Sibyle Veil, briseuse de grève de Radio France
Radio France était en grève depuis le 25 novembre [2019] ; depuis lundi [23 déc. 2019], elle est en trêve.
Les syndicats ont décidé de mettre le mouvement contre le plan de suppression de 299 postes sur pause, le temps de manger la dinde. Mais ils ont quitté la table des négociations, jeudi 19 [déc. 2019], sur un constat qui promet : soutenue par Macron, son pote de promo de l’ENA, la PDG Sibyle Veil n’entend toujours pas alléger la charrette des départs.
Résultat : dès janvier, les préavis de grève devraient joyeusement recommencer à tomber.
Ce même jeudi a été l’occasion de constater que la chefferie de Radio France et de certaines stations s’adonnait à un nouveau sport : le contournement de grève.
A France Info, alors que le mouvement était très suivi (et les antennes promises au silence radio), la direction de la rédaction a réussi à meubler grâce à une petite astuce : histoire de faire oublier l’absence des présentateurs de journaux, un valeureux volontaire lançait les titres, puis le journal et son présentateur gréviste étaient remplacés par une causerie avec un invité. Une opération renouvelée toutes les demi-heures. La grande classe.
Rediffusions bouche-trous
A France Culture et à France Inter, une autre technique a fait ses preuves. A partir du vendredi 13 [Déc. 2019], les brouilleurs de grève ont multiplié les rediffusions afin de combler les trous et de lutter contre les arrêts de travail des réalisateurs. Sans hésiter à repasser des émissions confectionnées par ceux qui sont devenus grévistes !
Pour limiter ce petit manège, certains producteurs-animateurs se sont, à leur tour, mis en grève par solidarité envers les réalisateurs. Avec ce léger risque pesant sur les épaules de ces CDD dits « d’usage » : ne pas voir leur émission renouvelée en juin prochain et prendre la porte s’ils déplaisent un peu trop à l’équipe de Sibyle Veil. Celle-là même qui s’est offert cette magnifique déclaration (le « JDD », 15/12) : « Il ne doit pas y avoir de disproportion entre mobilisation réelle et mobilisation ressentie. »
Article signé des initiales C. N. – Le Canard enchaîné. 24/12/2019
Le mammouth ne veut pas maigrir.
Il est étrange que Macron et Philippe veuillent réduire tous les budgets sauf ceux de l’Élysée et des ministères.
Pourtant les doublons, triplons, quadruplons y foisonnent.
Car chaque ministère veut ses spécialistes, comme à l’Élysée, ceux qui nous vaut le gouvernement le plus cher du monde.
Sans compter huissiers (ces gens ne peuvent ouvrir une porte eux mêmes sans déchoir), cuisiniers, serveurs, et larbins en tous genres.
Bel exemple de la concertation à la sauce Macron. On annonce et rien n’est discutable le service public n’est plus de mise, seule la rentabilité est à l’ordre du jour.