Drôle d’assemblage, l’assemblée européenne.

Les élections européennes du 26 mai 2019 sont achevées après quatre jours de vote à travers l’Union. Populistes, conservateurs, libéraux, écologistes : quel rapport de force au Parlement européen pour les cinq ans à venir ? 

00 h 26 – FRANCE : Pour la presse étrangère, cela montre l’échec personnel du chef d’État.

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00 h 18 – FINLANDE, ALLEMAGNE, IRLANDE : Le score des partis écologistes à l’échelle européenne est historiquement haut.  Les projections publiées, entre autres, sur le site du Parlement européen et sur celui de Politico annoncent entre 14 et 18 sièges supplémentaires pour les Verts au Parlement.

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00 h 08 – BELGIQUE : Les nationalistes flamands, grands vainqueurs.

Rendus publics à 23 heures, les résultats ressemblent à ceux des élections fédérales qui ont également eu lieu ce dimanche 26 mai. Selon les premiers résultats, la NV-A, les nationalistes flamands de Bart De Wever, arrivent en tête avec 14,4 % mais enregistrent un recul de plus 2 %, rapporte le journal flamand De Morgen. À la surprise générale, avec 12,2 % des voix, le deuxième parti du royaume est désormais l’extrême droite flamande et séparatiste du Vlaams Belang.

Au sein du Parlement européen, ce parti est notamment allié au Rassemblement national de Marine Le Pen. Il avait pourtant été pratiquement rayé de la carte ces dernières années face à la concurrence des nationalistes flamands de la N-VA, jugés plus modérés. La droite libérale flamande arrive en troisième position, avec 10,2 %. Les socialistes francophones sont à la quatrième place, suivis par les chrétiens-démocrates flamands du CD&V. En progression, les écologistes flamands de Groen obtiennent 7,9 %, les écologistes francophones d’Ecolo 7,1%. Et parmi les grandes sanctionnées de ce scrutin, on trouve la droite MR du Premier ministre sortant Charles Michel, avec seulement 7 % des voix.

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00 h 04 – GRÈCE : Après son revers, le Premier ministre annonce des élections anticipées

En commentant les résultats le sanctionnant (9 points de retard face aux conservateurs de Nouvelle Démocratie), le Premier ministre Alexis Tsipras a affirmé “qu’il y avait deux routes : celle de son projet pour la Grèce avec un retour à la normale de l’économie et celle de l’austérité avec ce que veut imposer l’opposition conservatrice”, rapporte le site d’information in.gr. Avant d’ajouter qu’il “ne comptait pas baisser les bras”.

Après le second tour des élections locales le 2 juin, je demanderai au président de la République la tenue d’élections nationales anticipées.” D’après le site d’information, la date du 30 juin serait la plus probable.

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00:02 – RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : Échec du Parti social-démocrate

Si la victoire du mouvement populiste ANO du Premier ministre Andrej Babis était attendue, la surprise vient plutôt de l’échec du Parti social-démocrate, son partenaire de coalition au sein du gouvernement. La principale formation de gauche en République tchèque a échoué à dépasser la limite des 5 % et ne sera pas représentée au Parlement européen, comme le titre le site de la Télévision tchèque. “C’est un coup dur, a réagi son leader, Jan Hamacek. Nous n’avons pas su mobiliser les électeurs.” Bien que faible (28,72 %), la participation a été supérieure de 10 points à celle de 2014.    

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23h59 – ESTONIE :  Place à l’opposition.

Deux partis d’opposition remportent le scrutin européen : le Parti de la réforme, libéral, arrivé premier lors des législatives de mars 2019, et le Parti social-démocrate, mené par l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Marina Kaljurand, qui domine largement tous ses concurrents. La concurrence est rude pour qui vient après, relève le quotidien Postimees. Ekre, le parti conservateur, très nationaliste et eurosceptique, qui avait presque triplé son nombre de sièges au Parlement estonien, n’obtient qu’un seul siège d’eurodéputé.

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23 h 50 ROYAUMEUNI : Aucune estimation publiée, on dépouille tard dans la nuit

Dans le pays-où-les-élections-ne-devaient-pas-avoir lieu, on s’était imposé une rigueur absolue.

