Version « les Échos » du « Quoi qu’il en coûte »

Une deuxième vision pour se faire son idée …

[…] … le « quoi qu’il en coûte » a été entendu cinq sur cinq. Et bien au-delà. Il n’est pas un secteur d’activité, une branche professionnelle, un festival, un syndicat de salariés ou une fédération d’associations qui ne réclame son plan d’aide et de soutien. […] Mais le risque est que la politique du guichet ouvert sans condition débouche sur un gaspillage des ressources publiques.

[…]

Côté secteur public, c’est naturellement vers l’hôpital que les regards se tournent. Cela a déjà été annoncé : l’Etat sera au rendez-vous financier, avec des hausses de salaires et de moyens. Mais osons l’indicible. La France a-t-elle les moyens de ses besoins si elle ne fait pas de choix ?

Le budget des hôpitaux a moins augmenté en dix ans (+20%) que l’enveloppe de la médecine de ville, des transports sanitaires, des Ehpad et des indemnités pour arrêts maladie (+ 38% au total). Mais ceci explique cela.

La France est un des pays industrialisés où les dépenses de santé sont parmi les plus élevées (11,2% du produit intérieur brut). C’est un pays qui a fait un choix, celui d’une santé quasi-gratuite puisque c’est ici que le reste à charge est le plus faible.

[…] Enfin, s’agissant des réformes, chacun a compris que celle des retraites avait du plomb dans l’aile, au minimum sur les mesures de relèvement de l’âge de départ. Le passage à un système par point (à un horizon lointain) sera-t-il maintenu ? C’est possible. Il sera intéressant de voir si toutes les mesures « sucrées » de la réforme seront maintenues quand les « salées » passent à la trappe : hausse du minimum de pension et des salaires des enseignants … Parions que oui, elles seront maintenues. Jusqu’où ira le « quoi qu’il en coûte » ?

Le Pacte de Stabilité européen ayant volé en éclats, il n’y a plus d’autre limite aux déficits et à l’endettement que les taux d’intérêt (quasi-nul pour l’heure) des marchés financiers. Le parapluie installé au-dessus de l’économie est justifié face à la plus grande récession depuis 1945. Mais il n’est pas aberrant de se dire qu’y compris sur les finances publiques il y aura un monde d’« après ». Peu rigoureuse sur ce sujet « avant », la France dépense aujourd’hui avec une jubilation trop suspecte pour ne pas inquiéter


Dominique Seux. Les Echos. Titre original : « Des limites du « quoi qu’il en coûte » ». Source (extrait)


2 réflexions sur “Version « les Échos » du « Quoi qu’il en coûte »

  1. jjbey 27/05/2020 / 18h50

    Seux égale à lui-même a une calculette à la place du cœur et bien sur se pose le problème de qui va paye et si ce n’est pas les pauvre ça va être qui? Ceux qui le rémunèrent et Seux ne supporte pas cette idée…………

  2. fanfan la rêveuse 28/05/2020 / 7h48

    « La France dépense aujourd’hui avec une jubilation trop suspecte pour ne pas inquiéter »
    Effectivement nous pouvons nous inquiéter fortement…

    Bonne journée Michel !
    🙂

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