Que de questions après l’audit d’E. Philippe !

Le passage télévisuel d’Édouard Philippe, devait répondre clairement aux questions que posent la réouverture des écoles, le 11 mai. Résultat, encore plus d’aléas, d’embrouillaminis, d’incertitudes, de questionnements qu’avant. Le bordel, l’amateurisme, se poursuit. MC

  • Quels élèves reprendront le chemin de l’école à partir du 11 mai ?
  • Dans quelles conditions pédagogiques et sanitaires ?
  • Pour y faire quoi ?

A trois semaines de l’échéance, les syndicats d’enseignants et de lycéens et la principale fédération de parents d’élèves, la FCPE, ont écrit au ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, pour lui faire part de leur « grande inquiétude ». […]

[…] Tour d’horizon des premières pistes :

1 – Qui reprendra le 11 mai ? Probablement les seuls enseignants. Une prérentrée pourrait avoir lieu le 11, et éventuellement le 12 mai. « Les écoles ne rouvriront pas partout le 11 mai, a aussi déclaré Edouard Philippe, dimanche soir. Dans certains départements, où il n’y a eu quasiment aucun cas, on peut imaginer que l’ouverture se fasse plus rapidement ». « Le 11 mai, ce sera le début du commencement du redémarrage », ironise Philippe Vincent, à la tête du principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN, qui envisage que la semaine du 11 au 18 mai serve à préparer le retour des élèves.

2 – Quels élèves seront prioritaires ? Le Premier ministre a parlé des « 5 à 10 % » d’élèves pour lesquels « le lien avec l’école [a été] rompu» comme d’un « grave danger » pour la nation. Ils seront prioritaires. Jean-Michel Blanquer a dit vouloir « cibler des classes et des catégories d’élèves ». […]

3 – Comment choisir les élèves ? Le « point dur », selon Philippe Vincent, sera de dresser la liste des élèves jugés prioritaires. « Il est probable que ce soit les conseils de classe qui en décident et que cela se fasse établissement par établissement, suggère Alexandre Freschi, député LREM, et coanimateur du groupe en charge de l’enseignement scolaire à l’Assemblée. […]

4 – L’école sera-t-elle obligatoire ? Après avoir déclaré qu’elle ne serait pas obligatoire le 11 mai, le ministre a changé de discours : l’école sera bien obligatoire mais « tout le monde [n’ira] pas tout de suite ». Dans ses échanges avec les représentants des lycéens, il a évoqué « une période de transition » durant laquelle, pendant quelques semaines, le retour à l’école pourrait se faire sur la base du volontariat.

5 – Des petits groupes à 10 ou 20 ? Edouard Philippe a évoqué le scénario de moitiés de classe qui auraient des cours physiques une semaine sur deux. Des demi-groupes, de 10 à 20 élèves dans les lycées – le nombre serait différent dans les collèges – sont à l’étude. […]

6 – Faudra-t-il finir le programme ? Les mois de mai et de juin n’auront « rien à voir avec ceux des années précédentes », tout comme « sûrement septembre et octobre », a prévenu Jean-Michel Blanquer. Le but n’est « pas de finir le programme coûte que coûte, mais de se socialiser ». […]

7 – Un redoublement à la demande ? La question d’un redoublement général de l’année en cours est une idée « qui a été sur la table », a confié Jean-Michel Blanquer aux représentants des lycéens. Mais elle aurait eu « plus d’inconvénients que d’avantages ». […]

8 – Quelles règles sanitaires ? Dans une lettre adressée au ministre, les syndicats enseignants, lycéens et la principale fédération de parents d’élèves, la FCPE, demandent la mise en place d’une « politique massive de tests ». L’Association des maires de France la réclame aussi, « mais je ne pense pas que le gouvernement en soit capable », regrette Agnès Le Brun, la vice-présidente de l’association. « Si nous considérions que les garanties pour nos personnels ne sont pas suffisantes, on pourrait ne pas rouvrir les écoles, indique-t-elle. On nous parle de dédoublements le matin et l’après-midi : mais comment désinfecter les écoles le matin et l’après-midi ? » […]

9 – Recourir aux seuls enseignants volontaires ? Ne faire appel aux enseignants que sur la base du volontariat est un point en discussion. Certains d’entre eux ont déjà indiqué qu’ils feraient valoir leur droit de retrait. […]

10 – Cantine ou sandwich ? Pour l’ouverture des cantines, plusieurs hypothèses sont envisagées, dans chaque collectivité. Dans le secondaire, ce sera soit un service de restauration aux horaires aménagés pour permettre des petits groupes, soit une sandwicherie qui serait ouverte à tous


Marie-Christine Corbier. Les Écho. Titre original : « Déconfinement : les dix questions que soulève la « remise en route » des écoles à partir du 11 mai ». Source (extrait)


6 réflexions sur “Que de questions après l’audit d’E. Philippe !

  1. Sigmund Van Roll 21/04/2020 / 0h23

    Il ne fait que nous balader comme une bande de moutons . Les grandes promesses faites par les membres du gouvernement ne sont que des hypothèses non crédibles. Je dirais que ce sera le plus grand bazar pour le dé confinement par le fait que rien ne sera en place en temps voulu. Il y aura à tout les coup une recrudescence de la pandémie qui risque de nous anéantir pour bon nombre d’entre nous . Ce sera encore un sacrifice humain de plus pour faire repartir sa pseudo économie à l’arrêt qui va générer des faillites De PME à une échelle incontrôlée. Décidément , les multinationales préfèrent étrangler toute une population active du secteur privé . Quel gâchis 😡😡😡😡😡😡😡😡😡😡

    • Libres jugements 21/04/2020 / 16h09

      Merci pour ce commentaire « rageur » mais combien véridique.
      Cordialement
      Michel

  2. jjbey 21/04/2020 / 7h48

    A vouloir généraliser le pouvoir ne tient même pas compte des situations qu’il a lui-même générées. On parlera longtemps du manque de masques……….

  3. fanfan la rêveuse 21/04/2020 / 8h47

    Moi qui étais pendant de très nombreuses années dans la petite enfance, jusque la fin de primaire, je me demande bien comment ils vont pouvoir empêcher les enfants de jouer ensemble, de s’échanger des crayons, règles etc.. de s’approcher….
    L’enfant est dans la pulsion et non, comme l’adulte, dans la réflexion !

    • Libres jugements 21/04/2020 / 16h01

      Bonjour Françoise,
      en postant cet article consacré à la causerie d’Édouard Philippe, je pensais à toutes les personnes qui de près ou de loin gravite ou en gravité autour de la petite enfance, y compris bien évidemment les enseignants mais aussi les parents, grands-parents, et me disait que nous étions réellement dans un drôle de monde ou même le bon sens, le bon ordonnancement des choses, le temps nécessaire, est dévoyé au profit de la sacro-sainte économie … La remise au travail le plus vite possible des entreprises pour que certains (toujours les mêmes) puissent continuer à engranger beaucoup d’argent, d’autres à en toucher un peu de manière de leur travail afin qu’il puisse les dépenser dans les commerces, restaurant, loisirs, etc.
      La réalité économique est d’un cynisme.

      Très amicalement
      Michel

      • fanfan la rêveuse 22/04/2020 / 8h05

        Vous avez parfaitement raison Michel…N’apprendrons nous rien de cette épreuve ?

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