Seul l’agrégateur de sondages Britain Elects s’est hasardé à publier une projection (à prendre avec des pincettes). À l’en croire, le Brexit Party écraserait sans surprise la concurrence. La formation créée en février par Nigel Farage pour disputer le scrutin européen remporterait 24 sièges (soit un de plus que Ukip lors des élections de 2014). Punis pour leurs ambiguïtés sur la sortie de l’Union européenne, les travaillistes s’établiraient à 14 sièges tandis que les conservateurs de Theresa May s’écrouleraient à 10 (contre 19 actuellement). À noter que, dans le bloc anti-Brexit, les Verts et les Libéraux-démocrates obtiendraient respectivement 15 et 4 sièges.

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23 h 32 – LUXEMBOURG : Victoire du Parti démocratique

Au Luxembourg, les “premiers résultats officieux” publiés par le quotidien Luxemburger Wort font état d’une victoire du Parti démocratique (DP) de centre droit – mené par le Premier ministre Xavier Bettel. Les chrétiens-démocrates du CSV chutent lourdement (21,1 %), accusant une baisse de 16 points par rapport à 2014. Ils se feraient même devancer par le DP (21,44%), chacun obtenant deux sièges. Les Verts du Déi Gréng conserveraient leur siège à Strasbourg, améliorant leur score : 18,9 % (+4 points). Le parti ouvrier (LSDA) récupère quant à lui le dernier des six sièges.

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23 h 21 – ITALIE : La Ligue de Salvini en tête, le Parti démocrate devant le 5 Étoiles

Selon les premiers sondages de sortie d’urnes parus à 23 heures sur le site de La Repubblica, la Ligue de Matteo Salvini serait de loin le premier parti italien (avec un pourcentage de voix estimé entre 27 et 31 %). En seconde place, le Parti démocrate (centre gauche) progresse par rapport aux élections de mars 2018 et dépasse la barre des 20 % (estimation entre 21 et 25 %). Le 5 Étoiles semble le grand perdant de cette soirée électorale (estimation entre 18,5 et 22,5 %). Lors des élections générales de 2018, le parti de Luigi Di Maio était le premier d’Italie avec 32 % des suffrages.

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22 h 53 – ROUMANIE : désaveu pour le Parti social-démocrate

Les Roumains étaient appelés à se rendre dans l’isoloir pour deux raisons ce 26 mai, les législatives européennes et un référendum sur la réforme de la justice convoqué par le président Klaus Iohannis. Si, avec plus de 41 % de participation, le référendum a largement dépassé le quorum de 30 % nécessaire pour être validé, les européennes ont davantage mobilisé l’électorat, avec, à 21 heures, 48,9 %  de participation. Pour le quotidien Adevarul, les européennes sont d’ores et déjà un désaveu pour le Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir qui, “avec 25,8 % des voix selon les sondages de sortie des urnes, accuse un recul de 20 points par rapport au scrutin [législatif] de 2016”. Le PSD est désormais “au coude à coude avec le Parti national-libéral”.

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22 h 43 – SUÈDE : l’extrême droite en nette progression

Selon les premiers sondages de sortie des urnes, les sociaux-démocrates virent en tête et obtiendraient autour de 25 % des votes – environ 1 point de plus qu’en 2014, note le quotidien suédois Svenska Dagbladet. Le parti libéral-conservateur, qui récolterait autour de 17 ou 18 % des voix, est en deuxième position. La troisième force, et la sensation de la soirée, est constituée par l’extrême droite des Démocrates de Suède, qui obtiendraient autour de 17 %, gagnant 7 points depuis le dernier scrutin.

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22 h 39 – RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : Huit partis enverraient des députés au Parlement

Sans surprise, tant il était favori, c’est le mouvement populiste ANO (centre droit) qui arrive en tête en République tchèque, selon une première estimation mise en ligne sur Aktualne.cz. Avec 20 %, la formation du Premier ministre Andrej Babis réalise toutefois un score inférieur aux attentes, qui ne lui permettrait d’obtenir que six sièges. Derrière, les Pirates seraient deuxièmes avec 15 %, résultat qui confirme leur montée en puissance observée ces dernières années. Au total, ce sont huit partis de toutes tendances qui se partageraient les 21 sièges dont dispose la République tchèque au Parlement européen.

