Alors que les signes d’inquiétude se multiplient chez les Français quant à l’avenir de leur retraite, […]. Une réforme hautement explosive, notamment pour les seniors, mais pas que pour eux, est présentée par Macron et Delevoye.
Accompagné […] de Jean-Paul Delevoye, le chef de l’État a expliqué que « l’âge légal de départ « en dessous duquel il n’est pas possible de partir » (hors carrières longues) sera maintenu à 62 ans. Mais il y aura aussi « un âge, que dans le débat, on doit définir », qui donnera droit à une retraite complète, sans décote. [Ah, belle démagogie… c’est un leurre que d’affirmer que vous pouvez prendre votre retraite à partir de 62 ans – ce que la majorité des personnes retiendra de ce discours – et la réalité qui fait que vous n’êtes pas certains à 62 ans de toucher votre retraite en intégralité si vous n’avez pas le nombre de trimestres requis pour cela. MC ]
[…] … deux sénateurs, René Paul Savary ( Les Républicains) et Monique Lubin (Parti socialiste) viennent de brosser un tableau alarmant de la situation des seniors sur le marché du travail dans un rapport [dans lequel] le chômage de longue durée des personnes les plus âgées reste un point noir du marché du travail français.
Des réformes pour inciter à travailler plus longtemps
- La loi de 2003 a introduit notamment un système « incitatif » pour travailler au-delà de l’âge légal avec la surcote ou la décote qui permet de majorer ou minore une pension.
- La réforme de 2010, menée sous Nicolas Sarkozy, a mis en place un recul de l’âge de départ à la retraite de deux ans passant de 60 à 62 ans.
- Ces différentes mesures ont eu des répercussions sur l’âge de départ effectif des seniors à la retraites. « Alors qu’il était de 61 ans en 2005, l’âge effectif moyen de départ à la retraite est de 62,5 ans en 2017 pour l’ensemble des régimes. Ce niveau rejoint celui du début des années 1980 », expliquent les deux élus.
Dans le même temps, les différentes réformes ont également contribué à mettre fin à des dispositifs de préretraite et des exemptions de recherche d’emploi.
Un chômage de longue durée plus marqué pour les seniors
- En 2018, 37,8% des demandeurs d’emploi ayant plus de 50 ans étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus de deux ans contre 22,3% pour l’ensemble des inscrits.
- Ainsi, la proportion de personnes qui sortaient de Pôle emploi chez les plus de 50 ans était de seulement 1,6% contre 3,8% pour les 25-49 ans.
Plus de seniors dans le « halo du chômage »
La trajectoire des seniors sur le marché du travail est parfois marquée par de multiples obstacles, [dépôts de bilan d’entreprises, délocalisations, reconversions sans formation, restructurations, concentrations d’entreprises, etc.]. La perte d’un emploi peut les mener dans des situations très chaotiques « avec une exclusion de l’emploi souvent définitive ». […]
Des freins à l’emploi seniors « toujours pesants«
L’accès et le maintien dans l’emploi des catégories les plus âgées représentent parfois un calvaire. L’un des arguments avancés par les deux membres de la commission des affaires sociales au palais du Luxembourg est que les prétentions salariales seraient trop élevées, « en décalage avec ce que les employeurs sont disposés à proposer ». Outre la question du salaire, ils soulignent également le poids des représentations chez les recruteurs et les dirigeants à l’égard de cette catégorie d’actifs. […]
[…]
Une explosion de la durée moyenne des arrêts maladie chez les seniors
La durée des arrêts maladie augmente fortement avec l’âge. D’après les statistiques présentées dans le document parlementaire, la durée moyenne des arrêts maladie est de 75 jours chez les plus de 60 ans alors que la moyenne, toutes catégories confondues, est de 35 jours. Surtout, il y a un écart considérable (19 points) entre la catégorie de 55-59 ans et celle des plus de 60 ans (75%). Tous ces éléments ne devraient pas faciliter la tâche de l’exécutif qui tente de défendre sa réforme coûte que coûte face à une opinion […] hostile.
D’après un article de Grégoire Normand. La Tribune. Titre original : « Emploi des seniors : le rapport qui tire la sonnette d’alarme ». Source (extrait)
La situation est complexe, inciter à travailler plus longtemps c’est enlever du travail pour les jeunes sachant qu’il y a un réel souci qu’en au nombre décroissant d’entreprise en France…
Est-ce-que le résultat de cette nouvelle politique ne va mettre sur le bord du chemin une partie plus importante encore de français ? j’en ai peur 😦
Qu’en aux employeurs ils demandent beaucoup qu’en même, il veulent le beurre, l’argent du beurre et la crémière… Ayant le vécu de séniors et de jeunes, actuellement il faut avoir la compétence et être extrêmement rentable dans les deux cas… Chercher l’erreur !
Oui l’emploi des seniors est un vrai problème.
Peut-être faut il établir des quotas pour obliger les employeurs à conserver ou employer des seniors.
Mais il ne faut pas tout mélanger et croire qu’accroître la pression financière sur les actifs pour résoudre un problème de société est nécessairement la solution.
L’âge de départ à la retraite doit d’abord dépendre de la santé et de la capacité à travailler. Et il me paraît normal de bonifier le travail supplémentaire, tout comme de payer les heures supplémentaires. Il ne faut pas oublier que vivre plus longtemps implique de travailler plus longtemps sans cela c’est l’équilibre du système qui est remis en cause.
Bernard bonjour,
je ne peux que soutenir ce que dit « Fanfan la rêveuse », son commentaire tenant compte à la fois d’un vécu et frappé du bon sens.
En reprenant votre commentaire : « l’âge de départ à la retraite doit d’abord dépendre de la santé et de la capacité à travailler… » me fait bondir telle qu’écrit; j’espère que vous sous entendez en cela (mais comme ce n’est pas dit ouvertement) que l’âge du départ à la retraite doit dépendre de l’activité exercée … auquel cas nous en revenons au fait des 42 cas d’exceptions pour obtenir le droit à la retraite !
Quant à vivre plus longtemps Bernard, en êtes-vous si sûrs pour la génération débutant leur retraite, alors que l’accès aux soins, l’hospitalisation, la médecine générale sauf à de rares exceptions, bien que celle-ci ait fait effectivement de nombreux progrès (grâce aux aides et dons privés et non par la nation) mais toujours trop couteux pour les patients. A l’heure actuelle bon nombre de nos concitoyens s’interdisent de consulter tout simplement parce qu’ils en ont pas les moyens financiers, déjà qu’ils ont le souci de finir le mois …
Bien évidemment ces dernières réflexions n’engage que moi.
En toute amitié.
Michel
Les vieux au boulot et les jeunes au chômage voilà un moyen de gérer la main d’œuvre. Tu travailleras plus tard et tu arrêteras avant faute d’emploi et ainsi tu auras une retraite qui ne te permettra pas de vivre décemment.