Racisme dans la police

Avant toutes prises de position pour ou contre le thème inclus dans le titre, d’avoir des opinions toutes faites, nous voudrions préciser que dans un état réellement démocratique, les services régaliens ont leur nécessité.

L’administrateur n’entend nullement que l’ensemble des forces de police puisse être blâmable, d’accusé systématiquement « certains faciès », de pratiquer le racisme. Malheureusement comme dans toute société ce service a aussi ses déviants, le reproche que nous ferons, concerne le peu de mises en accusation sur des faits avérés, trop souvent de la légèreté des condamnations lorsqu’il y en a envers ces quelques personnes. MC


Alors que les États-Unis sont une nouvelle fois à feu et à sang, à la suite de la mort de George Floyd, un homme noir tué par un policier blanc, le débat sur le racisme dans la police n’épargne pas non plus la France. Un débat toujours miné, avec d’un côté, ceux qui crient au racisme d’État, qui serait inhérent à l’institution de la police, et de l’autre, ceux qui s’offusquent qu’on puisse même évoquer la question.

Pour éclairer un sujet complexe et brûlant, nous avons recueilli le témoignage, rare, de policiers, dont certains sont issus des minorités, qui racontent le « racisme ordinaire ».

C’est un mot, « bicot », que l’on pensait tombé dans les poubelles de l’histoire coloniale, et que l’on entend avec stupeur encore aujourd’hui dans la bouche d’un policier. « Un bicot comme ça, ça nage pas !» lance un agent, filmé dans une vidéo, fin avril, à L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Et son collègue d’ajouter : « Ah, ah ! Ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied ! » Ils poursuivaient un jeune Égyptien soupçonné de vol qui s’était jeté dans la Seine pour leur échapper. Les deux fonctionnaires ont été suspendus, et deux enquêtes, judiciaire et administrative, ont été confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Et puis? Rien.

Tout juste Castaner a-t-il tweeté : « Le racisme n’a pas sa place dans la police républicaine. » Est-ce si sûr? Plus récemment, c’est le mot « bougnoule » que l’on pouvait entendre dans une vidéo d’une arrestation à Lille. Deux exemples en à peine quelques semaines, et on n’ose imaginer les propos tenus sans qu’une vidéo ne les capte.

À la suite de l’épisode de L’Île-Saint-Denis, SOS Racisme a lancé un appel à l’attention du Premier ministre, Édouard Philippe, pour demander à « ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme dans la police ». « Il y a une absence de parole politique sur ce sujet », dénonce Dominique Sopo, son président. Une revendication restée aujourd’hui sans réponse.

Pourtant, ce n’est pas une tribune « anti-flic », contrairement à certains collectifs beaucoup plus radicaux qui crient au «racisme d’État ». Ici, ce n’est pas un appel contre la police, mais pour une « meilleure » police. « Notre exigence d’avoir des forces de l’ordre dont le comportement ne contribue pas à fracturer encore plus notre société n’empêche en aucun cas le soutien et la compassion que nous leur témoignons lorsqu’elles sont victimes d’actes de violence », peut-on d’ailleurs lire dans cet appel.

Après l’épisode du « bicot », on aurait pu attendre en effet une réponse politique plus forte, pour savoir, une bonne fois pour toutes, quelle est l’ampleur du racisme chez les policiers et comment réellement y remédier. Ce n’est pas, en tout cas, du côté des syndicats de police que viendra un aggiornamento.

Chez Alliance, on souligne que l’agent qui emploie le mot « bicot » est le même qui a sauvé le jeune Égyptien de la noyade. « S’ils étaient racistes, est-ce qu’ils auraient été chercher, au péril de leur vie, un individu qui était en train de se noyer ? » nous demande Frédéric Lagache, délégué général du syndicat Alliance. Il faudrait lui donner une médaille, alors? Se réjouir qu’un policier ne laisse pas mourir dans la Seine un délinquant qu’il a poursuivi ?

Le racisme, ce serait même la police qui en serait victime : « Le racisme est une hostilité envers un groupe social, la police est un groupe social, certains développent un racisme envers les policiers », estime Lagache.

