Demain : La sécu

Le coup d’arrêt de l’économie va déstabiliser durablement les régimes sociaux, à l’heure où un besoin de protection supplémentaire se fait sentir.

La crise économique actuelle renvoie, par sa dimension hors norme , à l’impact des grands conflits du XXe siècle. Et pour imaginer de reconstruire le pays, beaucoup d’hommes et de femmes politiques invoquent déjà le précédent du Conseil national de la résistance, qui avait permis un nouveau départ au sortir de la guerre en 1945, dans un esprit non partisan, en mettant notamment en place les bases de notre protection sociale actuelle.

Alors qu’un consensus s’opère sur la nécessité de donner plus de moyens aux hôpitaux, en première ligne de la crise sanitaire, et de mieux prendre en charge les besoins de nos aînés, c’est une nouvelle étape de protection et de renforcement des services publics qui est collectivement souhaitée.

Un phénomène logique en cas de gros temps.

Sauf que la Sécurité sociale va sortir très affaiblie financièrement de cette crise , et que les perspectives des prochaines années n’auront rien à voir avec les Trente Glorieuses, qui avaient été marquées par une forte croissance et de faibles besoins de financement (retraites) la démographie étant très favorable.

Il est également peu probable, malheureusement, que l’Europe déploie d’elle-même un plan Marshall, au vu des âpres débats du moment à Bruxelles.

Le déficit de la Sécurité sociale lié au coup d’arrêt de l’économie s’annonce sans précédent. […]

[…]

La réforme des retraites apparaît désormais condamnée. Dont acte.

Un autre débat devra s’ouvrir sur le financement de la Sécurité sociale, et sur l’évolution de notre modèle, […].

  • Jusqu’où est-on prêt à payer et pour quoi ?
  • Faut-il mettre lourdement a contributions les revenus boursiers, les jetons de présences, les revenus des actionnaires, le capital immobilier, etc.
  • Quelles priorités ?
  • Quel partage entre organisation collective et responsabilité individuelle ?
  • Faudra-t-il travailler plus longtemps ?

… de quoi nourrir des projets ambitieux pour la présidentielle de 2022.  Mais des décisions devront être prises avant


Note : Les propos qui suivent parus dans « Les Échos » sous la plume d’Etienne Lefebvre, N’engagent que cet auteur. Titre original : « Il faut rebâtir la sécurité sociale ». Source (Extrait)


Note de l’administrateur. Dans le titre de l’article, il y a un verbe qui peut être employé de diverses façons selon l’orientation que l’on peut donner. Ce verbe rebâtir peut tout aussi indiquer qu’il faut tout changer, il peut aussi être compris dans le sens rebâtir à l’identique… mais sur cette dernière définition, il ne faut certainement pas se faire trop d’illusions … alors restons vigilants et défendons un système de santé qui nous le voyons aujourd’hui est quand même à la disposition de tout à chacun. Sans dire qu’il est le meilleur au monde car il pourrait être encore amélioré, nous pouvons hélas en fonction de l’actualité diffusée par les JT, voir qu’il est quand même au service de toute la population directement et indirectement et doit être compris dans un service public performant. MC

3 réflexions sur “Demain : La sécu

  1. bernarddominik 26/04/2020 / 19h34

    En décidant de ne plus compenser les exemptions de charges Macron avait déjà donné un coup de poignard dans le dos de la sécurité sociale et de la CARSAT. En étatisant les ressources sociales: taxe sur le tabac, CSG, CRDS, taxe de solidarité, quote part des assurances aux accidents, Macron a supprimé le côté « assurance solidaire » du chômage de la maladie et maintenant des retraites. Déjà l’état se servait abondamment dans ces revenus sociaux, mais maintenant, toute baisse de prestation, de retraite, de dotation, de chômage…etc va directement dans les caisses de l’état sans contrôle, sans spoliation, sans possibilité pour les syndicats de dénoncer ce vol. Et avec Sarkozy et Macron les dépenses de l’état se sont envolées, non pas celles des services publics, transports, hôpitaux, infrastructures, non les dépenses de gouvernance, militaires, interventions à l’étranger, subventions diverses, officines d’études où sont placés les politiciens au rebus. De plus les budgets sont insincères, un exemple le budget de l’Élysée c’est 100 millions, mais ça ne comprends ni salaires, ni retraites, ni sécurité, ni déplacements, ni même les travaux qui sont imputés aux monuments historiques, c’est le budget de fonctionnement, nourriture, ordinateurs, électricité, eau, jardins, photocopies etc… Le coût réel de l’Élysée est impossible à connaître. Et ça les arrange bien. Au moins on en sait au mieux c’est. Et c’est pareil pour Matignon Lassay Bourbon Luxembourg…Le sénat a même redistribué aux sénateurs des dépenses budgettées mais non réalisées. Mais pour revenir au sujet principal, je ne suis pas aussi pessimiste, je crois que l’UE fera marcher la planche à billets, c’est l’économie mondiale qui est en berne, elle repartira, peut-être lentement car il y a un décalage dans l’épidémie suivant les pays, quant aux comptes sociaux, il faudra que les syndicats et les citoyens exigent la séparation des comptes sociaux de ceux de l’état et la restitution des sommes volées, je dis bien volées, par l’état.

  2. Sigmund Van Roll 26/04/2020 / 19h41

    Cela va être une période de vaches maigres pour nous tous 😌😌😌

  3. jjbey 26/04/2020 / 23h28

    Le nouveau conseil national de la résistance doit se construire avant la fin de la crise et les partisans d’une nouvelle économie tournée vers l’homme et non le fric se déclarer. L’élaboration et le a mise en œuvre devront respecter les règles démocratiques er contrôlés par les instances élues par le peuple.

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