Ces ministres « macronien » en mission « sauvetage municipale » !

Un signe de fébrilité évident dans les rangs du LR-EM

Edouard Philippe : «  Ma décision est prise. Je l’ai mûrie comme toute décision importante. J’ai décidé d’être candidat à la mairie du Havre comme tête de liste (…) Dans une démocratie, le fondement de la légitimité, c’est l’élection », a déclaré l’ex-maire de la cité normande (2010-2017) vendredi dans une interview au quotidien Paris-Normandie.

Le premier ministre, qui se déclare à trois semaines seulement de la date limite de dépôt des listes, le 27 février 2020,  avance comme argument celui du « terrain ». « Nos concitoyens ne veulent surtout pas de responsables politiques hors-sol. Je suis heureux de pouvoir me confronter à nouveau au suffrage universel et je pense que c’est très sain ».

Voire, car un sondage commandé en octobre par LR-EM, non rendu public, semblait montrer qu’en cas de candidatures multiples à gauche, Édouard Philippe pourrait être élu au premier tour, mais qu’en cas d’union, […] ce serait une autre histoire… Et un second tour devrait les départager.

Dans la rue havraise, la circonspection est de mise.

Marie-Louise, havraise depuis toujours, « j’attends surtout d’être informée, je suis encore indécise. Je veux revoir les listes. Edouard Philippe ? Pour moi, soit il reste à Matignon, soit il prend le Havre. Il connait bien la ville … Mais s’il n’est pas là… »

Jean-Paul Lecocq le reconnaît, « je comprends que les gens soient en colère contre lui, même si bien entendu le candidat a le droit de faire son meeting.  Moi, je fais campagne pour mobiliser d’abord, pour que les gens aillent voter en masse ».

Théo Fortin, […] perçoit  « une campagne de la droite uniquement basée sur une personnalité », montrant les affiches qui déjà, sont prêtes : « aucun logo, aucun slogan. Juste Le Havre et Edouard Philippe 2020 en énorme ».

Édouard Philippe, attendu ce vendredi soir en meeting au Havre, a été élu au premier tour en 2014 sous l’étiquette UMP (désormais Les Républicains) avec 52% des voix. S’il souligne que « sa plus grande ambition » était de redevenir maire à terme, il devrait… rester à Matignon en cas d’élection, et passer la main à un colistier pour la mairie, l’actuel maire (LR) Jean-Baptiste Gastinne.

Étrange démarrage, qui semble dicté par une fébrilité plus générale de la majorité présidentielle, qui peine à s’assurer la conquête de grandes villes. Selon le baromètre politique d’Odoxa du mois de janvier, publié ce mardi matin, LR-EM n’est créditée que de 18 % d’intentions de vote au niveau national pour les élections municipales des 15 et 22 mars, laissant augurer de perspectives de conquêtes très faibles pour le parti présidentiel.

Sans préciser les contours de son programme qu’il qualifie d’« ambitieux », Édouard Philippe a assuré dans Paris-Normandie qu’il mènera « une campagne intense au Havre », tout en remplissant ses « obligations à Paris », alors que la réforme des retraites continue son parcours par l’examen au Parlement et par des discussions sur son financement.

Le premier ministre-candidat n’a pu qu’admettre sur France Bleu Normandie que la mobilisation contre la réforme des retraites a été « forte » au Havre, estimant que « ce qui intéresse au moins autant les Havrais, c’est ce qui va se passer dans les six années qui viennent » en termes de « projets ».

Toujours selon l’institut Odoxa, aux municipales les Français voteront majoritairement (58 %) en fonction d’enjeux locaux, plutôt qu’en tenant compte la politique nationale (42% tout de même).

Selon Gaël Sliman, le président d’Odoxa, une forte minorité de Français est tentée de se servir des municipales pour sanctionner le gouvernement, et prédit que non seulement, il y aurait peu de conquêtes de nouvelles villes, mais aussi de grandes difficultés à maintenir des élus autrefois PS ou LR ayant l’étiquette du parti présidentiel. Pour Édouard Philippe, cela s’appelle cumuler les handicaps.


Lionel Ventyrini et Benjamin König. L’Humanité. Titre original : «Edouard Philippe au secours de sa majorité sortante au Havre ». Source


Pour Isabelle Ficek dans « Les Echos » sous le titre : « Municipales : Edouard Philippe se lance dans la campagne au Havre en tête de liste ». Source (Extrait)


Une décision « à maturation lente », dixit un proche il y a quelques jours. « Ma décision est prise. Je l’ai mûrie comme toute décision importante. J’ai décidé d’être candidat à la mairie du Havre comme tête de liste », déclare-t-il dans « Paris-Normandie ». « Je veux conduire une liste constituée de Havraises et de Havrais venant de tous les horizons, libres vis-à-vis des appartenances partisanes », poursuit-il. « Notre équipe sera rassemblée autour d’un projet ambitieux, fidèle à l’esprit de ce que j’ai engagé à partir de 2010 », assure-t-il.

