… Et pourtant la population commence à se poser la « vraie » question : « Et si Agnès Buzyn avait dit la vérité ? » MC
En retard d’une guerre ?
L’exécutif a-t-il réagi au jour le jour, perdant du temps face au Covid-19, alors que les membres du conseil scientifique qui épaule le président s’accordent à dire que le nombre de cas double « tous les quatre ou cinq jours » ?
A l’Élysée et Matignon, la prise de conscience de la gravité de la crise date de fin janvier. « A ce moment, on comprend qu’il faut se préparer à quelque chose de conséquent », assure un conseiller.
Dans les réunions à Matignon, Buzyn fait alors cet aveu, de nature à inciter à prévoir le pire : « Il faut accepter de dire qu’on ne sait pas tout. » Elle démissionne pourtant le 16 février et, dix jours plus tard, le match OL-Juventus est maintenu à Lyon sous le tollé, sur « arbitrage du président », regrette un ministre.
Le 27 février, après le premier mort français, Emmanuel Macron fait sa première sortie, à la Pitié-Salpêtrière. « Ce matin-là, le professeur Eric Caumes lui dit droit dans les yeux qu’on va tout droit vers un scénario à l’italienne et que le virus se propage plus vite que ce qu’on imagine. C’était il y a trois semaines… et on a laissé venir », se désole un stratège de la macronie.
Les premières mesures tombent, progressivement : fin des réunions de plus de 5.000 personnes (28 février), puis de plus de 1.000 (8 mars).
- 11 mars, un fidèle du président confie : « Il ne veut pas d’un pays à l’arrêt, comme en Italie. » Au gouvernement non plus, on ne veut pas de « quarantaine généralisée ».
- 12 mars, avant la première allocution du président, le conseil scientifique alerte sur le risque que « 50 % » des Français soient touchés avec « des centaines de milliers de morts », faute de mesures fortes. Il suggère fermeture des écoles, télétravail, fin des rassemblements de masse, mais prévient que ça ne suffira pas et que la quarantaine en Chine a été efficace.
- 17 mars, Le confinement en France entre en vigueur. « On gère de l’urgence permanente. Résultat, le doute est permanent! » tonne un ministre, pour qui la crise, évolutive, oblige à s’adapter pas à pas.
- Une défense que les experts dynamitent : « Depuis le 3 janvier, les Chinois partagent leur expérience. On a superbement ignoré leurs décisions et moqué celles de l’Italie. »
- Une stratégie « entre deux » ? Dans une note diffusée début mars, le professeur en criminologie Alain Bauer constate : « Les Etats hésitent entre traiter (le Covid-19) comme une grosse grippe », comme la Grande-Bretagne dans l’espoir, contesté, d’immuniser sa population, et « des dispositifs sécuritaires et de confinement collectif inédits », comme la Chine. En France, le confinement n’est « pas généralisé », assure le gouvernement. « C’est la guerre… mais pas trop ! », raille un Marcheur.
Les limites du « et en même temps » ?
Le président, qui revendiquait en début de mandat la posture de Jupiter, a favorisé cette fois le « consensus » pour ne pas ajouter à la crise sanitaire une crise politique. Au risque d’être accusé de ne pas trancher, alors que la classe politique était fracturée et son gouvernement, lui-même scindé.
Exemple : sur les municipales,
François Bayrou, suivi par plusieurs ministres, était pour un report ; et Edouard Philippe pour le maintien.
Un conseiller ministériel tempête, visant aussi le conseil scientifique : « Il faudra que tout le monde se regarde devant la glace. Maintenir le premier tour, c’était une pure folie ! » Dans son avis du 12 mars, le conseil scientifique relevait ainsi qu’il n’y avait pas de danger à aller voter, et sortait de son rôle en mettant en garde l’exécutif : reporter, c’était courir le risque d’être suspecté d’un « calcul politique », alors que LR-EM était en position défavorable.
