Droits de salarié-e-s

Garantir la liberté de choix de travailler ou non le dimanche. (Loi El Khomri)

Malgré les garanties de choix édictés par les nouvelles lois, Chrystèle Lorant a été licenciée pour « insubordination, faute grave et abandon de poste ».

Hôtesse de caisse dans un magasin Cora de Saint-Jouan-des-Guérets, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), elle a été remerciée, sans préavis ni indemnités, pour avoir refusé de travailler le dimanche. Elles sont loin, les grandes déclarations d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, quand, fin 2014, il défendait la mesure phare de la loi qui portera son nom, en imposant le volontariat comme « condition absolue » de la généralisation du travail du dimanche.

« Les explications recueillies auprès de vous lors de notre entretien ont été claires et vous avez mentionné le refus total de venir travailler le dimanche. Au vu de ces éléments, je me vois contraint de vous notifier votre licenciement pour faute grave », a justifié la direction dans le courrier reçu par la salariée.

Selon elle, la direction n’aurait jamais fait appel au volontariat, et a imposé aux salariés de travailler six dimanches par an, « sans faire signer d’avenant », en se croyant protégée par la loi, assure Chrystèle Lorant.

Soutenue par la CFTC, la salariée va saisir les prud’hommes, avec, de l’avis même de l’inspection du travail de Saint-Malo, de bonnes chances d’aboutir. L’inspectrice en charge du dossier affirme ainsi que « l’accord de la salariée » lui « semble nécessaire », étant donné qu’elle a signé un contrat de travail « avec une répartition des horaires (…) sur six jours du lundi au samedi ».

« J’irai jusqu’au bout », martèle Chrystèle Lorant, qui révèle qu’un autre salarié travaillant avec elle aurait été licencié dans les mêmes conditions. « On me jette comme de la merde après 18 ans de boîte, avec en plus 15 jours de mise à pied. Ça veut dire 15 jours sans salaire et, sur un mois à 900 euros, j’arrondis, je n’ai plus que 450 euros… et 400 euros de loyer. »


Marion d’Allard. Titre original : « ils n’ont pas honte ! Licenciée pour avoir refusé de travailler le dimanche ». Source


Le texte de loi El Khomri – LIEN


3 réflexions sur “Droits de salarié-e-s

  1. bernarddominik 26/05/2019 / 1h04

    Macron veut une société à la japonaise, employés qui n’osent pas prendre leurs congés, heures sup non payées, travail le WE ou en décalé sans contrepartie. Très inquiétant.

  2. jjbey 26/05/2019 / 22h25

    Volontaires, on a martelé cette incantation pour justifier le travail du dimanche. Cette salariée ne savait pas qu’elle était volontaire et que sa manifestation de refus du travail dominical est un affront fait à l’entreprise. Chassée dans ces conditions elle a toutes les chances de gagner son procès. Mais en attendant il lui faut vivre et les salaires c’est pas comme les dividendes, il faut travailler pour les avoir………….

  3. fanfan la rêveuse 27/05/2019 / 6h55

    Bonjour Michel,
    Ce supermarché semble être en mauvaise posture, hors la loi, d’autant que cette dame n’a jamais refusé de travailler auparavant un dimanche, c’était une première à ces dires.
    Si ces données sont exact, la loi appliqué, Cora ne peut-être que sanctionné !
    Bonne journée à vous 🙂

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