La fusion des régions a entraîné un surcoût

Ou l’art d’empiler les frais sans résoudre les problèmes de société et en éloignant les administrés des décisions. De l’anti-démocratie qui « coûte » à la collectivité. MC

Pour la cour des comptes, les grandes régions créées par la réforme territoriale de 2016 ont généré davantage de dépenses que d’économies.

Les grandes régions n’ont pas produit d’économies. Elles ont même généré des dépenses. Des coûts supplémentaires de personnel, des indemnités en hausse pour les élus, des rationalisations d’investissements économiques inaboutis : dans son rapport annuel sur les Finances locales, la Cour des Comptes dresse un bilan en négatif de la fusion des régions décidée à l’Elysée en 2016 et qui a redessiné la carte de France (Treize régions au lieu des 22 créées dans les années 1960).

« Les résultats attendus ne sont pas là. Il y a des marges en matière d’organisation et de gestion » pointent les « inspecteurs » des Comptes publics.

Pas de réduction d’effectifs

Ils ont identifié les raisons de cette inflation.. Les rémunérations des personnels et les indemnités d’élus ont été alignées sur l’ancienne région la mieux disante. L’homogénéisation des systèmes informatiques a coûté très cher. Les frais de déplacement ont bondi. Les indemnités des élus ont mécaniquement augmenté puisqu’elles sont en partie indexées sur la population globale.

Dans certaines régions, des postes sont maintenus en doublon ou triplon comme dans les « anciennes » préfectures de région. D’autres ont réparti les directions sur plusieurs sites, ce qui génère beaucoup de déplacements. Pour la cour des Comptes, la solution pour compenser ces hausses de salaires et de frais, c’est de réduire les effectifs. Pour le moment, ce n’est pas le cas.

Certaines régions ont davantage augmenté leurs agents que d’autres en 2018 (voir carte).

 Dans le détail, seules trois régions ont réduit leurs dépenses générales de fonctionnement à périmètre constant par rapport à 2015 Auvergne-Rhône Alpes (-12,9%), Ile-de-France (-8,1%) et Hauts-de-France (-2,3%). Les quatre autres les ont augmentées.

L’aide aux entreprises bien gérée

Concernant les dépenses d’investissement, la Cour observe une différence notable entre les régions fusionnées, qui ont augmenté ces dépenses de 14,5% entre 2015 et 2018, et les régions non-fusionnées, qui les ont diminuées de 4,20/o sur la même période.

La Cour des Comptes adresse néanmoins un bon point aux régions sur la gestion des aides aux entreprises.

Les sages recommandent à l’État de « renforcer l’exercice effectif par les régions de leurs responsabilités en matière de développement économique ». En clair, de leur donner plus de moyens et de faire en sorte que cette compétence soit beaucoup moins, voire plus du tout partagée avec départements et intercommunalités.


Article non signé – Le Dauphiné Libéré. 25/09/2019


Dans le même temps ….

4 réflexions sur “La fusion des régions a entraîné un surcoût

  1. bernarddominik 27/09/2019 / 14h52

    Les métropoles ont aussi entraîné une augmentation des coûts. Ainsi la métropole Marseillaise a conservé les anciens conseils devenus « conseils de territoire ». La taxe métropolitaine sur les impôts fonciers a doublé, et celle sur la taxe d’habitation augmenté de 15%. Pourtant Gaudin avait dit et écrit qu’il n’augmenterait pas les impôts, mais nous savons tous ce que valent les promesses des politiciens. Mais en plus il y a eu une dégradation des services: les ordures ménagères et le tri sont ramassés plus rarement, aussi il faut pouvoir stocker. Plus personne ne sait quel PLU s’applique… Quant au département ils ont divisé par 2 le nombre de cantons, mais chaque canton a 2 élus, et les maires des chefs lieux de canton qui ont été supprimés reçoivent toujours la prime spéciale de maire de chef lieu de canton.
    Il ne faut pas se faire d’illusions, il n’est pas question pour les politiques de baisser leur enveloppe.

  2. fanfan la rêveuse 27/09/2019 / 18h11

    C’est hélas, le réaliste constat de ce qui devait être de grosses économies…
    Comme quoi nos têtes pensantes sont encore à côté…

    https://youtu.be/ZyADhlaED-g

    Pour info, nous avons ce système de panneaux avec l’agglo de Beauvais (60), à l’entrée et à la sortie de chaque villages qui en fait partie des panneaux ont été installé, une dépense bien inutile…

    Mais alors forte de ces constats plus qu’affligeants, comment font ils pour tenir leur budget personnel ? Et comment feraient ils pour vivre avec 1000e, voir moins par mois ?
    Et comment voulez-vous respecter les gens qui nous dirigent dans ces conditions ?
    🙁

    • Libres jugements 28/09/2019 / 12h09

      Le plus étonnant est quand même la crédulité des électeurs, mes concitoyens.
      En effet à chaque fois qu’est organisée une strate supplémentaire décisionnelle (à l’exemple des intercommunalités, des groupements de communes, groupement départementaux, réorganisation des régions…) est créer des équipes dirigeantes ne négligeant surtout pas de s’octroyer divers financements personnels. Avantages financiers qui viennent bien evidemment, viennent s’ajouter a leurs indemnités de mandats précédents (maire, président d’intercommunalité, de conseillers territoriaux, de conseillers régionaux et bien entendu demandant, le règlement de frais de délégations diverses). Aux résultats tout un monde d’élus professionnelles vivant sur le dos des administrés.

      Bonne journée
      Michel

      • fanfan la rêveuse 29/09/2019 / 10h37

        Hé oui… ce que nous avons dénoncé à la mairie en refusant, mais cela n’a pas d’incidence bien évidemment…

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