Difficile de ne pas y aller quand on met en avant l’enracinement local dans l’engagement politique, y compris depuis Matignon. Et quand  les autres ministres issus de la droite, Gérald Darmanin en tête, repartent au combat électoral.

Mais difficile aussi d’y aller avec la lourdeur de la tâche à Matignon et les difficultés de  la réforme des retraites , très présentes au Havre avec son port et sa puissante CGT. Des manifestants sont attendus ce vendredi soir aux abords de la réunion publique. Bravache, Edouard Philippe déclarait encore, dans un entretien à « La Croix » la semaine dernière : « Les élections, cela ne m’a jamais inquiété […]. Je n’ai pas peur de l’expression du peuple. Jamais. »


Pour « Le point » Source (extrait) dans un article titré : « Municipales : plusieurs membres du gouvernement déjà en lice »


À l’heure actuelle, au moins une dizaine de ministres participera aux élections de mars 2020, en tête ou en soutien sur une liste. Le Premier ministre Édouard Philippe a toutefois prévenu les ministres et secrétaires d’État : ils devront choisir entre leur poste au gouvernement et leur mandat de maire s’ils finissent par être élus.

La règle n’a pas empêché plusieurs ministres de faire part de leur intention de se présenter.

  • Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, se présentera à Tourcoing (Nord), et précisera le 14 février sa position sur la liste.
  • Sébastien Lecornu (Collectivités locales) à Vernon (Eure), où il a déjà été maire. 
  • Geneviève Darrieussecq (Anciens Combattants) figurera sur une liste à Mont-de-Marsan, mais pas en tête.
  • Jean-Baptiste Djebbari secrétaire d’État aux Transports, sera numéro deux de la liste à Limoges.
  • Christelle Dubos secrétaire d’État aux Solidarités, se présentera sur une liste à Sadirac (Gironde), « sans doute comme numéro deux », dit son entourage
  • Marc Fesneau ministre auprès des Relations avec le Parlement,  dans son village de Marchenoir (Loir-et-Cher).
  • Franck Riester ministre de la Culture, sera de son côté candidat à Coulommiers (Seine-et-Marne)
  • Gabriel Attal (secrétaire d’État à l’Éducation) sera présent en appui sur la liste LR-EM à Vanves (Hauts-de-Seine)
  • Marlène Schiappa (Égalité femmes-hommes) dans le 14e arrondissement « pour soutenir Benjamin Griveaux », candidat officiel LR-EM à la mairie de Paris.

Une vingtaine de ministres ont d’ores et déjà prévenu qu’ils ne se présenteraient pas.

Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Christophe Castaner (Intérieur), Bruno Le Maire (Économie), Florence Parly (Armées), Nicole Belloubet (Justice), Jean-Michel Blanquer (Éducation), Agnès Buzyn (Santé) ou Muriel Pénicaud (Travail). Élisabeth Borne a finalement renoncer  […] Olivier Dussopt (Fonction publique) ne figurera sur aucune liste […] . La ministre des Outre-mer Annick Girardin n’a également aucune visée, comme les secrétaires d’État Sibeth Ndiaye (Porte-parole), Cédric O (Numérique), Brune Poirson (Écologie), Amélie de Montchalin (Affaires européennes), Sophie Cluzel (Inclusion), Roxana Maracineanu (Sports) et Laurent Pietraszewski (Retraites). Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires). Le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez a finalement renoncé  […]. Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) ne se présentera pas, mais a un rôle de médiatrice à Nice où un accord pourrait se dessiner avec le maire sortant Christian Estrosi, en dépit des visées de marcheurs locaux.


Note personnelle de l’administrateur… qui comme d’habitude n’engage que lui…. Finalement la liste de ceux qui ne s’engagent pas pour les municipales sont ceux qui « pratiquement » prendraient une bonne fessée par les administrés. Quant à celles-ceux qui se présentent devant leurs électeurs, nous leur souhaitons bonne chance (mais non, ce n’est pas ironique … euh, juste un peu, même beaucoup ) pour expliquer aux administrés, la casse sociale et sociétale de la société française, qu’ils ont orchestré, promulgué, depuis leur entrée en fonction, de par leur asservissement à la vision macronienne ultralibérale et mondialisante, de la société. MC


2 réflexions sur “Ces ministres « macronien » en mission « sauvetage municipale » !

  1. jjbey 01/02/2020 / 23h22

    On n’en a pas fini avec les cuisines municipales…..

  2. fanfan la rêveuse 02/02/2020 / 14h36

    Le vent tourne pour que ces messieurs dames agissent ainsi ? ! Tiens encore et toujours un détournement de la loi sur le cumul de mandat.
    Pourquoi l’avoir voté ?

    Certainement qu’un travail de premier ministre laisse beaucoup de temps libre afin de poser candidature à une mairie…
    Je me questionne, comment va t’il pouvoir travailler comme il se doit à ces 2 postes ? !
    Je suis de nature ouverte mais là je ne suis pas d’accord !

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