Rappelons-nous aussi qu’un syndicaliste d’Unité SGP-FO avait jugé l’insulte « bamboula » « à peu près convenable ». Il avait d’ailleurs été rappelé à l’ordre par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bruno Le Roux.

Un seul syndicat, l’Unsa-Police, minoritaire dans la profession, a signé l’appel de SOS Racisme. C’est un début.

La police est à l’image de la société, nous disent plusieurs de nos interlocuteurs. Mais, outre que l’on peut attendre qu’elle soit irréprochable, au regard du pouvoir qu’elle détient, certains votes interrogent.

Selon l’enquête de Luc Rouban pour le Cevipof, les policiers ont été 64,5 % à avoir voté pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, soit deux fois plus que la moyenne de la population. « Je n’ai pas mesuré le racisme de la police », pondère toutefois Luc Rouban.

Côté organisations syndicales, en revanche, dès qu’un syndicat poussé par l’extrême droite se crée, il obtient des taux minuscules. Mais peut-être qu’Alliance est déjà suffisamment positionnée à droite.

Lorsqu’on appelle le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop), on se démène pour nous prouver par A + B que le racisme ne serait le fait que de quelques brebis galeuses et que les dispositifs pour y remédier sont suffisants.

Suffisants, vraiment? Parmi eux, par exemple, une plateforme de l’IGPN, créée récemment, pour signaler en ligne tout propos ou pratique discriminatoire dont on aurait été victime ou témoin de la part de la police. En 2019, il y a eu 187 signalements. Mais, au final, seulement une dizaine transmise au parquet. « Pour les autres, les faits n’ont pas été avérés », nous explique-t-on.

Autre dispositif, Stop Discri, qui permet à un policier lui-même victime de discrimination de le signaler : mais sur 218 signalements en 2019 sur la plateforme, aucun n’a été transmis au parquet. Là encore, les faits n’ont pas été considérés comme suffisamment avérés. C’est peut-être vrai, en attendant, on peut avoir des doutes sur l’efficacité de ces mesures. Le chercheur au CNRS Sebastian Roché, spécialiste de la police, dénonce aussi l’impossibilité d’avoir un suivi : « On sait combien d’enquêtes sont ouvertes, mais ensuite, il n’y a aucun suivi par l’institution. »

Combien de policiers sanctionnés, au fait? Difficile d’établir les comptes au niveau de la justice. On peut voir certaines affaires médiatisées, comme ces deux agents marseillais qui, en avril dernier, avaient arrêté puis frappé un réfugié afghan, comme ça, gratuitement, alors qu’il s’agissait au départ d’un contrôle de confinement. Ils ont été condamnés à quatre ans et dix-huit mois de prison. Quant aux affaires Théo et Adama Traoré, elles sont toujours en cours d’instruction. Mais qu’en est-il d’agissements plus « ordinaires »?

Le Sicop nous informe qu’en deux ans 12 policiers ont été sanctionnés administrativement -c’est-à-dire au minimum un blâme (pour «manquement à leur devoir d’exemplarité, en lien avec des propos à caractère raciste »). Douze, cela fait bien sourire certains policiers dont nous avons recueilli le témoignage, eux qui constatent régulièrement du « racisme ordinaire ». Ils ont tous souhaité témoigner de manière anonyme. Trop risqué, sinon, pour la suite de leur carrière.

  • Mohamed*, qui travaille depuis quatre ans à la brigade anticriminalité (BAC) en Seine-Saint-Denis, estime : « D’après moi, 80 % des policiers sont racistes. Certains de mes collègues le disent clairement : « Moi, j’aime pas les Rebeus. » Ils appellent toujours les jeunes de cité les « bâtards » ou les « cafards’: « Cafard », c’est une manière de faire référence à leur couleur de peau », explique-t-il. Parfois, c’est lui-même qui est visé, on lui dit: « Tiens, on a ramené un de tes cousins. » Blague?

