La fusion ratée de Renault avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) n’a pas encore révélé toutes ses surprises.
Dernière en date : Ardea Partners, la banque conseil anglo-américaine chargée de défendre les intérêts de la firme au losange face à FCA, est dirigée par deux responsables du groupe italo-américain ! « Nous n’en sommes pas revenus, indique un conseiller du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, quand nous avons appris cela, le 4 juin. C’est-à-dire huit jours après l’annonce officielle de l’accord. »
Ainsi Glenn Earle, patron d’Ardea Europe (chargée de la fusion) siège-t-il, depuis 2014, au conseil d’administration de FCA. Aujourd’hui, il préside son comité d’audit, notamment chargé d’évaluer la valeur des sociétés qui, à l’instar de Renault, veulent fusionner avec Fiat Chrysler. Impartialité assurée !
James Del Favero, fondateur de la banque, est, lui, « un conseiller de longue date de Fiat Chrysler », note l’agence Bloomberg dans une biographie consacrée à cet homme peu médiatique. Il est aussi conseiller de la famille Agnelli, actionnaire principal de FCA.
Expert en fusion
Pour tout arranger, les dirigeants d’Ardea ont tous occupé, durant de nombreuses années, des postes de responsabilité au sein de la banque d’affaires US Goldman Sachs (laquelle est la banque conseil de FCA). Bref, on est en famille, et les intérêts de Renault sont sécurisés !
Interrogées par « Le Canard » sur le risque de conflit d’intérêts, les filiales londonienne et new-yorkaise d’Ardea n’ont pas jugé utile de répondre.
Les dirigeants de Renault, eux, ignoraient-ils que la banque chargée de défendre les intérêts de leur boîte face à Fiat Chrysler se trouvait en fait entre les mains de FCA ? Difficile à croire puisque, dans ce genre d’opération, l’ensemble des intervenants doivent certifier par écrit qu’ils n’ont aucun conflit d’intérêts avec les parties en cause.
Nul responsable de Renault n’était disponible pour répondre à cette question gênante…
Seule certitude, ajoutant encore au cocasse de la situation : en 2017, Ardea avait été chargé par Ghosn de travailler à une autre fusion : celle (ratée, également) de Renault avec Nissan.
Que Renault ne change surtout pas de banque : celle-ci lui porte trop chance !
Hervé Martin Le Canard Enchaîné. 26/06/2019
Les coquins, j’allais dire requins, ne se mangent pas entre eux et dès lors qu’il s’agit de piller ils savent se concerter et organiser leurs coups.
A qui profite le crime?
Pas aux ouvriers qui produisent les richesses, ni aux petits actionnaires, les gros se réservant la part la plus juteuse.
Jamais rassasiés ces monstres……