L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) fait payer des dépistages d’infections sexuellement transmissibles de plus sans respecter l’anonymat !
Depuis trois ans, des centaines de patients de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) paient des soins pourtant totalement gratuits ! Il s’agit d’examens de dépistage d’infections sexuellement transmissibles telles que le sida. Mieux encore : pour les victimes de ce racket financier, l’anonymat n’est pas respecté, puisqu’ils reçoivent à domicile (au vu et au su de leurs proches) une demande de paiement nominative…
C’est Marie Citrini, la représentante des usagers au conseil d’administration de l’AP-HP, qui a sonné l’alarme après le récent signalement d’un énième cas. Dès le 20 mars, un rapport interne, rédigé par des cadres de l’institution et des usagers, dénonçait ces méthodes, citant des centaines de facturations indues « pouvant aller jusqu’à 1.000 euros » pour un seul patient.
C’était un test
Il y a quelques jours, C., une jeune Parisienne mineure au moment de son dépistage, effectué en 2018 au centre de l’hôpital Saint-Antoine, a reçu des relances pour le règlement des frais (70 euros). « Malgré plusieurs alertes et l’assurance, de la part de la direction de l’AP-HP, qu’il s’agissait d’une erreur isolée, j’ai reçu une mise en demeure par voie d’huissier, raconte sa mère. Le pire, c’est que la facture initiale était à mon nom. Imaginez que je ne sois pas au courant. Dans certains milieux, [ce genre d’indiscrétion] peut avoir des conséquences dramatiques. »
Contactée par « Le Canard », la direction de l’AP-HP fait porter le chapeau au logiciel GAM (gestion administrative des malades), installé en 2016. C’est lui qui éditerait « par erreur » (le fourbe) des factures pour ces actes gratuits. L’Assistance publique assure rembourser les usagers au fur et à mesure des réclamations. Seulement ceux qui découvrent la supercherie, donc. « Des usagers, y compris parmi nos proches, ont payé de peur d’être persona non grata dans les hôpitaux de Paris, explique Marie Citrini. D’autres parce qu’ils ne connaissaient pas le principe de gratuité. D’autres encore se sont vu facturer deux fois le même acte. Et ont aussi payé. » Elle estime aussi que les quelques centaines de dossiers répertoriés ne représentent « que la partie émergée de l’iceberg ».
Joint à son tour par le Palmipède, Martin Hirsch, le patron de l’AP-HP, l’a informé, avec une belle spontanéité, du « déclenchement d’une mission de la direction de l’inspection et de l’audit de l’AP-HP pour évaluer les pratiques dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) en la matière ». L’initiative tombe bien, au moment où une campagne de Sida Info Service, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida (le 1er décembre), incite les populations à frapper aux portes de ces centres !
Les inspecteurs missionnés par Martin Hirsch pourront en profiter pour calculer le montant de la cagnotte amassée tranquillement par ses services…
Jérôme Canard. Le Canard enchaîné. 11/12/2019

ça devient un mode de gestion: on pompe, on pompe,c’est Engie qui est condamné, ce sont des frais indus qui sont prélevés sur des comptes bancaires……Et ceux qui réclament, seulement ceux-là sont remboursés après bien souvent que leur insistance ait fini de persuader qu’ils sont dans leur bon droit.
il existe depuis des lustres des examens de dépistage gratuits (nous en avons tous passés lorsque nous avons convolé, par exemple : radio pulmonaire et labo) et nous ne devions rien régler, seulement donner notre numéro d’immatriculation à la Sécu, où celui de notre père si nous étions mineurs. Les caisses organisent toujours des tests de dépistage, notamment pour la mammographie, tous les 2 ans, jusqu’à 74 ans révolus pour les dames. Ces messieurs ne sont pas oubliés non plus,.. et nous pouvons tous nous soumettre au test colo-rectal. Il n’y a strictement rien à payer. Cela doit être pareil dans les centres de dépistage VIH gérés par l’AP-HP. L’administration doit régler au plus vite, c’est un problème de déontologie, le secret médical s’impose là aussi, sa rupture est condamnable.. En 1964, nous avions l’obligation d’apprendre par cœur l’article 378 du Code Pénal, qui a été remanié et renuméroté depuis, je peux encore le réciter. Nul n’est censé ignorer la Loi, en particulier ceux qui doivent la faire appliquer !!