Ce racisme ordinaire impacte parfois la carrière de certains policiers issus des minorités : l’un d’eux voulait rejoindre la BAC, mais des membres de son service avaient alerté ceux de la brigade qu’il mangeait halal et « s’entendait un peu trop bien avec les cafards ». Résultat, la hiérarchie, qui ne voulait pas se mettre à dos ses hommes de la BAC, aurait refusé la mutation.

Quelles sont les conséquences lors des opérations ?

  • « Certains vont avoir le réflexe de contrôler toujours les mêmes profils, vous allez être plus en alerte vis-à-vis d’une personne de couleur », témoigne Abdou*, dans la police depuis vingt ans.
  • Sofia*, policière à Marseille, déplore : « Quand on fait un contrôle, si la personne est arabe ou noire, certains vont être plus durs. » Ça a été le cas lors d’un de ses derniers contrôles : « Le conducteur était arabe, mes collègues ont tout fait pour trouver de quoi le verbaliser, jusqu’à vérifier qu’il avait bien un triangle dans la voiture. Heureusement, il était calme, mais s’il y avait eu outrage à agent, j’aurais considéré que c’était la faute de mes collègues, qui l’avaient provoqué. » Elle a prévenu sa hiérarchie et a demandé à ne plus tourner avec ces collègues-là, mais ils n’ont pas été rappelés à l’ordre.
  • On rencontre Alain* avec de multiples précautions. Il ne nous donne pas son numéro, ni son vrai prénom. On passe par un intermédiaire pour avoir une entrevue, sur un banc, dans la rue. On comprend mieux pourquoi : il a travaillé à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Même là, il a constaté du racisme, raconte-t-il. « Un chef de groupe multipliait les réflexions du type : « Un Arabe, quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a plusieurs que ça peut poser des problèmes. » Il faisait toujours ce genre de « blagounette », mais au bout d’un moment, quand les blagues sont toujours sur les mêmes personnes, ça pose question. Ce même chef avait employé le terme « caniche » pour parler d’une femme arabe ayant les cheveux frisés. » Mais ce qui l’a encore plus frappé, c’est lorsqu’il travaillait au commissariat de Bobigny (Seine-Saint-Denis), où une policière avait posté sur sa page Facebook un message se réjouissant de l’attentat de Christchurch qui avait tué plusieurs musulmans dans une mosquée, appelant à faire pareil. Un appel au meurtre qui serait condamnable au pénal. « Son supérieur a été prévenu, mais la policière n’a reçu aucune sanction, à part quelques remontrances verbales », rapporte Alain.
  • « La hiérarchie réagit très rarement, c’est totalement tabou », témoigne encore Abdou.

Pour le journaliste Jean-Marie Godard, qui a enquêté et recueilli les témoignages de plusieurs policiers pour son livre Paroles de flics. L’enquête choc, les mots qu’il a pu entendre « se rapprochent le plus souvent de propos de comptoir que de racisme idéologique ». Le problème vient notamment, selon lui, de la manière dont certains sont recrutés. « Ce sont souvent de jeunes recrues qui viennent de petites villes de province, certains n’ont jamais été en contact avec des jeunes issus de l’immigration, ils sont envoyés directement en Île-de-France, en Seine-Saint-Denis. »

Comme pour les profs, ce sont donc les plus jeunes policiers qui sont mutés dans les endroits les plus difficiles. Misère du service public. « C’est une machine à fabriquer des fachos », témoignait auprès de lui un contrôleur de CRS. « Ces jeunes se perçoivent eux-mêmes comme faisant partie d’une bande, la police, et ça devient deux bandes qui s’affrontent », explique Godard.

Difficile d’évaluer le niveau de racisme de la police, estime Sebastian Roché. « Le racisme suppose une idéologie de hiérarchie entre des groupes sociaux. En revanche, pas besoin d’être raciste pour être discriminatoire. Et c’est le cas d’une bonne partie des policiers, notamment avec le contrôle au faciès », estime-t-il.

La Cour de cassation avait d’ailleurs condamné l’État en 2016 pour des contrôles d’identité abusifs. Aujourd’hui, il est prévu de généraliser des « caméras piétons » qui enregistreraient tout ce que fait le policier. Cela sera-t-il suffisant?