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22 h 30 – BULGARIE : Le Premier ministre conforté en dépit des scandales

Les récentes affaires de corruption et de conflits d’intérêts révélées par la presse n’auront pas eu raison de la popularité du Premier ministre Boïko Borissov dont le parti, Gerb, remporte le scrutin européen en devançant de presque 10 points ses principaux concurrents du Parti socialiste (BSP, ex-communiste). Selon les premières estimations, le Gerb obtiendrait 32,7 % des voix contre 23,2 % pour le BSP. Les journaux bulgares notent un taux de participation “faible”, mais sans donner plus de précisions.

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22 h 22 HONGRIE : Victoire écrasante pour le parti de Viktor Orbán

“Défaite historique de l’opposition”, commente le quotidien progouvernemental Magyar Nemzet publiant une première projection fondée sur 88 % des suffrages dépouillés en Hongrie. Selon le verdict encore partiel des urnes, la Fidesz de Viktor Orbán obtiendrait 53 % des voix et 13 des 21 sièges magyars au Parlement européen avec près de 40 points d’avance sur la Coalition démocratique de l’ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsány (16 %), qui enverrait quatre de ses représentants dans l’hémicycle. Toujours selon l’estimation, le parti libéral-centriste Momentum, crédité de 9 % et deux eurodéputés, dépasserait le Jobbik et l’alliance MSZP-Párbeszéd, obtenant l’un et l’autre un score décevant de 7 %.

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22 h 13 FINLANDE : En Finlande, forte poussée des Verts

Selon les premiers sondages de sortie d’urnes en Finlande, la surprise vient des Verts, qui obtiendraient autour de 15,2 % des votes, soit 5,9 points de plus qu’aux dernières élections, note le site web d’Yle, la radio-télévision publique nationale de Finlande. Le parti d’extrême droite les Vrais Finlandais avancerait de 1,4 point et atteindrait 14,3 %. Le Parti de coalition nationale, un parti libéral-conservateur, obtiendrait 20,4 %, et perdrait 2,2 % par rapport à 2014.

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21 h 43 – POLOGNE : Le PiS ultraconservateur conforte sa position de leader

Selon les premiers résultats du sondage de sortie d’urnes Ipsos / TVN 24, le parti ultraconservateur Droit et justice (PiS), au pouvoir en Pologne depuis 2015, confirme sa position de leader avec 42,4 %. La principale liste rivale, la Coalition européenne composée de conservateurs modérés, de libéraux, de sociaux-démocrates et de Verts, a recueilli 39,1 % de voix. Deux autres partis polonais seront représentés à Strasbourg : le Printemps de Robert Biedroń (gauche, 6,6%) et la Confédération (nationaliste, 6,1%). Par ailleurs, comme tous les autres médias polonais, le quotidien Rzeczpospolita relève la participation “record” de 32,51 % à 17 heures, soit plus que la participation définitive en 2014 (23,83 %).

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21 h 33 SLOVAQUIE : Une coalition proeuropéenne en tête

En Slovaquie, où l’on votait samedi, le parti Smer-social-démocratie du Premier ministre Peter Pellegrini, “n’est pas arrivé en tête pour la première fois depuis quinze ans”, note Tyzden. C’est la coalition proeuropéenne PS-Spolu, dont la présidente de la République récemment élue Zuzana Caputova était une ancienne membre, qui a remporté ces élections avec 20 % des suffrages. Smer n’arrive qu’en deuxième position, 5 points derrière. À noter la percée du parti d’extrême droite Notre Slovaquie. Avec un score de 12 %, celui-ci sera représenté au Parlement européen pour la première fois.

