Toutes les têtes de listes européennes en sont convaincues : l’élection, qui ne passionne pas les foules, se jouera dans la dernière ligne droite avant le 26 mai.
Mais pour certains candidats, l’enjeu de la mobilisation est plus crucial que pour d’autres : parcourir le pays pour tenter de se faire entendre et espérer créer une dynamique. Benoît Hamon (Génération·s) et Ian Brossat (PCF) sont dans ce lot-là.
Entre Hamon, ancien candidat à la présidentielle et Brossat adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris […], l’histoire aurait pu s’écrire différemment. Ces derniers mois, Benoît Hamon et Ian Brossat se sont affichés ensemble à plusieurs reprises, notamment à la Fête de l’Humanité en septembre. Et, quelques semaines plus tard, à Brest, en Bretagne, sur la terre natale de l’ancien socialiste.
L’idée d’une liste commune n’était pas du tout farfelue. La probabilité était réelle. […] Sauf que fin novembre, lors de son congrès, le PCF a élu un nouveau chef, le député du Nord Fabien Roussel. Et la donne a changé.
Les communistes, dirigeants et militants, ne s’imaginent plus jouer les seconds rôles. Ils souhaitent faire (re)vivre […] leur identité. […]
Au tout début du mois d’avril, Benoît Hamon a rencontré Fabien Roussel. Les deux hommes se connaissaient peu. Et ils n’ont pas pris le temps de se découvrir davantage. Sûr de son coup, le fondateur de Génération·s s’est pointé avec une étude sous le bras, qu’il avait commandée, afin de démontrer qu’une alliance serait bénéfique pour tout le monde. A la condition que ce soit lui qui mène la liste. [En procédant de cette façon, Hamon de fait, se positionnait à l’identique d’un Jean-Luc Mélenchon prédateur du PCF qu’il entendait phagocyter].
« L’électorat communiste, contrairement au mien, est plus solide. Si on fait alliance avec Brossat en tête de liste, mon électorat se dispatcherait, les voix ne s’additionneraient pas, argumente Benoît Hamon. Alors que si c’est moi qui porte la liste, les communistes suivent.»
[…] Fabien Roussel a décliné sa proposition en rappelant la nouvelle ligne des communistes : derrière [le PCF] ou rien. Le chef communiste est tactile, blagueur et à l’aise d’apparence et d’accès. Mais très dur en affaires. […]
Depuis ce rendez-vous manqué, Benoît Hamon et Ian Brossat mènent campagne séparément : chacun pour soi et la gauche pour tous. Début avril, Ian Brossat s’est fait remarquer lors du premier débat télévisé entre les principaux candidats aux européennes. Tout au long de la soirée, il a déroulé ses idées. Direct, clair. Il a surpris son monde, même ses propres camarades. Une tête pensante de la place du Colonel-Fabien, […]. Du coup, Ian Brossat s’est transformé en tendance. […]
Benoît Hamon, qui déposera officiellement sa liste ce lundi, n’a plus les moyens de mener une campagne en première classe depuis son départ du Parti socialiste en juillet 2017 : il est passé en mode low-cost. Son mouvement compte le moindre euro. Mais il croit dur comme fer à sa remontée dans les sondages. Le hic : les médias s’intéressent de moins en moins à lui et pas du tout à Génération·s. […]
Rachid Laïreche, Libération. Titre original : « Ian Brossat-Benoît Hamon : cours après moi si je t’attrape ». Source (extrait)
C’est avec tristesse que je voie le PCF se liquéfier. Ian Brossat est un excellent candidat avec un programme solide, mais il risque fort d’être en deçà des 3%. Reste donc le vote utile, la FI. Melanchon a réussi à ne plus apparaître comme le Bonaparte de la gauche en faisant profil bas après ses nombreuses maladresses. Reste à savoir si au parlement européen les gauches arriveront à s’entendre pour modifier la voie ultra libérale, au point de paraître naïve, de l’UE.
Merci Bernard, pour ce commentaire.
Pour ma part je ne saurais faire confiance aux programmes et aux candidats la France insoumise (Au demeurant leur programme se situe-t-il réellement à gauche ?). Comme d’autre part il n’est pas dans mes intentions de donner des voix, ni à Marine, ni à Emmanuel … que le vote blanc n’est pas comptabilisé, je voterai donc pour le candidat Ian Brossat, qui lui ne cesse de me faire bonne impression et dispose d’un excellent programme pour l’Europe.
Enfin je n’entends pas me laisser guider par les sondages discréditant untel ou untel au profit d’un duel orchestré par la communication élyséenne.
En toute cordialité
Michel
Qui est vraiment pour une meilleure répartition des richesses et la remise en cause de ce système qui fait plus riches les plus riches et plus pauvres les plus pauvres. Ian est porteur de cette espérance et s’agissant d’un vote à la proportionnelle il n’y a pas de vote utile.