Un sujet ouvrant la polémique !

Comment croire que, dans notre pays, des actes chirurgicaux et des traitements hormonaux irréversibles soient pratiqués sur des enfants, en l’absence de toute nécessité médicale et sans leur consentement ? C’est pourtant ainsi que sont traitées les personnes intersexuées.

Celles-ci naissent avec des variations de leurs caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux caractéristiques typiques des hommes et des femmes. Ces variations sont naturelles et le développement de ces enfants demeure satisfaisant et sain.

Pourtant, notre société accepte que des actes invasifs et définitifs soient réalisés sur leur corps, souvent dans la petite enfance, ainsi que des traitements hormonaux tout au long de leur existence. Le but de ces traitements est simple : assigner ces corps à des idéaux types d’hommes et de femmes, dans une sorte de fiction médicale qui voudrait que la conformité anatomique soit nécessaire à l’éducation dans une catégorie ou dans l’autre. […]

Mutilations

Ces actes peuvent être considérés comme des mutilations ainsi que l’a par exemple reconnu la Commission nationale consultative des droits de l’homme. En raison de leur jeune âge, ils n’y consentent pas et subissent donc des ablations et modifications de leurs organes sexuels, de leurs gonades et l’arrêt de toute faculté reproductive, des traitements hormonaux qui accélèrent et figent leur croissance, etc.

Leur corps amoncelle les cicatrices, et toute fonction basique telle que boire, uriner ou développer une sexualité devient impossible ou entraîne une souffrance intolérable. Les conséquences délétères de ces interventions dépassent très largement celles de leur absence de réalisation, d’un point de vue médical, psychoaffectif ou social. Pour ces raisons, différentes organisations internationales de référence ont précisé que ces interventions revêtaient un caractère illégal.

Telle est la position de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture, du Conseil de l’Europe ou encore, en France, du Conseil d’État qui, dans son Étude préparatoire sur les lois bioéthiques écrit que « la finalité thérapeutique des traitements en cause ne peut être reconnue indépendamment de l’expression de la volonté de l’intéressé ». […]


Collectif. Le Monde. Titre original : « Ces actes ne guérissent pas et peuvent être considérés comme des mutilations ». Source (Extrait)


3 réflexions sur “Un sujet ouvrant la polémique !

  1. bernarddominik 08/07/2019 / 16h18

    Incroyable, une honte. Je suis choqué qu’on puisse faire un choix qui entraîne mutilations, souffrances, alors que l’enfant n’est pas en capacité de choisir

  2. jjbey 08/07/2019 / 21h07

    HORRIBLE, c’est ce mot qui vient à l’esprit.
    Si ces enfants étaient très bien comme ça, ça ne vient pas à l’esprit de ces tortionnaires ?

  3. Libres jugements 09/07/2019 / 9h30

    Bonjour à toutes et tous,

    Dans cette affaire, le cultuel joug un rôle très important.Il y va de l’impossibilité à transformer le corps jusqu’à interdire l’euthanasie et dans le cas qui nous occupe dans cet article de « ranger » en catégorie bien distincte les femmes des hommes. À aucun moment surtout lorsque les décisions sont prises, ou plus exactement suggérer à la fois par la déontologie médicale et par la bienséance morale par un corps médical souvent plus soucieux d’effectuer une intervention rétribuée plutôt que d’expliquer aux parents de jeunes enfants hélas « mal formé » selon les critères de la nature qu’il faudrait mieux attendre l’avis de l’enfant devenu adolescent plutôt que de le mutiler dans un sens ou l’autre qui ne correspondrait pas à ces critères personnels et moraux de vie. Dans ces conditions faut-il condamner les parents, si oui alors combien de parents obligent à prendre une religion à des enfants en très bas âge, les contraignants dans un moule moral et peut-être les obligeants à l’âge où la raison permet la réflexion de se libérer de ce carcan ou d’en prendre un autre selon leur choix de vie.

    L’enfant a des droits d’exprimer des volontés sur son enfance, son adolescence, qui doivent être respectées par son entourage parental ou indirect, dans la mesure où l’enfant-l’ado reste dans une légalité juridique et respectent toutes civilités jusqu’à ce qu’il soit en mesure de prendre à l’âge des responsabilités d’adultes, ces décisions personnelles.

    Nous avons eu à bien connaître connaître au moins 2 cas importants de malformation d’enfants parmi nos amis, qui eurent pour l’un plusieurs opérations chirurgicales et l’obligation de suivi médicamenteuse et d’analyses régulières, aujourd’hui adulte il garde des séquelles psychologiques, pour l’autre Dont les malformations ont été détectées tardivement suite à un suivi médical défaillant d’un médecin généraliste mais aussi d’une absence de volonté de voir la réalité par la famille, c’est retrouvé à l’âge adulte sexuellement devant de graves problèmes psychologiques obligeants depuis presque 20 ans maintenant à un suivi médical très spécifique et dur lui interdisant de facto toute relation sexuelle.

    C’est pourquoi lorsque nous avons trouvé cet article, tout comme celui il y a quelques mois sur la possibilité d’avoir une fin de vie désigne nous avons volontairement posté ses articles n’ont pas à titre de polémique mais au titre de l’information ayant vu combien de personnes se sont retrouvées seules à prendre des décisions alors qu’ils n’étaient pas un cas (malheureusement) un cas unique.
    En toute sympathie
    Michel

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