Incendies.

L’Australie brûle. […] Au 7 janvier, ces feux ont fait 25 morts et détruit plus de 1 800 maisons. Mais ce bilan ne dit pas tout de l’ampleur inédite de cette catastrophe.

1 –  80 000 kilomètres carrés de terres brûlées

Huit millions d’hectares (80 000 km²) ont été ravagés dans tout le pays depuis le mois de septembre. Si ces incendies se déroulaient en France, la quasi-totalité de la région Nouvelle-Aquitaine (84 000 km²) serait partie en fumée. C’est trois fois plus que les 25 000 km² détruits par les incendies d’août 2019 en Amazonie, une surface équivalente à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur amputée du département du Var (25 427,3 km²). En comparaison, les feux de forêt californiens de l’été 2018 font figure de « petits » incendies : 8 000 km², soit la taille de la Corse (8 679,8 km²).

2 – 800 millions d’animaux estimés morts

Les chiffres ont circulé partout. Les incendies auraient fait 480, puis 800 millions de morts dans la faune sauvage australienne. L’université de Sydney, où travaille Chris Dickman, le professeur d’écologie à l’origine de ce chiffre, a précisé les choses : il ne s’agit en réalité que d’une estimation, valable uniquement pour la Nouvelle-Galles du Sud. Elle est calculée à partir d’un recensement des mammifères, des oiseaux et des reptiles sur un hectare de terre. […]

3 – Des concentrations de particules fines jusqu’à seize fois supérieures aux normes

Les incendies ne font pas de dégâts que sur les terres qu’ils brûlent. Leurs fumées étouffent depuis de longues semaines plusieurs villes d’Australie. C’est particulièrement vrai à Canberra, la capitale, dont la qualité de l’air était pourtant vantée par The Telegraph (en anglais) en 2018. Le 1er janvier 2020, l’air était saturé de particules fines PM10 : 815,11 µg/m³ en moyenne pendant la journée, bien loin de la limite des 50 µg/m³ recommandée par l’OMS. Le même jour, les Parisiens respiraient un air 33 fois moins pollué et les habitants de New Delhi, l’une des villes les plus polluées du monde, évoluaient dans un environnement 1,6 fois moins chargé en particules fines.


Thomas Baïetto – France Info. Source


5 réflexions sur “Incendies.

  1. fanfan la rêveuse 09/01/2020 / 8h45

    Un bien triste constat !
    Cela va t’il faire réfléchir pour autant ? !

    • Pat 09/01/2020 / 10h07

      Réfléchir sûrement.
      De là à mettre en place des parades.
      Comme partout, les espaces naturels sont de moins en moins entretenus pour des raisons de coûts et de désertification rurale.
      Et il semble qu’une part de ces incendies soient criminels…

      • Libres jugements 09/01/2020 / 15h18

        C’est en partie vraie Pat, vous avez raison de le souligner qu’il y a malheureusement des criminels pyromanes mais il y a aussi et ça n’est pas souvent relayé par les médias, des intérêts fonciers locaux et par conséquent des intérêts financiers liés.
        Oui, il est vrai aussi dans bien des cas que les prérogatives des maires ne soient pas applicables notamment concernant la loi obligeant chaque propriétaire à entretenir les parcelles qu’il possède, bien que sa qualité de représentant municipal de l’autorité de l’État, lui permette d’engager éventuellement des poursuites si le travail n’est pas fait. Reste qu’il est parfois difficile dans une petite commune de s’attaquer à des propriétaires terriens ayant de l’influence souvent sur la mentalité de la population locale.
        Nous parlons là de ce qui se passe avec les incendies, mais nous pourrions tout aussi bien parler de ce qui se passe au niveau des berges, des rus , rivières et autres, non entretenus, causants très souvent des dégâts en cas de crues.

        Encore une fois il s’agit hélas, d’un manque de civilité, de respect des lois et contraintes, lorsque l’on possède des biens terriens.

        Bonne journée
        Michel

  2. tatchou92 09/01/2020 / 21h34

    Bonsoir, vous avez raison, outre l’incivilité et la toute puissance des possédants, il y a le réchauffement climatique, qui fait fondre la banquise, les glaciers alpins, ce qu’on a vu en Amazonie et comme rappelé en tête d’article, il y a aussi les surconsommations, le non respect des conférences, comme celle de Paris, par les plus gros pollueurs, suivez mon regard..

  3. jjbey 09/01/2020 / 21h50

    Il y a le feu à la terre et les moyens pour le combattre ne sont pas à la hauteur. C’est vrai que le capitalisme n’est pas un champion de la prévention qui constitue à ses yeux un investissement inutile qui vient amputer les dividendes.

Les commentaires sont fermés.