Dommage, en tout cas, que le sujet ne soit pas pris à bras-le-corps par l’institution et par le ministère, au-delà de petits dispositifs par-ci par-là. C’est d’ailleurs dans cette faille béante que s’engouffrent les indigénistes, comme Sihame Assbague qui a d’abord créé le collectif .Stop le contrôle au faciès, pour ensuite lancer, quelques années plus tard, les camps d’été « décoloniaux »


Laure Daussy. Charlie hebdo. 03/06/2020


* Les noms ont été changés.

6 réflexions sur “Racisme dans la police

  1. bernarddominik 08/06/2020 / 14h13

    Ceux qui n’ont jamais vécu en HLM sont ceux qui en parlent le plus. La police n’est pas raciste elle est simplement confrontée à la quadrature du cercle. Actuellement nos immenses cités construites par les maires communistes s’il y a 50 ans ont été désertées par les pieds noirs et immigrés pour lesquels elles avaient été construites il y a 60 ans. Elles ont été ensuite habitées par les immigrés fuyant la décolonisation (étrange mais réel) attirés par les petits boulots la sécurité et les aides sociales. L’aide sociale n’est pas un outil d’intégration, et petit à petit la délinquance, plus rentable, a remplacé les petits boulots. Dans ces bantouland la loi de la jungle s’est imposée, et la police, habituée aux gentils français préférant payer une amende qu’aller en prison, s’est trouvée face à des gens qui n’avaient rien à perdre, et qui usaient de la même violence que celle de là d’où ils venaient, donc la police n’a su répondre à la violence que par la violence, et c’est humain. Les délinquants ont tout de suite compris l’aide qu’ils pouvaient recevoir des associations pour les droits de l’homme, en majorité d’origine africaine, ils en ont profité pour jouer sur le thème du racisme. Mais si vous êtes homosexuel dans une cité c’est l’enfer. Alors ne mélangeons pas tout. Amanda Traoré ne serait pas mort s’il ne faisait des vols avec violence. Moi je le dis tous net: une société ne peut accepter en son sein des étrangers qui veulent lui imposer les règles du pays qu’ils ont fui. Donc tirons en les conséquences, et elles sont sévères. Voulons nous lapider les homosexuels? Voulons nous que la femme soit considérée comme le tiers de l’homme? Voulons nous que celui qui change d’avis soit condamné à mort ?…etc

