …
Avec toute mon amitié
Michel