Le pseudo de Paul Bismuth à la manœuvre !

C’est incroyable !

Sarko est confiné avec Carla au cap Nègre, et il passe son temps pendu au téléphone. Il joue au banquier et a l’air de s’amuser comme un fou. », confie l’un de ses amis.

Première opération menée par le nouveau banquier et toujours supporteur du PSG : profiter du coronavirus et de la suspension des matchs de foot pour relancer l’idée d’un rap­prochement entre Canal Plus, BeIN Sports et la Ligue de football professionnel (LFP).

C’est ainsi Sarkozy qui, après moult coups de téléphone, a obtenu un premier succès en jouant les intermédiaires entre, d’un côté, la Ligue et, de l’autre, BeIN Sports et Canal, qui, depuis le 28 mars, refusaient de payer les droits prévus pour des matchs déjà joués.

Faut-il rappeler que Canal Plus est la propriété de son ami Vincent Bolloré et BeIN Sports du fonds souverain des Qataris, qui, heureux hasard, sont les premiers actionnaires du groupe hôtelier Accor ? Lequel groupe a embauché, il y a deux ans, un nommé… Nicolas Sarkozy, au titre d’« administrateur indépendant ». Défense de rire.

En famille

Deuxième terrain de jeu du nouveau banquier d’affaires, le groupe d’Arnaud Lagardère, qui, plombé par l’endettement record de son patron, doit faire face à l’offensive du groupe britannique Amber. Et qui retrouve-t-on au centre de la bagarre ?

Encore le Qatar, qui possède 13 % de son capital et 19,5 % de ses droits de vote. Bolloré également, qui, sous l’impulsion de Sarko, vient d’acheter en Bourse (et en moins d’un mois) 10,6 % du capital de Lagardère.

Pour inciter Arnaud Lagardère à accepter le renfort de Bolloré, qui dispose d’une trésorerie de 10 milliards, Sarkozy lui a juré, selon un proche, que « Vincent ne [lui] fera pas d’enfant dans le dos ».

Il ne lui reste qu’à le croire…

Les affidés

Pour prendre la tête du groupe, au lendemain de l’as­semblée générale des actionnaires qui doit se tenir le 5 mai, Sarkozy a déjà son candidat : Guillaume Pepy, qu’il avait nommé, en 2014, à la tête des chemins de fer.

Sarko peut s’appuyer, pour mener à bien l’opération anti Amber, sur le banquier personnel de Lagardère, le directeur général délégué du Crédit agricole, Xavier Musca, à qui Arnaud doit une fortune. Cet inspecteur des Finances fut le témoin du premier mariage du futur président et son secrétaire général de l’Élysée.

C’est formidable comme Paris, confiné ou pas, est parfois petit.

Découpage

Quand l’offensive d’Amber aura échoué, il ne restera plus à ces messieurs qu’à se partager, une fois le délai de décence passé, l’ex-empire Lagardère sous l’œil intéressé de Sarkozy.

  • A Bolloré, Europe 1 et la plus belle partie d’Hachette, qui ira rejoindre sa propre maison d’édition, Editis.
  • A Marc Ladreit de Lacharrière, qui s’est associé, cette fois, à Bolloré, le reste de l’édition et la filiale spectacle du groupe.
  • Quant aux Qataris, leur investissement dans le capital de Lagardère aura prospéré et pourrait atteindre près de 400 millions, alors qu’il ne valait plus grand-chose après des années de gestion calamiteuse.

Une question se pose : comment les Qataris, Vincent Bolloré et les autres vont-ils pouvoir récompenser Sarko, leur si efficace banquier d’affaires, de s’être autant démené en faveur des intérêts des uns et des autres ?

Récompenser moralement s’entend…


Lagardère implose mais pas sans tune !

Attaqué par ses ennemis du fonds d’investissement Amber et soutenu par de drôles d’amis (Vincent Bolloré et Marc Ladreit de Lacharrière), Arnaud Lagardère s’est résolu, affirme l’un de ses proches, à l’idée de renoncer à la « commandite », qui lui assure tout pouvoir sur sa boîte. Mais pas dans n’importe quelles conditions il ne veut pas perdre la face en étant viré comme un malpropre à l’issue de l’assemblée générale des actionnaires du 5 mai.

Une fois cette AG passée, Lagardère devrait donc rendre les armes, dans quelques mois. Il ne pourra faire autrement. Car telle est la volonté de son banquier, Xavier Musca, du Crédit agricole, qui lui réclame des dizaines de millions. Et telle est aussi la volonté de ses nouveaux alliés, qui ne pourront dépecer le groupe qu’après la fin de ladite commandite.

Le prix de cette reddition ? D’après des experts, il est de près de 200 millions. Ça aide à prendre sa retraite, même à 59 ans.


Article non signé. Le Canard enchaîné. 29/04/2020


3 réflexions sur “Le pseudo de Paul Bismuth à la manœuvre !

  1. bernarddominik 30/04/2020 / 20h26

    N’oublions pas que Sarkozy a donné un privilège rare pour les investissements Quatari en France: l’exemption d’impôts sur les bénéfices. Je présume que les Quataris lui ont renvoyé l’ascenseur. C’est d’ailleurs scandaleux qu’un président ait ce droit.

  2. jjbey 30/04/2020 / 23h08

    La fricopolitique en pleine action……………………

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