    • Libres jugements 08/06/2020 / 15h52

      Bonjour Bernard
      J’ai lu comme il se doit ton commentaire.
      Bien évidemment comme tout commentaire il te regarde.
      Toutefois il est symptomatique d’un état d’esprit d’une partie de français … que personnellement je n’entends jamais cautionner (un état d’esprit qui ouvre la porte à Marine dont je ne pense pas que tu fasse partie).
      Pour ma part je me garderai bien de porter un jugement sur la façon dont a été utilisé-rempli les habitations dites à loyer modéré construit à partir des années 50.
      Personnellement j’ai grandi dans un village de la banlieue du rouge parisienne et je citais il y a peu encore le fait que ce village était un des premiers à avoir construit bien avant la guerre de 40 un ensemble scolaire (école garçon, école fille, maternelle) et sportifs qui a l’époque faisaient honneur à ce village et envié dans bien des banlieues. Élève, pour me rendre dans ce groupe scolaire je traversais alors les champs de blé qui quelques années plus tard furent achetés par la mairie pour réaliser des constructions destiné en priorité a libérer les taudis existants dans la ceinture de Paris (les fortifications) tout comme les immenses bidonvilles du nord-ouest côté colombes, Argenteuil et autres ou s’entassait de nombreuses familles dans des conditions sanitaires déplorables et ou grouillait rat et maladie (tuberculose mais pas que). Les nouvelles constructions étaient une action sanitaire pour toute cette population de même d’accueillir celle ayant fuit le fascisme italien, espagnol, portugais, … Rappelons qu’a l’époque de l’immédiate après-guerre la France entretenait encore bon nombre de relations en AEF et AOF de même que Maroc et Tunisie étaient (ou sortaient de l’immédiat) protectorat et quoi qu’on dise l’Algérie était française … de Dunkerque à Tamanrasset.
      Faisant face à tout cela la mentalité générale de l’époque portait un réel respect de la police.
      Vint plus tard les exactions entre autres de l’OAS, mais aussi un phénomène que personne n’a voulu prendre à bras le corps, qui concerne à donner de l’espoir et du travail a tous ces gens relogés ; de même il a fallu énormément de temps pour des associations essais d’aplanir les difficultés de vie dans ses lieux d’habitations et leurs occupants qui délaissés se retrouvèrent livrés à eux-mêmes.
      Maintenant, tu semble sous entendre que la montée de l’islamisme est un vecteur de désordre … lorsque j’entre aperçois la volonté de remettre en avant le culte catholique et ses pourfendeurs intégristes (anti avortement, fin de vie, GPA) je suis inquiet et à titre personnel je pense que c’est le montage médiatique bien huilé, voulant qu’a chaque fois qu’il y a une contestation sociale quelconque, les personnes interrogées au journal télévisé, ont toujours le faciès affirmé …
      j’en conviens Bernard, nous ne serons pas d’accord sur la conduite à tenir d’une façon générale, par contre peut-être pouvons-nous nous entendre sur le fait que les mauvaises intentions existent dans toutes les catégories humaines, du roi aux plus humbles.
      Amicalement
      Michel

  2. fanfan la rêveuse 09/06/2020 / 7h23

    Voila encore un bien triste constat, je ne comprends qu’on puisse avoir un tel regard sur une personne qui n’a pas la même origine que moi…Cela n’en finira donc jamais…

  3. bernarddominik 09/06/2020 / 13h56

    Je crois qu’il faut que je précise le sens de mes mots: j’ai des amis noirs et maghrébins, et ne pense aucunement que la race blanche soit supérieure. Une civilisation c’est un mode de vie, des règles communes, des habitudes, une langue, une gastronomie… choses qui sont le résultat de milliers d’années, ce consensus est régulièrement modifié par l’apport de nouveaux arrivés qui s’adaptent à cet environnement et l’enrichissent de leur propre vécu. Là où le bat blessé, et qui est nouveau dans notre histoire, c’est que les nouveaux arrivants sont convaincu que leur propre culture doit s’imposer, et prime sur les lois et règles du pays qui les reçoit, et lorsque cette différence est telle qu’elle remet en question ses fondamentaux, comme place de la femme, droit des homosexuels, primoté de la loi sur le religieux. On peut dire « ça leur passera ils finiront bien par s’intégrer », mais c’est un pari, rien de plus, car jusqu’au milieu du XX ième siècle, même les Germains arrives au sixième siècle n’ont pas remis en question la culture latine du droit de l’occident. Je n’ouvre plus la Provence à la page des faits divers, car si je lis les noms des délinquants on va me dire que je suis raciste. On peut trouver plein de bonnes excuses, mais il y a un moment où l’excuse devient prétexte.

    • Libres jugements 09/06/2020 / 21h38

      Bernard je n’ai rien contre ton analyse parce qu’elle correspond à l’immédiateté ressentie. Elle est un constat au jour le jour.

      Peut-être faut-il faire attention aux différentes formulations-informations à l’emporte-pièce, relatant un événement particulier ou le décrivant de façon arbitraire (le plus souvent relaté par un seul son de cloche … et quelques jours ou mois après, apparait une version plus juste, mais qui est comme par hasard, n’est plus relayée par les médias, parce qu’elle ne fait plus le buzz). N’oublions pas que la presse écrite à besoin de vendre et la rubrique des potins, titille la curiosité (souvent malsaine) humaine.
      Pour ma part je pose la question autrement.

