« Quand on dit que le nucléaire est une énergie propre, je fais des bonds ! » a fulminé Nicolas Hulot, le 26 janvier 2020 dans l’émission « Capital », sur M6.
Et de renchérir : « Qui a envie d’avoir des déchets nucléaires sur son territoire ou dans sa commune ? Je comprends très bien que dans l’est de la France, à Cigéo, il y ait une révolte citoyenne parce que personne n’a envie d’avoir ça sous ses pieds. Ce sont des matières radioactives qui sont excessivement dangereuses et qui le seront encore des centaines de milliers d’années ! Est-ce que c’est ça, l’idée d’une civilisation ? »
Comme c’est bien dit ! Mais, si Hulot « comprend très bien »désormais leur « révolte citoyenne », il n’est pas sûr que les « anti-Bure », qui se battent depuis vingt-cinq ans contre le projet d’enfouissement des déchets hautement radioactifs dans la Meuse, le comprennent aussi bien, pour leur part.
Car, lorsqu’il était ministre de la Transition écologique et solidaire, Hulot n’a rien fait pour arrêter ce projet. Il n’a pas bronché lorsque les opposants ont été évacués de façon musclée, le 22 février 2018, du Bois-Lejuc, qu’ils occupaient à proximité du site de Bure. Et il a même assumé, le lendemain au Sénat : « La France a fait le choix de l’enfouissement. Cette solution n’est pas satisfaisante, mais c’est la moins mauvaise. »
Pourtant, avant d’entrer au gouvernement, Hulot avait fièrement posé pour l’éternité, brandissant une pancarte « Bure, Cigéo, je dis non ! ». Sauf, évidemment, quand « je » suis au pouvoir…
Article non signé paru dans : le Canard enchaîné. 05/02/2020
Quand il y a un poste de ministre avec un retraite qui n’est pas par points à la clé la tentation est grande de réduire ses exigences et d’accepter les « moins mauvaises solutions »………..