3 réflexions sur “La maison du pain

  1. Pat 13/11/2020 / 11h33

    Les effarés (Rimbaud)

    Noirs dans la neige et dans la brume,
    Au grand soupirail qui s’allume,
    Leurs culs en rond,

    A genoux, cinq petits, – misère ! –
    Regardent le Boulanger faire
    Le lourd pain blond.

    Ils voient le fort bras blanc qui tourne
    La pâte grise et qui l’enfourne
    Dans un trou clair.

    Ils écoutent le bon pain cuire.
    Le Boulanger au gras sourire
    Grogne un vieil air.

    Ils sont blottis, pas un ne bouge,
    Au souffle du soupirail rouge
    Chaud comme un sein.

    Quand pour quelque médianoche,
    Façonné comme une brioche
    On sort le pain,

    Quand, sous les poutres enfumées,
    Chantent les croûtes parfumées
    Et les grillons,

    Que ce trou chaud souffle la vie,
    Ils ont leur âme si ravie
    Sous leurs haillons,

    Ils se ressentent si bien vivre,
    Les pauvres Jésus pleins de givre,
    Qu’ils sont là tous,

    Collant leurs petits museaux roses
    Au treillage, grognant des choses
    Entre les trous,

    Tout bêtes, faisant leurs prières
    Et repliés vers ces lumières
    Du ciel rouvert,

    Si fort qu’ils crèvent leur culotte
    Et que leur chemise tremblote
    Au vent d’hiver.

    • Libres jugements 13/11/2020 / 13h54

      Grand merci pour ce commentaire-poème
      Amitiès
      Michel

    • Libres jugements 13/11/2020 / 14h00

      Grand merci Patrick pour ce commentaire accompagné du poème de Rimbaud
      Amitiés
      Michel

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