Dans le domaine de l’écologie, l’expansion du Covid–19, amène les états à faire, bien malgré lui, certains constats, certes temporaire, mais d’évidence. Non ce n’est pas de l’humour noir autour de ce virus mais juste un constat, une réalité.
En Chine, les restrictions imposées par l’état a fait chuter la pollution de l’air dans des proportions spectaculaires. Les rues des villes sont vides, les avions sont cloués au sol, les bateaux restent au port et les bagnoles ne sortent plus des usines.
La pollution au dioxyde d’azote dans les grandes villes chinoises a diminué de 30 à 50% par rapport à l’an dernier à la même période. Si les Chinois téméraires qui s’aventurent à l’air libre n’étaient pas obligés de continuer à porter un masque de protection, ils constateraient qu’ils peuvent de nouveau respirer normalement.
Les « conjoncturistes », ces dérouleurs d’horoscopes économiques qui font la joie de tous les médias, avouent pour une fois qu’ils n’ont aucun élément tangible pour prédire quoi que ce soit. On peut bien sûr trouver ça inquiétant. Mais on a aussi le droit de s’amuser du fait que tous ces zélateurs fanatiques d’une économie ultracapitaliste se mettent à prier frénétiquement pour la survie d’un régime « communiste ».
Comme on nous le rappelle régulièrement pour vanter son modèle de croissance, la Chine est devenue l’« usine du monde ». Elle représente 12% du commerce mondial, consomme 50 % de ta production mondiale de métaux et 15% du pétrole, fabrique 95% des batteries électriques, la plupart des composants électroniques qui nous sont devenus, paraît-il, indispensables, des pièces détachées automobiles, de la fringue à bas coût, etc. Cela, évidemment, à flux tendus, c’est-à-dire avec le moins de stocks possible.
D’ores et déjà, des usines de Fiat Chrysler, Volkswagen, Toyota sont à l’arrêt dans plusieurs pays. Zara et H&M sont pris de sueurs froides. Nos hôteliers, restaurateurs et forces vives du luxe claquent des dents. La France importe pour 50 milliards d’euros de produits chinois chaque année et accueille (du moins en temps normal) 2,2 millions de touristes chinois, qui achètent un tiers de ses parfums, champagnes et sacs Vuitton…
Oui, c’est la catastrophe, nous allons manquer de smartphones, d’écrans plats, d’ordinateurs, de frigos connectés, de fringues qui déteignent au premier lavage, de bagnoles high-tech et de perches à selfie dans les musées.
On va être obligés de boire nous-mêmes nos parfums. Et comme l’industrie pharmaceutique est aussi dépendante que les autres de la capacité de production chinoise, on va aussi manquer de médicaments, ce qui ne va pas arranger nos problèmes.
D’ailleurs, à ce propos, il serait prudent, une fois qu’on l’aura découvert, d’éviter de délocaliser la production du vaccin du coronavirus en Chine…
Ne rêvons pas. Il est peu probable que ce virus, aussi virulent soit-il, nous amène à modifier radicalement un système économique absurde et à terme plus mortifère que toutes les épidémies du monde.
Gérard Biard Charlie Hebdo. 04/03/.
C.Q.F.D.
Fragile système…….mais pas les capitalistes qui sauront s’enrichir encore plus du fait de la crise engendrée, pillant les plus pauvres…..comme d’habitude…..