L’eau, un enjeu de transparence

Le rapport de la Banque mondiale sur la qualité de l’eau, publié mardi, produit un véritable choc …

… la plus grande part de l’Union européenne et presque tout le territoire français apparaissent en zone rouge.

C’est-à-dire qu’on y est exposé à des risques sanitaires en raison de la présence de substances nocives dans les ressources en eau. Il ne s’agit pas de paniquer. Les pays du Nord ont les moyens financiers nécessaires pour épurer. Mais cela montre qu’au chapitre de la qualité de l’eau, toute la planète est en danger, les pays riches comme les pays pauvres.

La Banque mondiale n’est pas une institution qui prône le retour à la bougie. Ses raisonnements sont économiques. Or, en analysant la qualité de l’eau, elle constate que « les fortes incitations à utiliser les fertilisants causent autant de dégâts à la santé, sinon plus, que les bénéfices apportés à l’agriculture ».

L’institution internationale va jusqu’à formuler ce constat : « Quand la qualité de l’eau est vraiment mauvaise, la croissance du PIB dans les régions situées en aval décline en moyenne de 30 %. »

On se trouve donc en présence d’un modèle de développement qui produit sa propre destruction.


Guillaume Goubert. La Croix. Source (extrait)


Micro-plastiques, nitrate : la Banque mondiale enquête sur la pollution invisible des eaux

L’utilisation d’engrais et les changements climatiques sont source de dégradation de la qualité des eaux, estime un rapport publié par la Banque mondiale. Dans les régions les plus touchées, les répercussions sur la santé et l’agriculture freinent le développement économique.

Les fertilisants azotés, première source de pollution des eaux

Le rapport pointe l’utilisation massive d’engrais azotés comme la principale source de pollution des eaux dans le monde. Et cela concerne aussi bien les pays riches que les pays pauvres. L’azote s’infiltre dans le sol et rejoint les rivières, se transformant en nitrate. Et sa consommation est source de problèmes de santé chez les jeunes enfants.

« Le ruissellement et le déversement dans l’eau de chaque kilogramme d’engrais azoté supplémentaire par hectare sont susceptibles de relever dans une proportion pouvant aller jusqu’à 19 % le niveau de retard de croissance chez les enfants et de réduire de 2 % leurs revenus à l’âge adulte en comparaison des enfants non exposés à ces produits », calcule la Banque mondiale.

Elle arrive à cette estimation à partir de l’étude d’un grand nombre de relevés provenant de stations de contrôle. La Banque mondiale affirme avoir créé la plus grande banque de données du monde sur la qualité de l’eau.

Le sel et les micro-plastiques de plus en plus présents

Le rapport cite également l’accroissement de la salinité de l’eau comme une cause de diminution des rendements agricoles. Cela provient des changements climatiques, qui rendent les zones côtières plus fragiles, avec la montée du niveau des mers. « La quantité de nourriture que l’humanité perd chaque année à cause des eaux salées permettrait de nourrir 170 millions de personnes », estime la Banque mondiale.

Enfin, le rapport relève aussi la présence de micro-plastiques dans 80 % des sources naturelles, 81 % des eaux du robinet municipales et dans 93 % des eaux embouteillées. Or il reste encore impossible de déterminer le seuil à partir duquel ces polluants sont inquiétants pour la santé, faute d’études suffisantes. La Banque mondiale rappelle que plus de 80 % des eaux usées dans le monde sont déversées dans l’environnement sans être traitées.


Alain Guillemoles. La Croix. Source (Extrait)


2 réflexions sur “L’eau, un enjeu de transparence

  1. bernarddominik 23/08/2019 / 15:25

    Si déjà on séparait l’eau potable et l’eau pour les autres usages, ce serait un grand progrès. J’ai demandé au président de la région Provence, Muselier, de dire si la région allait s’investir, sa réponse a été que « c’était une bonne idée » mais rien, absolument rien n’a été fait par la région pour appréhender le problème de l’eau.
    En fait ce qui caractérise nos dirigeants c’est l’inertie et en sous main favoriser les profits des industriels de l’eau en ne faisant rien qui pourrait les obliger à investir.

  2. jjbey 23/08/2019 / 15:34

    La pollution est le fléau de l’humanité mais la course au profit est plus rapide que ceux qui veulent protéger la nature. La banque mondiale, si elle change de camp, va-t-elle couper les vivres aux pollueurs? J’attends pour voir……………

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