Diplômé et précaire

Le Céreq publie une étude sur l’évolution du marché du travail

La jeunesse est sans doute douée en paroles, mais elle est aussi de plus en plus souvent payée de belles paroles.

Sur une vingtaine d’années, l’évolution est claire : les jeunes sont en moyenne plus diplômés, mais occupent plus fréquemment un emploi précaire, et sont moins bien payés, constate un rapport sur les générations sorties du système scolaire en 1998 et 2010 publié par le Céreq, un organisme public d’études sur le marché du travail.

Premier point, l’augmentation générale du niveau de diplôme.

Un chiffre suffit à la mesurer : la part de diplômés de l’enseignement supérieur long (niveaux mastère et doctorat) passe de 11% à 16% entre les deux générations sorties du système scolaire en 1998 et en 2010.

Mais l’effort collectif de formation n’est guère récompensé à l’entrée dans la vie active.

Salaires stagnants

Le parcours des sept premières années après la sortie du système scolaire est chaotique, le temps passé en emploi est moins élevé. Et quand emploi il y a au bout de sept ans, il est à durée indéterminée pour 80% des jeunes de la génération 2010, contre 86% pour la génération 1998.

Côté salaire, ce n’est pas mieux est en moyenne plus élevé au moment de la première embauche, il progresse sur les sept années suivantes de seulement 19 %, contre une hausse moyenne qui était de 38% pour les jeunes de la génération 1998.

Ces constatations d’ensemble doivent être modulées, et d’abord en fonction du diplôme, dont le caractère protecteur s’est renforcé au fil des crises.

Les chances de se stabiliser dans un emploi à durée indéterminée sont désormais neuf fois moins élevées pour un sans-diplôme que pour un diplômé de l’enseignement supérieur.

Optimistes quand même

Une cause essentielle de la dégradation de la situation des jeunes est l’éclatement de la crise européenne en 2012, qui a brutalement augmenté le chômage. Le plus étonnant est cependant que les jeunes d’aujourd’hui restent globalement aussi optimistes que leurs aînés. Comme si, note le Céreq, ils « intégraient les transformations de la norme d’emploi et ajustaient leurs attentes en conséquence »


Francis Brochet. Le Dauphiné Libéré – 23/10/2019


Note perso … a valeur des études, leurs applications dans la vie active est lié a la recherche aux développement, hors en France les entreprises ne « font » plus de recherche et celles qui se développent sont internationales et le recrutement des « hauts » diplômes sont passés par des université américaines ou anglaises dans la majorité des cas. Mais comme tout le monde nous souhaitons nous tromper, a vous lectrices – lecteurs de nous le dire. MC

3 réflexions sur “Diplômé et précaire

  1. bernarddominik 24/10/2019 / 17h17

    Oui mais cette situation n’est elle pas, aussi, le reflet de la dégradation de l’enseignement supérieur ?
    N’est elle pas aussi le résultat de la vente des grandes entreprises industrielles ?
    Il vaut mieux être soudeur que docteur en sociologie.
    Muni de mon bac, j’aurais voulu faire musicologie ou archéologie, mais j’ai pensé que si je voulais gagner correctement ma vie il valait mieux étudier l’informatique.
    C’était vrai il y a 50 ans et je crois que ça l’est encore.
    Nous ne sommes pas dans une société idéale où chacun peut faire ce qu’il aime nourri par le travail de tous.

    • Libres jugements 24/10/2019 / 18h09

      Bonjour Bernard,
      Vous soulevez la un autre problème et je vous ne pas adhérai à votre réflexion que je prends de la façon suivante : il faut former des gens peu importe leur niveau de scolarité et de connaissances aux besoins de l’industriel. c’est ce que veut absolument faire le gouvernement répondant en cela faisait du MEDEF… sauf que cela mène le plus souvent à des travaux répétitifs liés a des précarités d’embauches dans le temps, ni de possibilités d’évolutions.
      Pour notre part nous pensons comme vous l’avez signalé au départ, « que la dégradation de l’enseignement supérieur est en grande partie la cause des « dégradations » d’activités professionnelles actives.
      Il est bien beau de célébrer un nombre toujours plus important de personnes sortant des grandes écoles, des universités, ayant acquis des Masters, mais qui sont sans équivalences sans « rapport d’échelon », avec des universités US et anglaises.
      Fraternellement
      Michel

  2. jjbey 25/10/2019 / 7h40

    La multiplication des diplômes sanctionnant les études supérieures n’a rien arrangé pour les étudiants mais facilité l’intrusion du privé dans le circuit. Il faut ajouter la concurrence féroce des grandes écoles et universités ainsi selon le cursus accompli un même diplôme n’a pas la même valeur sur le marché du travail.

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