      Bien évidemment les migrations eurent lieux de tout temps, certains envahissements, certaines civilisations, certains cultes ont marqué plus que d’autres la constitution de la France d’aujourd’hui.
      De tout temps les peuplades, les civilisations, ont choisi d’avoir des opprimés à leur service, qu’ils soient des vaincus issus des guerres ethniques, de domination territoriale ou que certains habitants fassent le choix d’être au service (asservi) de plus puissants qu’eux.
      La domination du culte romain catholique notamment en Europe ne résulte que de la suite d’une volonté cultuelle évangélisatrice et de nombreuses croisades, contre ce qui fut appelé l’expansion coranique
      Rappelons-nous quand même que lorsque nous étions mômes ce n’est pas si loin dans l’histoire de la France, les femmes devaient entre autre porter des jupes et un foulard sur la tête pour entrer dans une église… et bien souvent les femmes étaient séparées les hommes. Rappelons-nous quand même le « bon temps » de l’inquisition, de l’évangélisation sous la dénonciation ou la torture et quoi que l’on puisse penser il reste toujours les témoins de Jéhovah, les mormons, les partisans de l’Ancien Testament et n’oublions pas le fascisme hitlérien ou la négation des juifs « la Shoah », Etc.
      A vrai dire, le retour en force de toutes les expressions cultuelles et la volonté pour certains de l’inclure dans un système de société, m’inquiète beaucoup plus que tel ou tel fait divers, car il n’est pas impossible qu’advienne une société telle que décrite dans « Fahrenheit 421 », « Orange mécanique », « Le meilleur des mondes », « La servante écarlate », et bien d’autres textes qui vont nettement plus loin que la science-fiction à la Jules Verne.

      Non ce n’est pas qu’une vision personnelle, regardons de près ce qui se passe avec Trump, Bolsonaro, la Corée du Nord entre autres, ou ce qui s’est passé avec les différents génocides (Inca, Maya, Indiens, kurdes, Arméniens, Bosniaques, ou plus près de nous, en Afrique les tutsi ou encore au Yémen, Iran, Libye, Afghanistan, etc …).
      Je reste à dire, (et nous en avons déjà convenu ensemble) c’est bien issue d’une certaine volonté des gouvernements successifs avalisant les ghettos constitués par des ex compatriotes de colonies, des réfugiés politiques, ou des migrants, formant et constituant peut-être une stratégie de reconquête électoraliste. Car il faut bien constater que le maximum de problèmes est centralisé sur des municipalités auparavant dirigés pour la plupart par des communistes.
      Dans le même temps pour avoir vécu à Villejuif pendant 57 ans (dont quelques années dans une HLM) j’ai pu constater que le service public de la police de cette ville était en sous-effectif constant (20 agents pour plus de 55.000 habitants) et ne pouvait en aucun cas être présent là où les événements se produisaient.
      Notons au passage que l’attribution des logements HLM dépendait d’un organisme centralisé et indépendant des municipalités, ces dernières ne conservant la possibilité d’attribution que pour 1 % de l’ensemble des habitations mises à disposition, par conséquent ces dernières n’avaient pas la possibilité d’organiser un mixage pour une meilleure intégration sociale.

      Ainsi donc Bernard pour conclure, le mal actuel de ces collectivités « ghettoïsées » est, selon ma lecture bien organisée à dessein servant ainsi de répulsion communautariste mais aussi pour certains « un foyer »
      nécessaire de main-d’œuvre précarisée à souhait pour effectuer des petits boulots, voire de permettre à certaines entreprises de bénéficier de travailleurs « au noir ».
      Ainsi à mon sens, les problèmes sociétaux actuels ont une origine bien plus complexe que celle d’une vitrine médiatique qui sert quelques acteurs politiques.

      Désolé d’avoir été si long.
      Cordialement
      Michel

  4. Libres jugements 12/06/2020 / 10h55

    Un texte rédigé par un blogueur Béninois compile quelques a priori et démonte des arguties établies … a LIRE …
    ………………………….

    En France, les langues se délient.

    On commence à reconnaître du bout des lèvres que les policiers ne sont pas toujours tendres avec les Noirs et les Arabes et on va même jusqu’à s’indigner de présumés propos racistes tenus par des policiers sur les réseaux sociaux.

