C’est ainsi qu’en tapant du poing Boris Johnson a éructé qu’il ferait, avec ou sans « deal », sortir l’Angleterre de l’UE avant le 31 octobre. […]
Ce « coûte que coûte » n’en finit pas de coûter, pas seulement à la livre sterling, dont, le ralentissement économique aidant, le cours depuis le référendum de 2016 sur le Brexit a déjà dévissé de pas loin de 20 %. Et que les dernières annonces du Premier ministre anglais n’ont évidemment pas requinquée.
Ce jusqu’au-boutisme tonitrué, estiment ses adversaires et plus d’un élu de son propre parti, coûte aussi à la démocratie, avec laquelle l’autoritariste énervé prend quelques glissantes libertés.
L’annonce de sa décision de suspendre dès le 9 septembre la session parlementaire jusqu’au 14 octobre avait déjà, même si l’usage constitutionnel l’y autorise, été jugée pour le moins cavalière. Il s’agit pour lui de ne pas laisser le temps à ses adversaires de concocter une riposte législative destinée à l’empêcher de sortir en force avant le 31.
Cette mauvaise manière lui vaut de se faire traiter de « dictateur » auteur d’un «coup d’État» et d’autres noms plus grossiers.
Mais voilà qu’il en rajoute.
Il a ainsi prévenu les « traîtres » et les « collabos » de son camp qui oseront voter quand même un texte l’obligeant à renégocier un nouveau délai avec Bruxelles qu’ils seront illico virés du parti et ne pourront plus se prévaloir de l’étiquette « tory » aux prochaines législatives. […]
Sur le même mode emprunté à son mentor Trump, Boris la Menace avait déjà laissé entendre à Bruxelles qu’en cas de « no deal » il pourrait oublier de régler la facture du divorce.
« Coûte que coûte », mais sans en payer le prix. Qu’il bluffe ou pas, c’est, on l’aura compris, le coup à la fois simpliste et compliqué que Johnson entend jouer avec son chantage à plusieurs étages.
Il a pour lui l’arme de son imprévisibilité. Et aussi les sondages, qui le donnent, avec les conservateurs, loin devant les travaillistes de Jeremy Corbyn et le Parti du Brexit de l’extrême-droitier Nigel Farage, mais le coup reste risqué.
Pour lui, bien sûr, […] mais aussi et surtout pour l’Angleterre, qui, même si elle pense n’avoir rien à gagner d’une sortie négociée avec un délai supplémentaire, a nettement plus à perdre avec un « no deal » imposé. […]
Erik Emptaz. Le Canard Enchaîné. (Extrait) 04/09/2019
Les abrutis qui gouvernent le monde ont été élus.
Du Brésil à la Grande Bretagne en passant par les USA ce ne sont que les serviteurs du grand capital qui impose sa loi, celle du profit et tant pis pour l’immense majorité qui en subira les conséquences.