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21 h 21 PORTUGAL : Le PS largement en tête comme prévu

Le Parti socialiste va remporter sans surprise les élections européennes au Portugal. Selon les premiers résultats divulgués à 20 heures par la RTP, la télévision publique portugaise, repris par Diario de Noticias, en partenariat avec l’université Católica, le score du PS devrait se situer entre 30 % et 34 % des voix. En deuxième position, on retrouve le PSD (entre 20 et 24 %), parti de centre droit et principal rival du parti de gouvernement. Le Bloc de gauche est le troisième parti qui obtiendrait le plus de voix (9 à 12 %). Enfin, l’abstention pourrait atteindre 70 %, un record.

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20 h 57 – ESPAGNE: La gauche devance les conservateurs

Selon des premières estimations recueillies par le journal ABC, le Parti socialiste espagnol (PSOE) arriverait en tête des élections européennes avec plus de 30 % des voix devant les conservateurs du PP (Partido Popular), qui accuse 10 points de retard. Mais ce résultat est à nuancer si l’on considère la globalité de l’échiquier politique : à elles deux, les formations de gauche, le PSOE et Podemos, atteindraient plus de 42 % des voix contre un peu moins de 42 % pour les trois formations de droite et d’extrême droite réunies (PP, Ciudadanos, Vox). Après sa percée aux législatives du 28 avril, Vox, le parti d’extrême droite, n’aurait pas atteint le score escompté, et obtiendrait 8,2 % des voix, soit 2 % de moins que lors du scrutin d’avril.

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20 h 39 – DANEMARK : L’extrême droite en fort recul

Selon les premiers sondages de sortie d’urnes au Danemark, le Parti du peuple (anti-immigration) n’obtiendrait que 11,8 % des voix, ce qui constituerait un recul de 14,8 % par rapport à 2014, explique le quotidien danois Jyllands-Posten. Le parti libéral, Venstre, est arrivé en tête. Au Danemark, la campagne pour les européennes a débuté alors qu’était lancée celle pour les législatives, ce qui pourrait expliquer le record de participation (63 %).

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20 h 35 HONGRIE : Le parti de Viktor Orbán donné largement en tête

“Participation record pour une élection européenne en Hongrie”, note le portail d’information Index.hu. Les 41,74 % de suffrages exprimés au pointage de 18 h 30 dépassent de 14 points les 27,64 % du dernier scrutin continental et de 7 les 34,90 % du vote de 2009. “Le Fidesz sera-t-il au-dessus de 50 % ? Momentum intégrera-t-il l’hémicycle ? Combien de présidents de parti démissionneront-ils ce soir ?” s’interroge Index. Selon une première estimation de l’institut progouvernemental Nézőpont, le parti du Premier ministre Viktor Orbán serait crédité de 56 % des voix devant la Coalition démocratique (centre gauche) et l’alliance socialiste-écologiste MSZP-Párbeszéd

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Pendant ce temps – ITALIE : L’Italie fermera le bal

En Italie, les bureaux de vote ne fermeront qu’à 23 heures, et les premières estimations des résultats ne seront connues qu’à ce moment-là. Pour l’instant, seuls les premiers chiffres sur la participation sont connus. Comme l’explique Il Corriere della Sera, à 19 heures, 43 % des inscrits ont voté. Un chiffre semblable à celui des précédentes élections.

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Lu dans le courrier international. Source (lecture libre)


3 réflexions sur “Drôle d’assemblage, l’assemblée européenne.

  1. jjbey 29/05/2019 / 12h06

    Pour une Europe de progrès, il faudra repasser…

  2. Pat 29/05/2019 / 18h00

    Comment trouver des accords avec tant de voix discordantes. L’Europe est plus que jamais morcelée et engluée dans le fatras de ses divisions. Il faudrait créer aussi une identité politique pour que les peuples s’y reconnaissent.

    • Libres jugements 29/05/2019 / 19h07

      Bonjour,
      Tant que l’assemblée européenne n’aura pas le pouvoir, que les décisions seront prises par le conseil européen en dernier lieu, l’importance d’une entente à l’intérieur du Parlement européen est secondaire.

      Dans l’élection que nous venons de passer il ressort toutefois un certain nombre de positionnements qu’il faudra bien décortiquer pour les prochaines échéances électorales que sont d’abord les municipales, ensuite les conseillers territoriaux, puis les conseillers régionaux.
      Très amicalement
      Michel

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