Le niveau des mers est déjà alarmant …

La mer monte, pas l’engagement des États

Alors que le rapport du Giec publié aujourd’hui devrait confirmer que la hausse du niveau des océans conduira à des vagues de déplacements massives, beaucoup espéraient que les États réunis à New York réagiraient. Les principaux pollueurs ne l’ont pas fait.

Ce devrait être un élément majeur du rapport spécial que publie aujourd’hui le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec). La hausse du niveau des mers pourrait, d’ici à la fin de ce siècle, conduire à des déplacements gigantesques. Selon le rapport, dont l’Agence France Presse (AFP) avait pu compulser un extrait fin août, même en parvenant à limiter la hausse du réchauffement global à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, 280 millions d’habitants des zones côtières devront migrer devant l’avancée des eaux.

La donnée pourrait sensiblement varier dans le rapport final mais restera d’ordre tout aussi colossal. Nous sommes au commencement d’une « course-poursuite » face à la montée des mers, avertissait, toujours fin août, Ben Strauss, président-directeur de Climate Central, un institut de recherche basé aux États-Unis.

« Il y a dix ans, les modèles sur l’Antarctique ne prévoyaient pas de perte importante de glace pendant ce siècle. Aujourd’hui, tous montrent qu’elles sont importantes », souligne quant à lui Anders Levermann, expert de l’Antarctique au Potsdam Institute of Climate, interrogé par l’AFP. « La calotte du continent a perdu 150 millions de tonnes de glace chaque année depuis 2015, quasiment la totalité en Antarctique occidental. Et ça s’accélère. »

Plusieurs experts, il y a quelques semaines, plaidaient pour que les pays réunis ce lundi 23 septembre à New York prennent leurs responsabilités en conséquence.

On en est encore loin. Convoqué par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, le sommet visait à relancer une dynamique internationale que l’on sait insuffisante en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Las, au final, « aucun, ou presque, des principaux pollueurs n’a renforcé ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (GES) », relève Armelle Le Comte, responsable de plaidoyer climat et énergie d’Oxfam France. Les États-Unis et le Brésil ont séché le rendez-vous. Le Japon, l’Australie ou encore la Chine et le Canada se sont tus.

Passer à l’acte : la France a dépassé de 4,5 % son budget carbone en 2018

Le retour de sommet offre un poil plus d’optimisme côté européen. L’Allemagne et la France, entre autres, soutiennent désormais la proposition d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, de rehausser l’engagement de l’Union. En 2015, cette dernière avait promis de baisser ses émissions de GES de 40 % d’ici à 2030. Il s’agirait à présent de porter ce taux à 55 %.

Reste que, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C et éviter ainsi de très graves impacts humains, l’Union européenne devrait réduire de 65 % ses émissions d’ici à 2030, rappelle Réseau Action Climat (RAC) dans un communiqué. La France, quant à elle, est attendue sur son passage à l’acte. Si sa prise de position nouvelle témoigne d’une évolution positive, toutes les organisations le rappellent : en 2018, le pays a dépassé de 4,5 % son budget carbone.

« Au final, seuls les États les moins responsables du changement climatique se sont engagés à renforcer leurs efforts », conclut Armelle Le Compte. Pays en voie de développement et petits États insulaires, ils sont une soixantaine à l’avoir fait. « Avec cette limite que, à eux tous, ils ne valent que pour 7 % des émissions de GES mondiales », souligne la responsable d’Oxfam.

L’axe des financements, enfin, ouvre quelques fenêtres. Dans la foulée de la France et de l’Angleterre, la Suède, le Danemark ou encore la Corée ont annoncé le doublement de leur contribution au Fonds vert pour le climat, tandis que la Slovaquie s’est engagée à y apporter sa toute première contribution. L’ensemble devrait s’élever autour de 7 milliards de dollars. Une goutte d’espoir dans un océan de besoins.


Marie-Noëlle Bertrand. Source


Une réflexion sur “Le niveau des mers est déjà alarmant …

  1. fanfan la rêveuse 27/09/2019 / 7h44

    Bonjour Michel,
    Je suis très agacée !
    Nous sommes dirigés par des têtes bien pensantes mais j’ai le sentiment que leurs pensées est totalement idiotes…
    Comment voulez-vous que la taxe carbone soit efficace en France. Elle est donnée à chacun sans vraiment la quantifier. Pire encore, lorsqu’un en a trop, elle est revendu à celui qui en a pas assez… Une vraie fumisterie cette histoire…

    https://youtu.be/SP5MYeBdxiE

    Ne croyez vous pas qu’il aurait été plus utile de mettre en oeuvre des travaux afin que nos industries, nos transports soient propres ? ! En, par exemple, allégeant les impôts de ceux qui font des efforts en la matière. Bien que cela est de l’ordre de la citoyenneté et de la survie de tous !
    Que l’Homme est stupide…
    Bonne journée Michel !

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