La philosophe Cynthia Fleury, nous livre quelques moments de réflexions …
Dans un quartier difficile, et en promiscuité totale, Valentine, après être passée par l’angoisse, l’ennui, la crainte de s’énerver pour un rien, la fatigue, la colère contre « tous ceux qui nous ont mis dans ce bordel », sans savoir vraiment qui ils sont, a lâché la tension sur laquelle elle s’arcboutait jusqu’alors, comme s’il s’agissait du parapet de sa fenêtre.
Elle a lâché.
Vide et Vidée.
D’une fatigue d’avant le coronavirus.
Elle n’a pas été fatiguée comme ça depuis longtemps.
Non, elle n’a pas le corona, le « connard-virus »comme elle l’appelle.
Elle s’excuse de ne pas applaudir le soir les soignants, elle s’excuse de tout, tout en vociférant sa rage.
Du moins, elle était ainsi il y a quelques jours.
Puis cela s’est tu.
Elle est davantage apaisée.
Pas résignée.
Ni en pause.
Elle est à l’arrêt, et se demande comment va se jouer l’après.
Si elle va être à la hauteur du changement attendu?
« Je ne sais même plus si je veux qu’il y ait du changement. J’ai peur en fait, et je ne sais pas de quoi.»
Lu dans Télérama du 22/04/0220
Il faut expliquer pour que les « paumés » reprennent courage et confiance dans l’avenir, leur expliquer qu’il est entre leurs mains …