18 mars, sur RTL, le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy a fait ce louable aveu, « à titre personnel » : « Je reconnais ne pas avoir pris la mesure du fléau fin janvier ». « On a raisonné en pourcentage, plutôt qu’en nombre », déplore un expert, qui fait le calcul : 2 % de mortalité, c’est peu sur le papier, mais nettement plus alarmant si une part importante de la population est impactée. [Et dites-moi M Jean-François Delfraissy, vous dormez tranquille ? MC]
Olivier Beaumont. Le Parisien. Titre original : « Coronavirus : y a-t-il eu retard à l’allumage au sommet de l’Etat ? ». Source (extrait)
Je crois que mes opinions concernant la question du Covid 19 s’avèrent justifiées par le fait que tous les gouvernements de la zone Euro auraient dû tenir compte de ce fléau dès le début Décembre 2019 . En effet , la mise en place d’un dépistage systématique du Coronavirus a l’égard des personnes venant d’Asie aurait permis de limiter, comme on dit , la casse . Je note aussi que les pharmacies en France 🇫🇷 sont toujours dépourvus de solutions hydro-alcoolisée, ainsi que des masques à la disposition des personnels soignants , ainsi qu’à la disposition de la population. À présent , on peut supposer que nous , le peuple , on doit se débrouiller tout seul avec les moyens du bord . C’est une amère constat d’impuissance de la part de l’exécutif 😶😶😶
Voilà une analyse bien pertinente ! merci à vous
Cordialement
Michel
Bonjour Michel,
J’en suis au stade, mais cela ne regarde que moi, jeunes c— inconscients, incompétents, ou volonté de faire un peu de vide ici-bas. Car il n’y a pas besoin de sortie de l’ENA pour analyser les multiples erreurs faites…
Bonjour Françoise,
il faut que vous soyez bien en colère pour avoir posté ce commentaire au demeurant parfaitement réaliste.
Je dois dire que je ne m’attendais pas a voir autant de « j’aime » correspondant à l’acceptation du texte mis en ligne,avec ce texte encore un sur le virus, encore une affirmation attaquant l’irresponsabilité de nos dirigeants… pourtant comme le dit JJBey dans son commentaire, il n’est plus question de contestations politiques dans cette avancée de l’épidémie, mais bien de se rendre à l’évidence; Macron à penser l’épidémie en termes de perte financière, la perte humaine ne se résumant comme l’a dit un des « spécialistes de la santé faisant son mea culpa » nous avons pensé en termes de pourcentage et non en personne décédée – autrement dit le gouvernement n’a réagi qu’en « terminologie bancaire ».
Il reste que nous sommes tous à nous prémunir chacun dans notre coin, pour notre part nous avons appris qu’une de nos belles-filles était susceptible d’avoir été contaminée, nous attendons les résultats des tests dans la journée.
En vous souhaitant malgré l’ambiance générale, une bonne journée à vous et aux vôtres..
Très amicalement
Michel
Bonjour Michel,
Comment ne pas être en colère devant tant d’erreurs…
Plus encore devant l’inconscience de certains français qui continuent de faire leurs vies comme d’habitude. Bien placée pour vous en parler je suis hôtesse de caisse depuis fin janvier…
Réveillez vous !!
Prenez bien soin de vous et des vôtres Michel. J’espère très fort que pour votre belle-fille cela ira.
Nous avons deux personnes dans le médical dans notre famille, nous savons donc combien la situation est complexe et que cela dans les jours à venir sera encore pire…
🙁
Bonjour Françoise
une nouvelle fois merci pour vos passages réguliers et vos commentaires toujours avisés.
Jusqu’à maintenant nous n’avions pas de décès en Ardèche du au Covid19, malheureusement a été confirmé deux cas aujourd’hui.
En ce qui concerne notre belle-fille, confinement et soins, suivent leur cours et pour le moment il n’y a pas d’aggravation, pas de nécessité de la transporter en réanimation à hôpital.
Pour le reste comme tout à chacun et bien qu’étant en ruralité, j’ai dû faire quelques courses au village le plus proche (7 km) pour quelques achats de « premieres nécessités », et il faut dire que pour une personne ayant mon âge, des souvenirs-flashs de la guerre de 40 en région parisienne me sont revenus en voyant ses rues complètement désertiques sans aucun mouvement visibles en voyant les rues de ce village endormi, sans pratiquement aucune présence humaine, seules deux boutiques restant ouvertes en ce dimanche, librairie-journaux-tabac et un boulanger sur les 3; alors qu’habituellement les commerces commencent à ce rhabiller pour recevoir les estivants de Pâques ou des week-ends du mois de mai.
J’ai du croisé en tout et pour tout 3 personnes et sur le trajet aller retour 4-5 voitures…
Le confinement est vraiment respecté dans nos villages mais les rares échanges avec les voisins font état d’une anxiété de voir arriver des estivants non seulement de France mais aussi comme c’est la tradition ici, de Belges, allemands, Hollandais, etc.
il ne nous semble pas être égoïste que redouter cette année « cette invasion », de vouloir se protéger, c’est vrai que nous sommes privilégiés d’être à la campagne en ces moments, toutefois nous rappellerons a ceux qui nous envient d’être dans des villages reculés, que ce choix de vie n’est pas toujours voulu d’une part et que d’autre part, il est extrêmement difficile pour les personnes encore en activité professionnelle d’y vivre.
