Le fiévreux Alfred et les femmes …
Oui, femmes, quoi qu'on puisse en dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse du désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur. Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à votre lâcheté, Rien n'égale votre puissance, Sinon votre fragilité. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l'abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S'éloigne de vous en pleurant. Quelque soit le mal qu'il endure, Son triste rôle est le plus beau. J'aime encor mieux notre torture Que votre métier de bourreau.
Alfred de Musset (1810-1867)
Une petite merveille d’écriture …
Merci Michel 🌹
Tellement vrai, nous avons un si grand pouvoir sans en avoir vraiment conscience. Magnifiquement décrit ici, douce après-midi Michel ! 🙂
Oh que oui, Françoise la femme – les femmes- n’ont (tout au moins pour bon nombre d’entre elles) pas conscience de leur pouvoir … ce qui reviendrait peut-être a dire que l’égalité au moins morale (physique parfois aussi) n’est plus a acquérir, resterait l’égalité salarial a venir …
Mais je puis me tromper
Amitiès
Michel
Bonjour, un des mes Alfred (il y a Vigny aussi !) préféré, le pouvoir des femmes sur les hommes est beaucoup moins présent en Occident, car nous n’en avons plus besoin, du moins de cette manière ! En effet, aujourd’hui nous pouvons nous marier par amour et non selon les volontés des familles, ce qui évite bien des vies malheureuses… La poésie comme la littérature y perd certainement en ce domaine, mais les chants les plus tristes étant les plus beaux, il y en a toujours d’éternels qui sont de purs sanglots ! Les sources d’inspiration n’ont donc pas disparues et nos poètes ont encore de quoi nous ravir… Bonne journée