Les avocats en grève, non sans raison valable !

Les avocats se mettent en grève et manifestent à Paris, à l’appel du Conseil national des barreaux (CNB).

Dans leur ligne de mire, la disparition programmée de leur régime spécial, dans le cadre de la réforme des retraites.

Jusque-là, c’est la Caisse nationale des barreaux français (CNBF) qui gère les cotisations de la profession et les redistribue selon le principe de la retraite par répartition.

Si la réforme est adoptée, le taux de cotisation des avocats passera de 14 % à 28 %, le même que celui les salariés, mais sans la part payée par les employeurs. [Déjà que, d’avoir recours à un avocat n’est pas « donné » … MC ]

Cette hausse des frais risque de fragiliser les jeunes et les cabinets les moins rentables de province, quitte à mettre en péril l’accès à une justice de proximité.

Autre inquiétude, l’État semble vouloir mettre la main sur le pactole de 2 milliards que le CNBF a réussi à constituer grâce à une bonne gestion et à une pyramide d’âge très favorable (un retraité pour plus de quatre cotisants).


Camille Bauer. L’Humanité. Titre original : « Social Les avocats en grève contre la disparition de leur caisse de retraite ». Source 


6 réflexions sur “Les avocats en grève, non sans raison valable !

  1. fanfan la rêveuse 17/09/2019 / 7h40

    La leçon a en tiré, c’est qu’il faut relancer le travail en France afin de remettre en équilibre le régime de retraite, tout simplement !

    • Libres jugements 17/09/2019 / 10h22

      Combien vous avez raison Françoise.
      La relance d’une activité industrielle française doit être une priorité pour le gouvernement.
      Vous souhaitant une bonne journée
      cordialement
      Michel

  2. bernarddominik 17/09/2019 / 8h02

    Il y a actuellement 4 avocats actifs pour 1 retraité, celà reflète la complexité croissante du droit français et européen. Mais celà ne va pas durer, un jour tous ces avocats vont partir à la retraite, et le rapport actifs/retraités va changer. D’autant plus que le droit, qui avait échappé à toute informatisation, commence à entrer dans les processus d’IA. Et alors qui paiera? Ce sera comme pour tous les régimes spéciaux déficitaires (SNCF RATP EDF …) le régime général qui sera mis à contribution au nom de la solidarité. Pourtant la solution est simple: permettre de moins cotiser, ce qui donnera moins de points, et donc moins de retraite. Quant à la cagnotte, elle peut être transformée en points distribués aux avocats qui y ont participé. La réforme des retraites consiste à faire ce qui aurait dû l’être en 1945, mais la sale habitude française de créer des privilèges, plutôt que des règles tenant compte de la réalité, a créé cette multitude de systèmes tenus à bout de bras par des mécanismes de compensation discutables. Et évidemment ceux qui sont les gagnants ne veulent pas revoir leurs privilèges. L’idée de l’égalité des droits pour une même cotisation est la plus saine car la moins contestable. Il faut arrêter de dire « on veut l’égalité mais que quand ça nous arrange ».

    • Libres jugements 17/09/2019 / 10h17

      Bonjour Bernard
      Je suis outré par vos propos concernant les retraites et le projet de retraite.

      Je suis en accord avec les propos suivant … qui méritent qu’on s’y attarde … a moins d’être dans un systématisme aveugle

      « Ils viennent nous piquer nos réserves »

      Dans toutes les bouches, la même inquiétude : celle de « donner la gestion de notre caisse de retraite à un Etat qui n’a jamais su gérer le financement des retraites », explique Grégoire Aplincourt, président du Syndicat des pilotes d’Air France. Dans le cortège, les manifestants brandissent des pancartes qui comparent le gouvernement à la cigale de la fable de Jean de La Fontaine.

      « Au lieu de faire comme nous pour redresser le régime général, ils viennent nous piquer nos réserves », s’agace Aurore Boyard, qui tient une pancarte « une retraite, pas la traite » en main et compare la réforme à une « spoliation de biens privés », la réserve de la caisse des avocats s’élevant à plus de 2 milliards d’euros. L’intégration des régimes indépendants, à l’équilibre, dans un régime universel permettrait donc à l’Etat de récupérer plusieurs milliards. Une perspective qui ulcère celles et ceux qui ont cotisé à ces caisses indépendantes.

      Source Le Monde : https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/16/reforme-des-retraites-les-professions-liberales-denoncent-un-etat-cigale-qui-spolie-les-fourmis_5511172_823448.html

  3. bernarddominik 17/09/2019 / 14h04

    Pendant des années le régime général était créditeur. Ces fonds ont servi pour les régimes déficitaires. Vous êtes scandalisé par quoi? Que seul les salariés doivent être solidaires des autres régimes? Ou qu’il est normal que eux, les avocats, ne soient solidaires de personne? Que lorsque viendra l’inévitable renversement du rapport actifs/retraités ce sera aux salariés de payer pour les avocats ou que leurs retraites devront être amputées? Vous raisonnez comme s’il suffit d’imprimer des billets de banque pour résoudre les problèmes. C’est facile de ne pas réfléchir au futur, mais ne rien anticiper est irresponsable. La vrai bataille est sur la valeur des points de cotisation et pension. Le reste c’est combattre contre l’égalité et pour les privilèges, ne vous trompez pas d’époque, nos enfants sont contre les privilèges, tous les privilèges.

  4. jjbey 17/09/2019 / 19h38

    Il n’y a aucun privilège dans aucun régime particulier ceux-ci reversant au régime général les cotisations que celui-ci aurait prélevées et chacun des régimes appelle des cotisations à des taux qui leur sont propres et qu’ils décident eux-mêmes. Cela s’appelle la liberté. Demain pour avoir la même chose il faudra avoir recours à l’assurance privée c’est ce que veut le pouvoir actuel? Les banques vont pouvoir absorber ce marché rendu juteux par l’indigence des retraites futures du système par points.
    Les privilèges d’aujourd’hui c’est que tous les revenus ne sont pas soumis à cotisation sociale, les actionnaires tiennent bon avec leurs copains au pouvoir. Demain encore plus heureux avec le prix du point décidé par qui?
    La cotisation universelle sur tous les revenus dans un régime unique géré par les cotisants eux-mêmes, voilà le système qui permet de couvrir 100% des dépenses engagées par les assurés et une retraite à 75% des revenus moyens des dix dernières années de cotisation avec un minimum qui ne saurait être inférieur à 75% du SMIC. Tout le reste n’est que bavardage visant à détourner une réalité: Ce que l’on pouvait faire en 1947 dans un pays en ruine on peut le faire aujourd’hui sauf à accepter que l’augmentation de productivité, donc de richesses produites, se transforme uniquement en profits supplémentaires.

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