Nous garderons la morale et surtout la santé, un bien très précieux.
Bon week-end à vous
Amicalement
Michel
Bonjour Michel,
Heureuse de lire que cela ne semble pas très grave pour votre belle-fille, croisons les doigts !
N’ayant rien vécu jusqu’à maintenant puisque je suis née en 1964, je vous avoue ma surprise lorsque je suis arrivée travailler il y a maintenant 1 semaine (nous avions déjà ressenti une accélération des ventes depuis 1 petite semaine), un escadron de caisses ouvertes, des files interminables de clients, des rayons se vidant à vue d’oeil, en fin de journée un magasin dévasté…
2 jours plus tard, des gants pour nous et des plexiglass devant nos caisses, pas facile d’absorber, la peur vous atteint…
Chez le médecin, même scène, des médecins avec masques et tenues hospitalières qui nettoient après chaque patient…
Et toujours des inconscients depuis, qui viennent pour rien, si vous leur faite un rappel, ils répondent « on nous em—- » et ils ne se sentent pas du tout concernés…ou ne disent rien et vous souris… La bêtise humaine au plus haut point !
Je ne crois pas à une affluence de vacanciers car trop de pays sont infectés et l’information est accessible à tous.
Courage Michel, ceci est un mauvais moment à passer. Prenez soin de vous !
Grand merci Françoise pour avoir pris un peu de temps que je vous sais précieux.
Notre belle-fille n’a pas pour le moment et souhaitons lui que ça persiste dans cette direction, pas besoin de réanimation, même si ce n’est pas toujours très facile pour elle. Les hôpitaux relativement proches, sont saturées, ce qui pour nous pose d’énormes problèmes dans la région lorsque certains ont besoin de réanimation, ils sont dirigés entre 100 et 300 kilomètres de l’Ardèche (Nîmes, Saint-Étienne, Valence pour les plus proches, sinon Lyon, Montpellier ou Marseille). le conseil départemental de l’Ardèche à privilégier la construction d’EHPAD permettant de résoudre en grande partie le chômage des ardéchois, notamment chez les femmes, aujourd’hui il y a énormément de craintes dans ces établissements où la moyenne d’âge est élevée.
Pour le ravitaillement, même si il faut faire quelques kilomètres, nous disposons d’un supermarché U surdimensionné pour les périodes estivales, en sous-effectif actuellement mais qui c’était approvisionné en fonction des futures vacances de Pâques et de l’arrivée des week-ends de mai ce qui fait que nous ne manquons strictement de rien d’une part et que d’autre part la population ne s’est pas ruée dans les travées, enfin ma femme faisant les courses par le drive, je suis d’astreinte à récupérer ses achats et n’est pas grand contact ainsi avec la population. Notre Bourg ville le plus proche toujours dans l’esprit d’affluence estivale, dispose de 4 boulangers mais deux seulement assurent un roulement en alternance chaque jour, il en est de même pour les 2 boulangeries, les 2 boucheries charcuteries, les 2 pharmacies, les 2 marchands de tabac (ça me fait une belle jambe moi qui ne fume plus depuis des années) et un marchand de journaux … pour le reste c’est le désert de chez désert, et le confinement effort respecté ce qui rend les rues de ce village comme abandonnées, sans bruit sans va-et-vient sous un ciel les trois quarts du temps bleu de chez bleu.
En vous espérant en pleine santé dans cette région bien touchée par l’épidémie.
Amitiés
Michel
Bonjour Michel,
Oui, le silence est roi ! Je me suis bien vite habituée 😉
Pour l’instant toute ma famille et moi-même alors bien, espérons que cela continue.
Belle journée ensoleillée pour vous et les votre, ici il est déjà présent, c’est déjà cela 🙂
Le virus se fout des options politiques des uns et des autres, il continue ses ravages tranquillement dès lors que les mesures adéquates n’ont pas été prises.
La guerre dit on en haut lieu mais contre qui? Sans armes ? Pas de masques, pas de gants, pas de solutions hydro-alcooliques à porté du citoyen.
4418 lits fermés depuis le début du quinquennat…
Le manque de moyens est criant et le ravage fait dans les effectifs de santé, les moyens hospitaliers diminués, sont bien de la responsabilité de ceux qui nous gouvernent et nous ont gouvernés.
Quand les tenants du fric démolissent ce qu’un ministre communiste du général De Gaulle, Ambroise Croizat, a mis en place avec le peuple, il faut aussi que chacun se pose la question de l’usage du bulletin de vote.