Macron, Blanquer se fichent pas mal de l’École Publique

Ou soyons plus directs : selon nos gouvernants et le Medef, il y a trop d’élites pas assez de travailleurs manuels pour assurer les fabrications. C’est l’option première de toutes gestions libérales des états et sociétés.

Raison pour laquelle l’école publique « éduque nos chers bambins « à minima » ». Ainsi, plus il y aura demandeurs d’emplois, non, ou peu qualifiés, plus les emplois précaires s’installeront, plus sera diminué les coûts salariaux dans toutes les fabrications françaises. MC


École Publique – Le gouvernement décroche

L’école publique, toujours en marche vers plus de marchandisation ? Pendant le confinement, des start-up privées dispensant cours et soutien scolaire en ligne en ont profité : elles ont envoyé aux parents désemparés des publicités pour proposer leurs services payants afin de pallier la fermeture des écoles. C’est de bonne guerre, elles font leur business.

Sauf que rien n’a été fait du côté du ministère de l’Éducation nationale pour mettre en garde contre cette « propagande », dénonce Francette Popineau, la porte-parole et co-secrétaire générale du principal syndicat d’enseignants du public, le SNUipp-FSU.

Au-delà du confinement, c’est une illustration d’une tendance de plus en plus affirmée. «C’est comme si tout était fait pour aboutir à une école publique pour les enfants pauvres, à qui on donnerait un « smic culture », et les enfants plus riches, qui pourront se permettre d’aller dans des écoles privées d’excellence», estime Popineau.

Tout se passe d’ailleurs comme si les écoles privées étaient parfois plus valorisées que les publiques. Lors des tests d’évaluation des acquis passés l’année dernière par tous les élèves de CP et de CE1 de France, le ministère a bien mis en avant que « les élèves accueillis dans le secteur privé ont une meilleure maîtrise que les élèves du secteur public ».

Surprise? Ces différences « reflètent simplement le niveau de langage supérieur des enfants issus de familles plus aisées dans le privé que dans le public », soulignait Francette Popineau.

En effet, ce n’est pas nouveau, la présence d’élèves de milieux sociaux plus favorisés permet aux écoles privées d’avoir de meilleurs résultats, tandis que, dans le même temps, les écoles publiques sont de plus en plus dévalorisées et manquent de moyens.

C’est le serpent qui se mord la queue.

Ainsi, dans le privé, « l’élève côtoie des camarades de milieu social plus favorisé que dans le public : 36 % des élèves entrés au CP en 2011 dans une école privée ont un père de milieu social très favorisé, contre 17 % des élèves dans une école publique », selon une étude de la revue institutionnelle Éducation & formations.

Parfois, le diable se cache dans les détails.

Souvenez-vous de la com autour de la loi de juillet 2019 rendant l’école obligatoire à partir de 3 ans. Cela a par la même occasion permis de favoriser les écoles maternelles privées. En effet, jusque-là, celles-ci n’étaient pas financées par les communes, puisque la scolarisation n’était pas obligatoire avant 6 ans. Maintenant, elles bénéficient du financement de la municipalité, en plus de celui des parents.

Le développement du privé est encore plus massif concernant l’enseignement supérieur.

La sociologue Agnès van Zanten pointe le rôle des salons de l’enseignement supérieur, qui sont d’ailleurs eux-mêmes des partenariats public-privé pas tout à fait assumés. Lors de ces manifestations, les écoles privées draguent les étudiants.

Résultat, elles connaissent une croissance exponentielle : on en est à presque 20 % d’étudiants qui ont choisi l’enseignement privé, contre seulement 7 % il y a vingt ans, estime la sociologue.

Le privé, c’est aussi le hors-contrat.

Selon la Fondation pour l’école, le nombre de nouveaux établissements hors contrat a été multiplié par quatre en sept ans. Souvent, ce sont des écoles qui optent pour la pédagogie Montessori. « C’est une véritable mode, surtout à Paris », souligne Agnès van Zanten, qui précise que parfois elles n’ont de Montessori que le nom.

Et les choses ne risquent pas de s’arranger : les écoles hors contrat ont maintenant leur égérie, qui n’est autre que Tiphaine Auzière, fille de Brigitte Macron, devenue présidente du conseil d’administration d’un lycée privé de ce type dans le 16e arrondissement de Paris.


Laure Daussy. Charlie Hebdo. 27/06/2020


3 réflexions sur “Macron, Blanquer se fichent pas mal de l’École Publique

  1. jjbey 29/06/2020 / 23h32

    Faut bien former des cancres quelque part et préparer les élites ailleurs.
    Ta classe sociale est toujours déterminante mon bambin!
    Ne soit pas triste on manque de médecins, d’ingénieurs …….mais ce sont des manœuvres dont la bourgeoisie a besoin pour faire marcher les machines à exploiter.
    Cultivé tu es un homme dangereux à leurs yeux…..

  2. clodoweg 30/06/2020 / 14h25

    L’ascenseur social est bloqué.
    Jusqu’à présent la Méritocratie « aspirait » vers le haut les élites intellectuelles des classes populaires.
    Désormais ces élites vont rester dans les classes populaires alors que les élites « sociales » voient se multiplier le nombre de crétins diplômés.
    (Quand l’enseignement est privé on peut acheter le diplôme.)
    Et j’ai des exemples précis.
    Cela ne sera pas sans conséquences pour l’avenir.

    • Libres jugements 30/06/2020 / 14h53

      Merci pour ce commentaire hélas bien réaliste.
      cordialement
      Michel

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