    Le Ministre de l’intérieur Castaner parle de zéro tolérance vis-à-vis du racisme. Traitement rhétorique d’un mal autrement plus profond. Car le seul fait que le mot racisme corresponde plus souvent dans les esprits à un cas de figure classique où c’est le Blanc qui agresse un non-Blanc en dit long sur la dimension historique robuste du fléau.
    Dès lors, l’hypocrisie devient le seul mode de gestion du phénomène dans un pays comme la France dont une grande partie de l’histoire et de la prospérité actuelle a été fondée et continue d’être fondée sur le racisme le plus ardent.
    1°/ La France a fait partie des grandes puissances esclavagistes d’Europe. Et l’esclavage et la traite négrière étaient fondés sur le racisme, le fait que les Noirs réifiés, transformés en biens meubles étaient inférieurs aux Blancs, leurs maîtres.
    2°/ La France a fait partie des grandes puissances coloniales d’Europe. Et le colonialisme est fondé sur le racisme avec sa fausse justification implicite qu’était la prétendue mission de civilisation des sauvages. Pendant la période coloniale, sur quoi étaient basés les épisodes fréquents de massacre des populations africaines dont le seul tort était de réclamer la justice sinon le racisme ?
    3°/ La France continue d’être l’un des pays les plus acharnés dans la perpétuation du colonialisme, qui pour elle semble à la fois une passion, un jeu et en même temps une question de vie ou de mort. Et le néocolonialisme auquel elle s’adonne à fond n’est que la continuation du colonialisme par d’autres moyens, à l’instar du colonialisme lui-même qui n’a été que la continuation de l’esclavage par d’autres moyens. Car quoi créer, imposer une monnaie à des pays prétendument indépendants, avoir la haute main sur leur vie politique, installer à leur tête des hommes de son choix, y faire la pluie et le beau temps, piller en toute impunité leurs richesses humaines et matérielles, tirer partie de la domination symbolique découlant de l’imposition de sa langue, comment qualifier cette supériorité construite sur les pays africains noirs et défendue jalousement sinon de raciste ? Pourquoi ce que la France fait au Sénégal ou au Mali elle n’est pas fichue de le faire en Algérie ou au Vietnam qui sont pourtant aussi ses anciennes colonies ? Comment justifier ou comprendre cette différence de rapport sinon que le Noir est perçu comme inférieur à l’Arabe qui est un Blanc ou à l’Asiatique qui est tenu pour un Blanc honoraire comme c’était le cas au pays de Mandela durant l’apartheid ?
    Donc les présumés propos racistes des policiers français qui suscitent l’indignation de veuve effarouchée dans les médias et la classe politique française bien pensante, dans un ciel mondial nuageux d’indignation depuis le meurtre rituel de George Floyd, ne sont que le reflet d’une histoire et d’une actualité françaises.
    A l’évidence, le pillage économique et la domination politique implacables de l’Afrique que la France a érigés en hobby en même temps qu’en condition sine qua non de sa prospérité sont basés sur le racisme. Car ce que la France fait et fait vivre en exclusivité aux pays noirs Africains, on ne le fait pas à des hommes et des femmes que l’on considère comme ses égaux : pourquoi la France est-elle plus attirée par le pétrole du Gabon plutôt que par celui de la Norvège qui est plus près d’elle?…

    Les policiers français racistes ne sont que le petit bout idiot d’un iceberg historique et mental. Ils ne sont que des individus ou des groupuscules dont l’idiotie les pousse à dire tout haut ce que fait tout bas leur nation depuis des temps immémoriaux.
    Ce sont des faibles d’esprit qui ont besoin d’étaler au grand jour leur haine et leurs délires manichéens, de crainte que leur nation n’en fît pas assez pour leur garantir la sujétion des autres ; notamment ceux qui comme les Noirs sont conçus et traités comme leur contraire absolu en humanité.

    Aminou Balogun – Source https://babilown.com/2020/06/11/ggggeorge-floydddd-et-la-police-francaise/

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