Même s’il nous semble que mourir intelligent et aussi pénible que mourir idiot, nous aimerions quand même, avant que le couvercle ne se referme sur la boîte, poser cette question : En dehors d’une réalisation technique pour changer son corps en quoi l’intellectualisme « des pensées » Queer appliqué à la lettre, transformerait la forme comportementale et sociétale de l’actuelle société ? MC
A l’avant-garde de la réinvention de soi, de la création de nouvelles formes de liberté, de la théorie et de la pratique queer, l’historien et philosophe Paul B. Preciado a fait de son corps et de sa vie des lieux de transition (de genre, d’abord), c’est-à-dire un espace politique pour ouvrir d’autres possibles, hors du schéma binaire sur lequel non seulement le patriarcat, mais le monde entier repose. Née en Espagne en 1970, Beatriz est devenue Paul, transition qu’il racontait dans Testo Junkie (2008), son deuxième livre après le choc du Manifeste contra-sexuel (2000).
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- Vous avez longtemps refusé de vous installer quelque part. Dans Un appartement sur Uranus, vous faisiez de la transition de genre un mode de vie, vous revendiquiez être en transition tout le temps, ne pas appartenir. Or, vous voici propriétaire parisien. Comment s’est fait ce changement ?
Paul B. Preciado — Ce n’était pas facile. J’ai beaucoup lutté intérieurement. Je voulais rester à Athènes, mais les industries culturelles sont en faillite totale. Je me suis dit que si j’y restais j’allais sûrement prendre le poste d’un collègue grec. A Athènes, on est à deux heures de Beyrouth, à côté de la Turquie, donc en Orient. Ici, on est plus proches de New York. Ça change tout. En Grèce, je m’installais dans une autre histoire. Tout paraissait un peu « débris du vieux monde ». Il y a aussi un très fort sentiment anti-américain. Or, l’Amérique est très complexe. C’est le centre de l’empire que j’appelle le nouveau baroque techno-patriarcal.
- Pourquoi baroque ?
Pour moi, c’est très lié à l’histoire de la colonisation espagnole et portugaise en Amérique latine. Comment l’extraction et la destruction des populations indigènes et des richesses ont constitué la possibilité du capitalisme en Europe. Aujourd’hui, nous sommes dans une même condition. Au XVIe siècle, l’Espagne puis l’Europe se sont recouvertes d’or à partir de la destruction, de l’expropriation d’une partie de la planète. On a l’impression que les Lumières sont un âge merveilleux. Il s’agit au contraire d’un âge noir, dans lequel on a construit la richesse sur l’invention de la race et sur la destruction de la planète, qu’on a appelé plus tard mondialisation.
Parler d’un nouveau baroque me paraît intéressant. Les conditions de subjectivation, d’assujettissement, d’émancipation, de libération sont assez proches de ce que le baroque a permis. L’autre raison pour laquelle j’aime parler du baroque, c’est qu’il y a eu une rupture épistémologique majeure à la moitié du XVIe siècle avec l’imprimerie et la révolution copernicienne, l’invention des catégories raciales, sexuelles. Nous vivons la même chose avec internet, la robotisation, l’intelligence artificielle.
En résumé, qui bien sûr, ne regarde que …. : Phénomène « Queer » … sauf a nous démontrer le contraire, il nous semble bien que le constat envers la société, soit identique dans toutes les analyses, qu’elles proviennent d’Hétéros, d’Homos, Trans (ou d’autres appellations à venir). Il y a un énorme malaise général et la mondialisation n’en est pas étrangère.
Carole Boinet, Nelly Kaprièlian. Les Inrocks. Titre original : «Paul B. Preciado : “La notion de transition m’est fondamentale, c’est toute ma vie” ». Source (Très court extrait)
Loin de moi l’idée de pensée unique et on peut toujours se chahuter les méninges en portant un regard critique sur le mal vivre des uns et des autres voire de soi-même et ainsi passer à côté de l’essentiel: l’organisation sociale de la société. D’un côté les lumières et en même temps l’esclavage ………
😝😝😝😝
Donc tout ça est la faute de corona-virus?