L’école et les Climatosceptiques !

Vive l’enseignement !

Tiens, revoilà les climatosceptiques ! Ça faisait longtemps…

Fin juin, constatant que, à l’école, hormis quelques notions éparpillées en géographie et en SVT, à partir de la classe de sixième, il n’existe aucun enseignement sérieux concernant le réchauffement climatique, le ministre Blanquer demande au Conseil supérieur des programmes (CSP) (une instance « indépendante » mais, en même temps, placée sous sa tutelle) de lui faire des propositions avant fin novembre. Pour «garantir la qualité scientifique » de ces propositions, il recommande au Conseil de « solliciter les meilleurs experts sur ces questions, qui exigent objectivité, rigueur et précision scientifique ».

Depuis la rentrée, le CSP s’est mis à auditionner une vingtaine d’experts, dont la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe numéro un du Giec. Et un invité surprise : le physicien François Gervais. Lequel va partout répétant depuis des années que l’alerte au réchauffement est pure mystification.

Valérie Masson-Delmotte n’en revient pas. Le climato-négationnisme, elle connaît. C’est elle qui fut à l’origine d’un appel de 400 scientifiques réclamant qu’un débat académique tranche sur le cas Claude Allègre, débat qui eut lieu en 2010 à l’Académie des sciences et conclut à l’inanité des thèses climatosceptiques. Elle demande confirmation au Conseil. Vous avez bien choisi d’auditionner François Gervais ? Bien sûr que oui, lui répond-on.

Interrogée par « Le Canard », Souâd Ayada, la présidente du CSP, l’assure : « La liste des personnalités auditionnées a été établie collégialement. » Si le Conseil a décidé d’auditionner ce climatosceptique convaincu, c’est qu’il « se doit d’écouter tous les représentants de ce débat », lequel s’annonce comme « un débat pluraliste ». Il était donc important d’inviter « des gens qui ne défendent pas une position unilatérale ». Et d’ajouter : « Je suis philosophe, et pour moi le scepticisme est une qualité intellectuelle. » D’ailleurs, « ce que conteste François Gervais, c’est l’urgence climatique, mais pas le réchauffement lui-même ».

Exact : tout comme Claude Allègre, Gervais explique qu’il y a bien réchauffement, certes, mais que l’homme n’y est pour rien et qu’il n’y peut donc pas grand-chose. Alors pourquoi se mobiliser bêtement ? « Je ne saurais me prononcer sur ce débat, conclut la présidente du CSP. Je ne suis pas à la tête d’une police intellectuelle » (sic).

Pour Valérie Masson-Delmotte, il existe une différence entre « débat pluraliste » et construction de programmes scolaires. Cette dernière devrait, selon elle, ne concerner que « ceux qui produisent des connaissances scientifiques ». Or François Gervais n’a publié que deux articles sur la question, en 2014 et en 2016, et ses thèses (notamment celle qui consiste à dire que l’évolution de la température est tout simplement pilotée par un cycle de soixante ans qu’on ne s’explique pas vraiment) ont fait l’objet de multiples réfutations.

Le « scepticisme » professé par François Gervais se retrouvera-t-il dans les programmes scolaires ? Ce serait distrayant…

  • Leçon numéro un : la Terre se réchauffe (mais, au fond, pas tant que ça).
  • Leçon numéro deux : plus il y a de CO2, plus la température augmente (mais c’est peut-être l’inverse).
  • Leçon numéro trois : il y a consensus scientifique sur le réchauffement (mais rien n’est moins sûr).
  • Leçon numéro quatre : il y a urgence (mais, en fait, pas vraiment)…

Professeur Canardeau. Le Canard enchaîné. 16/10/2019


4 réflexions sur “L’école et les Climatosceptiques !

  1. coquelicotetcompagnie 19/10/2019 / 17h28

    Comme pour Tchernobyl, Fukushima : ne pas affoler la stupide population…

  2. Pat 19/10/2019 / 18h55

    Un livre scolaire n’est pas parole d’évangile (ou alors il l’est…selon que vous penchiez pour l’inspiration ou non…) mais vu qu’on y trouve souvent des bourdes sans compter la péremption…Mais dans le doute…ne pas s’abstenir ! Après tout, la précaution s’impose et penser qu’on peut chacun à notre échelle participer à la bonne santé de notre planète n’est-il pas bien? Ce serait moins grave que de fermer les yeux au cas où… Un autre négationnisme par contre serait de ne pas rechercher à qui profite le mensonge si mensonge il y a, ou de payer grassement à la tâche des ignorants finalement.

    • Libres jugements 19/10/2019 / 19h20

      Qui croire ?
      Pour certains la terre est plate pour d’autres la terre est sous une vaste cloche et le ciel se termine là … et dieu créa le monde en 7 jours … je galéje et c’est pas bien, reste, qui certifiera que la terre ne sera plus vivable au train ou vont les « choses » climatiques alors qu’elle a connue depuis sa création – c’était quand déjà … – plein de bouleversement (dont certains peu enviables), qui nous assurera que le cataclysme est pour demain, enfin, disons après demain (juste le temps que je vieillisse un peu plus et disparaisse en « bonne forme » …
      Vouai, Vouai … mais de là à faire apprendre à nos gamins des conneries … ils feraient mieux de s’abstenir. NA !

  3. ciccolady 19/10/2019 / 20h37

    Informative post:)

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