Cour des comptes : un rapport sans président
« Cette situation d’intérim ne saurait durer », a grincé lundi matin la doyenne de la Cour des comptes Sophie Moati. Présentant devant quelques journalistes le rapport annuel de la Cour, elle n’a pas dissimulé son irritation devant la situation abracadabrantesque d’une institution qui attend depuis un an son nouveau président. Didier Migaud, donné partant début 2019, nommé en décembre à la présidence de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, n’a toujours pas de successeur.
Ce sera Nicole Belloubet (aujourd’hui sur un siège éjectable au ministère de la Justice, après avoir servi Macron et semer la zizanie dans l’organisation de la justice), croyait savoir dimanche le JDD. Elle a démenti (sans convaincre). Le petit jeu continue…
Ça fait désordre. Car la Cour des comptes est justement l’organisme qui donne des leçons de bonne conduite financière à l’État, aux collectivités locales et aux entreprises publiques. À la fin du mois, son « Premier président » (puisque tel est son nom) doit aussi valider la trajectoire des finances publiques soumise à la Commission européenne.
L’histoire de ce couac est exemplaire du fonctionnement de notre monarchie républicaine.
La rotation semblait calée début 2019 l’ancien député de l’Isère Didier Migaud, Premier président depuis 2010, allait au Conseil constitutionnel pour céder la place à Pierre Moscovici, en fin de mandat à la Commission européenne. Las, le président de la République choisit en février Alain Juppé pour le Conseil constitutionnel.
Puis, Pierre Moscovici fait l’erreur de brocarder dans la presse le « populisme mainstream » d’Emmanuel Macron.
Depuis, et malgré le départ de Didier Migaud pour la Haute autorité, c’est l’attente. Des noms circulent : l’ancien ministre sarkozyste Éric Woerth, la rapportrice générale Michèle Pappalardo, Nicole Belloubet, Pierre Moscovici…
Il se dit qu’Emmanuel Macron décidera après les municipales.
S’il ne change pas à nouveau d’avis…
Francis Brochet. Le Dauphiné Libéré. 25/02/2020
Note de l’administrateur (qui comme d’habitude ne regarde que lui…). Plus cela va, plus les affaires se dévoilent, plus s’affirme que nous ne sommes plus en démocratie mais bien en dictature monarchique.
Le seul moyen pour remédier à ce désastreux constat, est de passer dans l’isoloir pour choisir le bon candidat, capable de nous instituer une autre société vraiment démocratique. À la vue de tout l’argent qui voyage ou transit par la France, il est vain de dire que cela n’est pas possible de réaliser un partage nettement plus équitable des bénéfices produits par la production salariale. MC
En accord total avec la note de l’administrateur.
Merci pour ce commentaire
Cordialement
Michel