Face aux colères …

Le relativisme permanent de Macron

[…]

En répétant, comme il le fait depuis le début de son quinquennat, et plus encore ces derniers temps, à l’approche du mouvement social de décembre, que tout ne va pas si mal et qu’il n’y a pas tant de raisons de se plaindre, le président de la République […] [affiche la méthode Coué, un positivisme de circonstance, une occultation des vérités].

  • On lui dit « non ». Il répond : « Vous êtes trop négatifs. » 
  • On lui dit : « Nous sommes opposés à vos politiques. » Il répond : « C’est parce que vous ne les avez pas bien comprises. » 
  • On lui dit : « Nous sommes en colère. » Il répond : « Vous faites un show. »

La moindre contestation est délégitimée, minimisée, relativisée.

  • Un jeune homme s’immole par le feu pour dénoncer la précarité étudiante, l’exécutif s’empresse d’expliquer qu’il est « important de regarder le contexte psychologique » (Sibeth Ndiaye) et qu’« il y a aussi une jeunesse optimiste, qui veut réussir, qui s’accroche, qui, quand elle a des difficultés, les brave » (Emmanuel Macron).
  • Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger dénonce une réforme de l’assurance-chômage qui va « créer des drames » et des « trappes à pauvreté » : le pouvoir regrette l’emploi de « mots très excessifs » (Muriel Pénicaud).
  • Nicolas Hulot démissionne avec fracas en espérant que son « geste sera utile » et que le chef de l’État en « tirera les leçons », ce dernier fait glisser le débat sur le terrain de l’intime, en affirmant que son ministre de la transition écologique et solidaire n’était sans doute « pas très heureux » dans cette fonction.
  • Une aide-soignante l’interpelle, il lui rétorque qu’elle dit « des bêtises ».
  • Un cheminot fait de même, il lui « demande d’accepter le changement » et de ne « pas prendre tout le monde en otage ».
  • Des étudiants ajoutent leur pierre à l’édifice, il les appelle à « être positifs » et à « avancer ».

Emmanuel Macron trouve toujours de bonnes raisons aux colères qui s’expriment, mais elles le concernent rarement. Il y a la mauvaise foi de ses interlocuteurs, leurs problèmes personnels, leurs combats politiques, leur manque de compréhension (et son corollaire, la fameuse nécessité de multiplier les exercices de « pédagogie »), l’inaction de ses prédécesseurs, ce besoin qu’auraient les « Gaulois réfractaires au changement » de râler pour tout, tout le temps…

[…]

[…] … nier en répétant à longueur de journée que la situation est pire ailleurs ou qu’elle était pire avant, ne réglera pas le fond du problème. Au contraire même, cela ne fera qu’attiser les colères. […]


Ellen Salvi. Médiapart. Titre original : « Face aux colères, Macron oppose le relativisme permanent. ». Source (extrait)


5 réflexions sur “Face aux colères …

  1. jjbey 25/11/2019 / 23h04

    toutes et tous en chœur: « Tout va très bien madame la marquise……. »

    • tatchou92 27/11/2019 / 17h52

      Attention le château, les écuries.. tout brûle dans la chanson..

  2. fanfan la rêveuse 26/11/2019 / 17h28

    « En répétant, comme il le fait depuis le début de son quinquennat, et plus encore ces derniers temps, à l’approche du mouvement social de décembre, que tout ne va pas si mal et qu’il n’y a pas tant de raisons de se plaindre, le président de la République […] [affiche la méthode Coué, un positivisme de circonstance, une occultation des vérités]. »

    Ok Mr Macron, alors expliquez moi pourquoi « les restos du coeur » enregistre 45% d’inscription de plus en 1 an !!
    Venez un peu sur le terrain et ensuite nous pourrons parler…

    Quel pouvoir de déni à ce gouvernement ! 🙁

    • tatchou92 27/11/2019 / 17h54

      Merci Fanfan la rêveuse ! Pourquoi les files de jeunes et de retraités, de femmes avec des enfants s’allongent-elles devant les restos du cœur et toutes les associations caritatives ? Pourquoi les associations caritatives doivent-elles faire plus a

  3. tatchou92 27/11/2019 / 17h55

    faire plus avec moins de crédits..

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