Réflexions sur le « Black Friday »

Pour l’association de consommateurs Indecosa, le Black Friday brouille le message d’une consommation responsable et contredit les revendications d’une amélioration du pouvoir d’achat. ArnaudFaucon répond aux questions …

  • Le succès des réductions monstres du Black Friday est-il révélateur d’un problème de pouvoir d’achat ?

Arnaud Faucon Le Black Friday nourrit l’idée que la guerre des prix est favorable au consommateur. Or la revendication première doit être d’obtenir pour tous des revenus décents permettant d’améliorer le pouvoir d’achat. Ces opérations commerciales coup de poing s’inscrivent à l’inverse de cette logique. C’est de la politique de l’offre, ponctuelle, sans aucune augmentation ni des minima, ni des salaires. Le Black Friday véhicule en outre une très mauvaise image d’un commerce qui se moque de la consommation responsable. Une grande partie des produits qui vont être écoulés ce week-end ont été commandés spécialement en amont et proviennent pour la plupart du bout du monde. Ce double discours qui incite le consommateur à opter pour des achats responsables et qui, en même temps, promeut ce genre d’opérations commerciales est intenable. Nous sommes face à un choix de société.

  • Comment mener la lutte contre la sur­consommation sans culpabiliser le consommateur ?

Arnaud Faucon En se saisissant de l’occasion d’un Black Friday pour alerter sur ses méfaits, pour dénoncer ce principe du acheter-consommer-jeter. Il faut communiquer, sans culpabiliser, et démontrer sans cesse que les conditions de production sont indissociables de l’acte d’achat. Et, vu l’ampleur de ce type d’opération, il est dérisoire de vouloir les interdire par la loi. Les offres promotionnelles sont permanentes sur Internet et réglementer uniquement en France ne servirait à rien.

  • Le Black Friday est-il aussi un marqueur de nos sociétés libérales où l’on consomme pour exister ?

Arnaud Faucon Oui, mais il est très important de laisser au citoyen consommateur sa liberté de choix. Les gens ont l’impression de faire de bonnes affaires et il est du ressort des pouvoirs publics de responsabiliser les professionnels du commerce. Mais ils sont aujourd’hui calés sur le modèle libéral, celui de l’Union européenne et son marché unique, basé sur la concurrence libre et non faussée. Ça n’a plus de sens. Aujourd’hui la surconsom­mation tue. Il faut le faire comprendre.


Entretien réalisé par Marion d’Allard. Titre original : «Arnaud Faucon : « Le piège de la guerre des prix » ». Source


4 réflexions sur “Réflexions sur le « Black Friday »

  1. fanfan la rêveuse 02/12/2019 / 9h18

    Réflexion :
    Mais quelle origine à le black friday ?
    Et bien des Etats Unis Messieurs Dames ! Sommes nous obligés de faire tout comme les américains ? Nous ont ils démontré qu’ils ne se trompaient jamais ?
    Heu…ils ne sont pas une référence, pardon Messieurs Dames !

    Comment est il possible qu’un produit que vous payez tout au long de l’année « le prix fort » soit à moitié prix pendant 3 jours ?
    Voici mon raisonnement, je le paie beaucoup trop cher tout au long de l’année alors !
    Car ce n’est pas forcément comme j’ai pu le lire des articles spécifiques pour l’occasion.

    Ecologiquement parlant est-ce une bonne chose ? Pour moi non !

    Moralité, ce n’est qu’un moyen comme un autre pour booster les ventes, enfin ceci n’engage que moi.

    • jjbey 02/12/2019 / 18h46

      L’interdiction de vendre à perte est permanente y compris pendant le vendredi noir. Toute l’année on paie le prix fort très exagéré.

      • fanfan la rêveuse 03/12/2019 / 7h32

        Pourtant il y a une loi contre cela…Il suffit de regarder les prospectus des supermarchés pour se rendre contre que ces mastodon n’en tiennent absolument pas compte…

        Tout comme la loi qui oblige de mieux rémunérer les agriculteurs, celle-ci n’est pas mise en place… Faut dire qu’elle est tellement mal pensée que cela ne peut-être…
        Enfin ceci n’engage que moi !

  2. clodoweg 11/12/2019 / 0h41

    Surconsommation ? ben moi j’ai retardé des achats en attendant le Black friday.
    Acheter-consommer jeter c’est vrai c’est pas bien.
    Mais fabriquer un produit ménager…un exemple au hasard : ma cafetière, ne coûte presque rien à fabriquer mais pour la faire réparer il faut de la main-d’oeuvre, du travail et c’est ce qui est le plus taxé.
    Du coup, faire réparer la cafetière coûte presque le prix d’une neuve.
    A l’estime parce que si l’on rajoute le prix du devis…
    Du coup…ben…on jette.

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